Institut D\'Etudes Politiques De Lille (Sciences P)
IEP 1A
Sciences politiques
Class notes
L'institution de la société
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Course
Sciences politiques
Institution
Institut D\'Etudes Politiques De Lille (Sciences P)
Leçon 9 Intégration, nationalité et citoyenneté
I- Le rapport de citoyenneté
A- La citoyenneté comme construction d’une société politique
B- Les attributs de la citoyenneté
II- La communauté nationale
A- La construction historique de la nation
B- Une vraie-fausse controverse th...
Institut d'Etudes Politiques de Lille (Sciences P)
IEP 1A
Sciences politiques
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L’ordre politique 1
L’INSTITUTION DE LA SOCIETE
Les leçons vont porter sur la société. Nous avons évoqué les acteurs qui exercent le pouvoir, relation
de domination par le haut. Il ne faut pas oublier qu’il y a exercice de pouvoir car il y a un lieu où
s’exerce le pouvoir. La société est un acteur politique, collectif qui peut prendre une forme plus ou
moins fantasmée, sous la forme d’un Peuple. Il est cet acteur mythologique qui a été érigé dans le
cadre de la démocratie. Une société c’est un ensemble extrêmement hétérogène d’individus et
groupes sociaux dont les valeurs et intérêts peuvent rentrer en contradictions les uns avec les autres.
C’est un lieu de tension et la société c’est ce que le pouvoir doit s’efforcer de manière organisée pour
rendre la vie publique possible. C’est ce lieu où des individus ont fait le choix de vivre ensemble. Les
sociétés humaines ont cette particularité non seulement de ne pouvoir que vivre ensemble mais
surtout d’avoir la capacité à réfléchir la meilleure manière de vivre ensemble.
Leçon 9 Intégration, nationalité et citoyenneté
Ce sont des notions sur utilisées.
« L’homme est un animal social ». La question politique est comment faire tenir ensemble une
population aux intérêts et opinions différentes. Comment administrer les tensions inhérentes à toute
forme de société ? il y a des arbitrages à faire, une manière négociée de faire le pouvoir. La peur et la
coercition pourraient parvenir à obtenir un vivre ensemble pacifié, mais ce n’est pas une solution
durable. C’est aussi répondre à une question plus prosaïque : comment fabriquer du collectif avec
des individualités divergentes. Il y a 3 impératifs pour faire une société :
- unité : tout pouvoir politique, quel qu'il soit, doit produire du commun, doit être capable de
déterminer, de circonscrire un lieu où les individus ont le sentiment de partager qqchose en
commun, de fabriquer de l’homogénéité au-delà des hétérogénéités. Ce n’est pas faire
disparaître les différences mais il faut être capable pour un pouvoir politique, de construire
au-dessus de ces différences un ensemble de valeurs, de liens qui vont permettre de
fabriquer ce sentiment d’unité et d’homogénéité. Cet impératif d’unité se retrouve sous des
formes théoriques, expressions théoriques venant de disciplines diverses : anthropologie,
psychanalyse, mythologique. Il y a plein d’exemples de fictions d’indivision. Les sociétés
humaines possèdent toutes le rêve de la société indivisée qui ne se déchire pas. L’un des
grands traumatismes c’est la déchirure interne de la société, cad la guerre civile. Elle est l’une
des plus effroyables formes de conflit qui peut exister car elle porte atteinte au rêve de
l’indivision d’une société. Exemple : la plupart des religions, et beaucoup de théoriciens
montrent que la plupart des conceptions politiques viennent de conceptions religieuses, ont
en commun de construire autour des fidèles une communauté de croyants rassemblée
autour d’un même projet de vie. Les guerres civiles, de religion du XVIe siècle allaient à
l’encontre de cette communauté indivisible ; Freud dans son ouvrage Totem et tabou a
inventé pour les besoins de la démonstration, une scène primitive. D’où vient la société ?
Plutôt que d’imaginer Adam et Eve, il invente un autre acte fondateur dont l’existence réelle
n’est pas avérée mais qui a une force de démonstration la naissance du social est un acte
étrange car c’est le parricide, des fils qui sont des frères, cad une solidarité de gens égaux
mais dominés par un père qui capte à son profit toutes les femmes, désir, sexualité et fait
attendre ses enfants dans une frustration insupportable. Les fils tuent le père et décident de
le manger pour ingérer sa puissance, pour récupérer son pouvoir. On le possède et on est
possédés par lui. Pour terminer, apparaît après le meurtre et le rituel une sorte de doute qui
est une forme de honte sociale, de culpabilité qui fait que pour masquer l’horreur de la
, L’ordre politique 2
chose, on va élever autour de la figure du père mort, une sorte de culte qui va le diviniser et
qui va lui permettre de retrouver un lien de domination, qui est un lien nécessaire pour
organiser une société selon Freud. Il y a une volonté de recoller les morceaux par l’acte
cannibaliste et le culte et la sacralité.
- Solidarité : c’est la constitution de liens horizontaux entre les membres d’une société. Il est
en effet de la tache et de mission du pouvoir politique, de cultiver voire d’inventer des
manières de produire de la cohérence à l’intérieur d’une société qui va se faire par ces
notions de lien, lien social. Comment produire de la cohésion ? par exemple, politiques
publiques qui viennent en aide aux plus précaires, produire des récits, histoires, valeurs qui
vont mettre l’accent sur la nécessité d’être liés les uns les autres. Il y a une métaphore qui est
celle du tissu social (qui ne doit pas se déchirer)
- Intégration : il n’y a pas de société sans mécanisme, sans institution qui fabrique
l’intégration. De manière plus générale, cette notion met l’accent sur l’obligation qu’ont
toutes les sociétés humaines à mettre en place des dynamiques d’inclusion et d’éviter tout ce
qui pourrait constituer des formes d’exclusion. l’une des punitions les plus violentes étaient
l’exclusion. l’intégration s’exprime dans l’image du corps social ; tout individu est à même de
participer à cette métaphore du corps social.
Ces 3 impératifs sont liés et montrent l’énorme défi qui pèse sur tout pouvoir politique pour faire
vivre une société et transcender les hétérogénéités qui lui sont parties prenantes.
I- Le rapport de citoyenneté
Citoyenneté = c’est le statut qui unit les membres d’une communauté politique dans un système
consenti de droits et de devoirs, les habilitant ainsi à participer aux affaires publiques.
On voit que la citoyenneté est une sorte de mise en rapport, de lien vertical qui unit le pouvoir
politique (dominants) et les citoyens. C’est un type de rapport relativement moderne et qui est fondé
sur une forme de réciprocité. Il y a une sorte de contrat qui est établi autour du citoyen qui oblige le
citoyen à un certain b-nb de devoirs au nom de principes dépassant son égoïsme individuel en
échange de droits naturels, et surtout dans le cadre de la démocratie, de pouvoir exercer sa
souveraineté et de participer aux affaires publiques. Ce statut est profondément lié à l’émergence de
la nation. Dans beaucoup de pays, la définition moderne du citoyen est apparue au moment où
l’Etat-nation s’est construit et il a succédé à un autre type de rapport, qui était le sujet. C’est cet
individu qui est la cible du pouvoir politique mais dont la relation au pouvoir n’est aucunement fondé
sur un contrat.
A- La citoyenneté comme construction d’une société politique
La citoyenneté était déjà expérimentée dans la démocratie antique et à Rome. Dans l’Antiquité, la
citoyenneté était déjà associée à l’impératif de l’association, participation d’individus ordinaires à la
chose politique, cad que très tôt, la citoyenneté a été l’occasion pour les individus d’exercer un rôle
social. Les citoyens, par leur agglomération, ont formé, dessiné les contours d’une communauté
politique, d’individus d’un type nouveau définit par ce rôle social, destiné à la chose publique. Il y a
l’invention d’un personnage nouveau : le citoyen c’est l’individu + fonction politique et tout ceci mis
dans un statut d’égalité. Ce mot est capable de faire oublier toutes les différences sociales,
culturelles dans une sorte de fiction nécessaire et une fois oubliées ces différences, de fabriquer une
égalité statutaire pour que chaque individu ait le sentiment d’être le semblable de l’autre. On voit
immédiatement que le citoyen est porteur d’une tension, ce qui a permis toutes les critiques contre
la conception de la citoyenneté. Il y a une croyance qui préside au statut du citoyen. Il faut y croire
pour que le système fonctionne.
Cette conception idéalisée de la citoyenneté a été renforcée en France. A partir de la 1 ère moitié du
XIXe en France, le patriotisme va se mettre en place avec l’idéalisation de la République. La
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