analyse du chapitre XII de la troisième partie du tome 2 du Deuxième Sexe de Simone De Beauvoir.
le thème traité est l'amour égalitaire.
la critique comprend cet extrait en particulier mais permet d'expliquer l'entièreté de livre et de faire le parallèle avec d'autres philosophes de not...
Analyse d’un extrait de l’œuvre Le Deuxième Sexe de Simone De Beauvoir :
Simone De Beauvoir écrit Le Deuxième Sexe en 1949, titre explicite qui montre d’emblée la place
de la femme dans la société : reléguée au second plan. Elle écrit cet ouvrage dans les années 1950,
contexte de l’émancipation féminine qui émerge dans la vie amoureuse notamment. L’autrice
cherche à expliquer et dénoncer la situation de son temps, c’est ici un texte dénonciateur de la
condition féminine qui vise à encourager la libération de la parole des femmes. Nous nous
demanderons pourquoi le mot amour n’a-t-il pas le même sens pour l’homme que pour la femme ?
I-a) Qu’est ce que l’amour ?
Simone De Beauvoir pense que le mot « amour » n’a pas la même signification pour chacun
des deux sexes. L’amour est un idéal qui habite les sociétés mais Simone De Beauvoir nous décrit
l’amour comme « sources de grave malentendu ». Ce sentiment qu’est l’amour crée donc une
relation intersubjective entre deux personnes mais il y a des conflits, tensions, qui trouvent leurs
origines dans les différences de ce ressenti de ce qu’est la notion d’amour pour un homme ou une
femme. Simone De Beauvoir s’appuie sur la pensée de Lord Byron, poète britannique du
mouvement romantisme du XIXe siècle, qui nous dit que pour l’homme, l’amour n’est qu’une
« occupation » alors que pour la femme, l’amour représente son être entier, sa vie. C’est une
critique qu’expose ici Simone De Beauvoir afin d’introduire par la suite cette idée de lutte contre
l’oppression féminine.
I-b) L’amour de foi pour la femme.
Simone De Beauvoir s’appuie sur différents auteurs : Nietzsche dans le gai savoir, essai
philosophique comprenant de la poésie, nous montre l’amour passion qui est ressenti différemment
par les deux sexes. Pour la femme, ce serait un « don total de corps et d’âme ». Simone De
Beauvoir prouve que l’amour ne dépend pas du libre arbitre mais qu’il est donc passif. La passivité
de la femme dans la relation est donc dénoncée, la corps de la femme ne lui appartient plus. De
plus, Nietzsche nous dit que la femme aime sans limite et qu’elle fait « de son amour une foi ». Il
est ici expliqué que la femme accorde à un homme une adhésion, une croyance, ce qui conduit
encore une fois la femme à cette passivité. La femme a une raison de croire, un engagement total en
l’homme. Mais ce que dénonce ici Simone De Beauvoir, c’est que cette confiance dépasse ce que
la raison démontre. Cette croyance illimitée en l’homme est donc à la limite de l’absurde.
I-c) L’amour violent chez l’homme.
Simone De Beauvoir montre un contraste, pour l’homme, puisque l’amour est une occupation, il
n’est pas toujours dans cette optique d’aimer, il n’a pas d’abandon total envers la femme, ce n’est
pas une relation réciproque, d’égal à égal. Il aime la femme car elle a foi en lui. Il s’aime donc à
travers elle et l’image qu’elle lui renvoie de lui comme s’il était Dieu en personne. La femme
alimente cette relation, la fait vivre : « il n’en est pas un qu’on puisse définir comme un grand
amoureux ». La différence de l’homme et la femme est que l’homme vit l’amour vit l’amour
passion avec violence et non foi. Simone De Beauvoir appuie cet argument en disant : « leurs
emportements les plus violents » en parlant des hommes. Est montré ici que l’homme manifeste son
amour par des emportements, des excès. Il y a donc bien une manière d’appréhender le monde
différente selon les deux genres.
I-d) Une relation de maître à esclave.
Mais derrière ces excès, l’homme a des objectifs. Il veut « posséder » et « annexer » la femme.
C’est un amour d’emprise et de pouvoir sur l’autre, c’est une lutte politique. La femme est vue
comme un territoire à conquérir, un bien. L’homme aurait donc une tendance à nier la liberté de la
femme ce qui nous fait penser à une relation entre maître et esclave. Le début de la lutte contre
l’esclavagisme apparaît en même temps que l’émancipation des femmes. C’est un appel de phare
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