Résumé du cours dispensé par Mr Pierre Verjans, politologue et professeur à l'université de Liège. Cette synthèse reprend les grands moments de notre histoire avant et depuis la création de la Belgique à aujourd'hui.
SYNTHESE D’HISTOIRE POLITIQUE BELGE
Chapitre I : Le droit et le politique
La politique au féminin (= la scène où se jouent les décisions officielles et apparentes) et le politique
au masculin (= ensemble des rapports sociaux qui sont à la base des rapports de force visibles).
La création d’une norme juridique est souvent la conséquence d’une décision collective préalable
consciente d’un système parlementaire ou inconsciente dans un système jurisprudentiel ou
coutumier pour comprendre une loi + l’appréhender, il est nécessaire de connaître les causes qui
sont à l’origine de celle-ci. Le droit est une expression des rapports de force politiques à un temps
donné. Une fois fabriqué, le droit devient une institution + un outil politique canalisant les
mouvements et produit lui-même un effet sur le système social le droit, accumulation de liens
sociaux, est la conséquence du politique mais aussi son outil de fabrication.
Chapitre II : Tableau multidimensionnel synthétique
1. Quatre grands mouvements
4 questions sont posées dans un système politique :
Qui sommes nous ?
Pourquoi vivons-nous ensemble ?
Qui produit quoi ?
A qui distribuons-nous les richesses ?
1967 : Seymour Lipse et Stein Hokan proposent un modèle d’analyse des systèmes politiques
européens permettant d’analyser et de comparer les systèmes, pratiques et partis politiques des
pays d’Europe de l’ouest. Ces auteurs ont remarqué que les réponses à ces questions ont apportées à
chacune de ces questions dans les différents systèmes politiques de l’Europe de l’Ouest pouvaient
être considérées comme formant des pôles pour chaque thème. 4 clivages fondamentaux
apparaissent répond aux 4 questions fondamentales :
Apparition de 4 mouvements politiques qui ont structuré la vie politique et sociale belge avant même
sa création :
Le mouvement de centralisation : réponse à la question « qui sommes nous ? » et se situe
sur le clivage « centre/périphérie ». Il désigne l’importante prise par l’Etat central dans nos
systèmes politiques au détriment des autonomies locales (monopole de la violence légitime
attribuée à l’Etat central via l’armée/police/douane). En Flandre 3 partis (NVA, CD&N, Open-
VLD) ont changé leur nom afin de souligner leur identité flamande >< Wallonie ou la majorité
des gens se considère comme Belge (population composée de « Belge et Flamand).
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, Le mouvement de représentation : le « pourquoi vivons-nous ensemble ? » pose la question
de légitimité d’un système politique (avant ils se légitimaient par la volonté divine ou par leur
ancêtre). Depuis l’avènement des systèmes représentatifs, la réponse institutionnelle est
interne au système politique. La représentation permet à une population d’exprimer son
désir de s’auto-organiser et de vivre ensemble l’existence des Etats est el reflet de la
volonté collective. Ps : l’Eglise catholique s’est opposé à cette légitimité par la représentation
lorsqu’elle a perdu le pouvoir et la légitimité (= conflit Eglise/Etat).
Le mouvement de marchandisation : chaque système politique doit se poser la question de
« qui produit quoi ? ». L’humanité est passé d’un système ou chaque individu devait produire
l’ensemble de ses propres moyens de subsistance à une société ou les individus se
spécialisent dans une tâche dont ils font profiter les autres. Système de « donnant-donnant »
grâce à la monétarisation. Choix d’activité professionnelle libre, division sociale du travail pas
forcément héréditaire. Marchandisation des biens sociaux tout individu échange des
services/biens contre d’autres services/biens par l’intermédiaire de l’argent. Les intérêts
ruraux (classe paysanne et seigneurie) s’opposent à ce mouvement face à la classe montante
des entrepreneurs
Le mouvement d’accumulation : ce mouvement concerne la distribution de la richesse qui a
été produite. Depuis la révolution industrielle nous constatons une immense accumulation
de capital car de + en + de capitaux qui permettent de produire de + en + de biens. La
résistance à l’accumulation est le conflit entre ceux qui possèdent les moyens de productions
et ceux qui ne les possèdent pas (= conflit capital-travail)
2. Cinq grandes périodes
Découpage inspiré par la grande transformation que le capitalisme a imposée au monde depuis la
révolution industrielle.
1774-1814 : l’ère des révolutions
1ère grande période débutant lorsque l’ancien régime commence à disparaître (révolution
américaine) et prend fin avec le congrès de vienne de 1814 qui redessine la carte de l’Europe selon le
principe de l’équilibre des puissances.
1814-1914 : la paix de cent ans
La 2ème période qui s’étend du congrès de Vienne à la 1ère guerre mondiale = « paix de cent ans »
car durant 1 siècle, l’Europe ne connaît d’aucun conflit général impliquant l’ensemble de ses grandes
puissances. Cette période se trouve entre les guerres napoléoniennes et la grande conflagration du
20ème est basée sur 4 principes :
L’équilibre des puissances : I des puissances européennes à diminuer un adversaire
plutôt que de le supprimer pour ne pas le remplacer par un ennemi plus puissant
L’étalon-or international : la valeur des monnaies pouvait être évaluée */* or
échange commercial
Le marché autorégulateur : Le marché s’autorégule grâce à l’offre et la demande
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, L’état libéral : l’Etat intervient économiquement très peu et laisse la fonction de
production aux acteurs économiques et industriels développement de l’industrie
capitaliste
1914-1944 : La guerre de trente ans
Au 20ème siècle, l’Europe vit une guerre les puissances qui vont s’épuiser à s’entretuer (= forme de
suicide de la société européenne). Au sens Goerge Mosse, les effroyables violences de la 1ère guerre
mondiale ont conduit aux totalitarismes en contraignant les acteurs politiques à imaginer le pire dans
les relations militaires et politiques.
1944-1994 : Guerre froide
Affrontement bipolaire entre les forces alliées des USA et celles de l’URSS. Affrontement qui prend
fin avec la fin de l’empire soviétique entre 1989 et 1994. La Belgique devient un Etat fédéral.
1994-2074 : Globalisation
L’après guerre froide se caractérise par une augmentation exponentielle des contacts
internationaux : politiques, économiques, informationnels. Le BRIC devient des acteurs majeurs et
des bénéficiaires de la globalisation pendant que la Belgique intègre de + en + de règles européennes
et internationales et son centre de gravité interne se déplace de l’Etat fédéral vers la commuanuté
flamande et les régions bruxelloises et wallonne.
3. Deux niveaux
Chacune de ces périodes va être étudiée à la fois au niveau interne, belge et au niveau international.
4. Tableau multidimensionnel synthétique
Voir p9
Chapitre III : Le réseau urbain européen
La Lotharingie a constitué le centre de la dynamique européenne car objet de convoitise des
puissances voisines et incapable de s’unifier jusqu’à la fin du 19e. La Belgique se trouve coincée entre
cet arc de cercle entre le nord de la France et l’espace germanique. Cet espace est un chaudron
prodigieux de créativité institutionnelle et intellectuelle. L’absence de contrôle de cet espace par un
empire unique va installer une concurrence entre les dirigeants de ces territoires et va participer à la
dynamique de l’occident. Malgré les pays émergents, les relations internationales privilégient l’arc
rhénan.
Chapitre IV : Les grandes évolutions dans la société
1. Evolutions électorales
Le corps électoral s’est élargi suite à des luttes populaires permis la participation de la majorité
des habitants à la décision politique. Durant les 63ère années de l Belgique, les électeurs ne
représentaient que 2% de la population. Il faut attendre 1948 pour que les femmes votent (p11)
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