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Résumé Rawls' view on justice

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A recap of Rawls' view on justice and his critics of other popular views.

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  • August 19, 2021
  • 12
  • 2021/2022
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Le sens de la justice
John Rawls. Traduction Vanessa Nurock, révisée par Bertrand Guillarme.
I
Nous pouvons maintenant distinguer trois instances dans lesquelles s'applique le principe d'égalité. La
première concerne les institutions en tant qu'elle fait partie de leur définition. La notion même
d'institution implique le concept d'égalité en cela que la notion d'activité s'accordant à des règles
implique que si des cas sont définis comme similaires par ces règles, alors ils doivent être traités de
manière similaire. Ensuite, le concept d'égalité s'applique à la structure d'une institution ou d'un système
social. Les exigences propres à l'égalité, dans le cas de la constitution fondamentale de la société, se
trouvent incluses dans les deux principes de justice. De manière générale, une institution satisfait les
exigences d'égalité si elle s'accorde avec les principes qui seraient reconnus par des individus rationnels
et mutuellement égoïstes placés dans une situation originelle d'égale liberté. Enfin, le concept d'égalité
s'applique à la position originelle elle-même et donne ainsi naissance à la première question : à savoir,
qu'est-ce qui qualifie une personne à pouvoir être placée dans une situation originelle de sorte qu'il soit
nécessaire, lorsque l'on a affaire à elle, de se comporter en accord avec les principes que chacun
reconnaîtrait s'il était placé dans une position originelle d'égalité ? Je tâcherai plus tard de montrer que
la réponse à cette question est qu'il est nécessaire et suffisant que cette personne soit capable, à un certain
degré minimal, d'avoir la capacité d'un sens de la justice.
La seconde question - à savoir comment rendre compte du fait que les hommes agissent en conformité
avec les exigences de la justice ? - naît de la manière suivante. Si l'argument de la construction analytique
est correct, alors le concept de justice s'est adjoint une certaine famille de principes. Le concept de
morale, lorsqu'il s'impose à des personnes rationnelles et égoïstes, donne naissance à certaines
contraintes bien définies. Une personne possédant une morale accepte non seulement des principes
généraux et universels comme limitant la poursuite de ses intérêts personnels tout comme ceux des
autres, mais encore elle accepte que ces principes établissent certaines restrictions spécifiques. Une
justice exempte de principes familiers de justice serait impossible parmi des personnes rationnelles.
Pourtant, l'argument de la construction analytique ne montre pas que ces personnes rationnelles qui
participent à un schème de coopération feront ce que la justice exige dans des cas particuliers4. Le but
de la construction analytique est de dériver les principes de justice qui s'appliquent aux institutions. Cette
question est très différente de celle consistant à se demander comment les personnes agiront dans des
circonstances particulières, lorsque ce sera leur tour d'accomplir leur part. Celles qui sont engagées au
sein d'une institution rempliront sans doute normalement leur part si elles se sentent tenues d'agir en
respectant les principes qu'elles reconnaîtraient dans les conditions de la construction analytique. Mais
cette construction ne rend pas compte de leur sentiment d'obligation ainsi caractérisé, et on ne peut pas
en rendre compte tant que les parties ne sont décrites que par le seul concept de rationalité.
Dans la construction psychologique qui suit, je décris les étapes du développement par lesquelles le sens
de la justice peut naître de nos attitudes naturelles primitives. On peut considérer cette construction
comme purement hypothétique. Je n'affirme pas du tout qu'elle représente ce qui se passe vraiment.
Cependant, j'ai tâché de la rendre raisonnablement plausible, et de n'y inclure que les principes
psychologiques compatibles avec la conception que nous avons de nous- mêmes comme êtres moraux.
J'utiliserai plusieurs des idées élaborées dans le cours de cette construction pour répondre aux deux
questions.
III
La construction psychologique par laquelle il est possible que se développe le sens de la justice est
constituée de trois parties. Celles-ci représentent le développement de trois formes de sentiments de
culpabilité dans l'ordre suivant : la
culpabilité vis-à-vis de l'autorité, la culpabilité vis-à-vis de l'association et la culpabilité vis-à-vis des
principes5. Il existe d'autres formes de sentiments de culpabilité, et il serait essentiel de les discuter
s'agissant d'autres sujets ; mais pour le moment, nous pouvons laisser de côté ces autres formes.
J'accorderai une place centrale au sentiment de culpabilité parce que cela est plus pratique pour mon
propos. Il ne s'agit que d'une manière d'organiser ce que je dirai des sentiments moraux6.
Afin de considérer la culpabilité liée à l'autorité, supposons une situation institutionnelle dans laquelle
certaines personnes sont subordonnées aux préceptes généraux ou aux injonctions particulières des
autres personnes. Le cas spécifique pertinent ici est celui que constitue la relation entre les parents et
leurs enfants. Considérons que ces sujets (les enfants) aiment l'autorité, c'est-à-dire les parents, lui font


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, confiance et ont foi en elle. Supposons également que ces sujets ne sont pas en position de remettre en
question les préceptes généraux ou bien les injonctions particulières auxquels ils sont supposés obéir,
soit parce que leur connaissance ou leur compréhension est insuffisante, soit parce qu'il leur manque le
concept de justification ; ce qui est vrai dans les deux cas s'agissant des enfants. Supposons, de plus,
afin d'éviter des complications superflues, que les préceptes et les injonctions formulés sont
raisonnables, de sorte que l'amour, la confiance et la foi ne sont pas mal placées. Étant donné ces
conditions, qui impliquent, au sein même d'un certain arrière-plan institutionnel, les attitudes naturelles
d'amour, de confiance et de foi, il s'ensuit que ces sujets manifesteront ce que j'appelle la culpabilité vis-
à-vis de l'autorité lorsqu'ils violent les préceptes qu'on leur a donnés7. Leur acte sera reconnu et vécu
comme creusant une brèche dans la relation d'amour et de confiance avec la personne dépositaire de
l'autorité. Ne pas ressentir de sentiment de culpabilité trahirait une absence d'amour et de confiance. Les
sentiments de culpabilité sont exprimés (entre autres) dans l'inclination à se confesser et à demander son
pardon afin de restaurer la relation dans son état antérieur ; ils font partie de ce qui définit une relation
comme relation d'amour et de confiance.
Il est nécessaire d'élaborer encore ces remarques. Supposons que cette loi psychologique soit établie,
alors l'enfant, mû par certains instincts et étant seulement gouverné (s'il l'est tout court) par son propre
intérêt rationnel, en vient à aimer son parent, et à reconnaître son amour, si ce dernier aime
manifestement son enfant8. L'amour des parents envers leur enfant inclut une intention évidente de
prendre soin de l'enfant, et d'agir envers lui ainsi qu'y incline son intérêt naturel ; ce qui implique qu'ils
soient heureux de sa présence, qu'ils soutiennent sa confiance en soi, et expriment du plaisir face à sa
réussite. On peut supposer qu'avec le temps, l'amour des parents encourage le développement d'un amour
équivalent de l'enfant envers ses parents, et que, même si la capacité d'aimer est innée, elle nécessite
pour se développer des circonstances spéciales. L'amour des parents pour leur enfant peut ainsi expliquer
l'amour des enfants envers leurs parents ; son amour pour eux n'a pas - et ne peut certes pas avoir -
d'explication rationnelle en termes d'instincts et de désirs antécédents. Il ne les aime pas dans le but
d'assurer, par exemple, sa sécurité, même s'il pourrait sembler les aimer pour cette raison. Du concept
même d'amour, il s'ensuit que son amour pour eux n'a pas d'explication rationnelle : aimer quelqu'un,
c'est se soucier de lui pour lui-même ainsi qu'y inclinerait son propre intérêt. L'amour d'un enfant pour
ses parents peut trouver une explication - à savoir qu'ils l'ont aimé tout d'abord - mais ne saurait
cependant trouver d'explication rationnelle dans une quelconque référence à son intérêt originel.
Ainsi, si l'on accepte ce principe psychologique et si l'on pose que l'amour de l'enfant est une structure
ordonnée de dispositions, ou un sentiment, comment se manifestera-t-il ? Il est ici nécessaire de garder
à l'esprit cette caractéristique particulière à la situation d'autorité, à savoir le fait que l'enfant ne possède
pas ses propres normes critiques. Il n'est pas rationnellement en position de rejeter les injonctions
parentales, de sorte que s'il les aime et leur fait confiance, alors il acceptera leurs préceptes. Il s'évertuera
à vivre en accord avec eux parce qu'il les considère comme dignes d'estime, et il acceptera la manière
dont ses parents le jugent. Il s'imposera à lui-même les normes qu'ils incarnent et lorsqu'il viole leurs
préceptes il se jugera ainsi qu'ils le feraient. L'enfant agira de la sorte étant donné sa situation propre au
sein du rapport d'autorité si, comme nous le pensons, il aime ses parents et a confiance en eux. En même
temps, l'enfant est en butte à la tentation de transgresser les préceptes parentaux. Il est possible qu'il
souhaite se rebeller contre leur autorité qui, pour autant que ses parents parviennent à lui donner
confiance en lui, lui rappelle de manière humiliante sa dépendance à leur égard. Ses propres désirs sont
susceptibles d'excéder les limites de ce qui est autorisé de sorte que les préceptes sont vécus comme des
contraintes insupportables. L'enfant ressentira de la haine envers ses parents, mais s'il les aime, alors dès
qu'il aura cédé à la tentation et violé leurs injonctions, il adoptera en partie leur attitude à son égard. Il
sera disposé à confesser sa faute et à rechercher la réconciliation. Une personne honteuse se rachète par
ses grandes réussites, mais une personne ressentant la culpabilité vis-à-vis de l'autorité souhaite se voir
pardonnée et cherche à restaurer la relation dans son état antérieur. Les sentiments de culpabilité
s'expriment dans ces inclinations variées. Leur absence manifesterait une absence d'amour et de
confiance.
IV
La seconde partie de la construction psychologique décrit la genèse de la culpabilité vis-à-vis de
l'association. Cette forme de culpabilité implique que ceux qui se regardent eux-mêmes comme associés
participent à une activité collective. Ces activités collectives sont susceptibles de prendre des formes
variées allant des institutions sociales à proprement parler jusqu'aux jeux. Je pose que tous les


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