TER sur la dissociation contre le traumatisme chez des adolescentes victimes de violences sexuelles
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Course
TER
Institution
Bourgogne (BSB)
Compte Rendu TER sur le thème : Psychopathologie des expériences corporelles à l’adolescence et à l’âge adulte (maladie somatique, addictions)
"Quel rôle va jouer la dissociation contre le traumatisme chez des
adolescentes victimes de violences sexuelles?"
Psychopathologie des expériences corporelles à l’adolescence et à
l’âge adulte (maladie somatique, addictions)
Quel rôle va jouer la dissociation contre le traumatisme chez des
adolescentes victimes de violences sexuelles ?
L3 Psychologie Année 2021-2022
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, Introduction
Notre cerveau lors d’un traumatisme est capable de nous protéger au travers de
mécanismes de défense. Si le traumatisme est trop fort, les mécanismes de défenses qui seront
employés seront non adaptatifs, on peut citer notamment la dissociation qui devient encore plus
inadaptée si elle se prolonge. On constate donc que les mécanismes de défense peuvent nous
aider comme nous desservir.
Dans le cadre d’un viol ou d’abus sexuels, qui constituent un traumatisme de type 2 –
à savoir un traumatisme causé par un évènement pouvant possiblement se répéter, qui a été
présent de manière constante et qui menace de se reproduire à tout instant pendant une période
assez longue (Terr, 1991), on observe l’apparition de nombreuses conséquences néfastes dont
notamment la présence de mécanismes de défenses inadaptés. En effet, on remarque que de
nombreuses victimes de violences sexuelles développent un certain type de mécanisme de
défense à la suite des abus qu’elles ont vécus et il s’agit du mécanisme de dissociation.
Ainsi, la dissociation joue un rôle majeur chez les victimes de viol et d’abus sexuels.
D’après Bourgault (2013), la dissociation est une réponse de type freezing, c’est-à-dire que les
individus ont un sentiment de torpeur, de détachement, voire d’absence de réactivité
émotionnelle et comportementale. Elle se caractérise également par une réduction de la
conscience de son environnement, une impression de déréalisation et de dépersonnalisation.
Cela peut mener jusqu’à une amnésie dissociative pour la survie de l’individu. D’après la méta-
analyse de Ozer, Best, Lipsey et Weiss (2003) la dissociation péri-traumatique est le meilleur
prédicteur de développement d’un état de stress post traumatique. Les troubles psycho-
traumatiques sont très fréquent lors de violences sexuelles avec 80% de risque d’en développer
avec un viol contre 24% de risque après un autre type traumatisme (Salmona, 2009). En
revanche, ces troubles sont méconnus et rarement identifiés. Les individus qui en sont sujets
n’ont pas de suivi, ni de traitement spécialisé. Malgré le fait que ce mécanisme semble jouer
un rôle très important voire central chez les femmes victimes de viol, il s’agit d’un sujet très
peu abordé dans les recherches actuelles.
L’intérêt majeur des quelques recherches dans ce domaine est de donner des
explications, d’informer sur le mécanisme de défense qu’est la dissociation, mécanisme qui se
retrouve très souvent chez les personnes victimes de traumatismes. De plus, sachant que la
dissociation apparait plus souvent chez les personnes victimes de violences sexuelles, et que
les femmes, notamment les adolescentes y sont plus sujettes, il est important de s’exprimer sur
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, ce sujet. Cela nous permettrait par la suite de prodiguer une aide, des soins cohérents avec ce
que vivent les victimes. Le but est de soulager la souffrance psychique et d’essayer d’éviter au
maximum ces conduites dissociantes en réalisant un suivi par des professionnels de santé
formés sur les traumatismes et les mécanismes de défense, et notamment sur la dissociation. Il
est par ailleurs intéressant d’interroger des femmes qui ont vécu une dissociation à la suite
d’abus sexuels pendant leurs adolescences pour savoir comment elles ont évolué et se sont
développées. Etant donné que peu de recherches portent sur ce point, nous pouvons ici observer
comment ces femmes vivent leur vie, notamment, sociale, professionnelle et amoureuse malgré
le traumatisme qu’elles ont vécu.
Revu de la littérature
L’adolescence est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. D’après
Benghozi (1999), l’adolescence est une chrysalide, l’individu doit muer, changer de peau, de
carapace pour évoluer. C’est-à-dire que cette période correspond à de nombreux changements
(biologique, cognitif, sociaux…) que l’adolescent doit pouvoir gérer tout en affirmant son
identité. L’adolescence peut aussi être comparée au « complexe du homard » (Dolto,1999),
l’adolescent, tel un homard doit changer de carapace, il n’a plus de carapace pendant un temps
et doit attendre d’en fabriquer une autre ; Cette période correspond à un moment de
vulnérabilité importante pour l’adolescent. Pour Phillipe Jeammet (2008), l’adolescence
conduit également à un moment de vulnérabilité, que l’adolescent va devoir combattre, en
renforçant ses défenses. Il va notamment devoir renforcer ses défenses contre l’angoisse née
des conflits internes entre, d’un côté, les normes morales et sociales, et de l’autre les exigences
de l’instinct, comme le précise le courant psychanalytique.
Il est par ailleurs important de remarquer que l’adolescence est une notion imprécise,
avec une définition assez floue. D’après l’Organisation Mondiale de la santé, l’adolescence est
définie comme « une période de croissance et de développement humain qui se situe entre
l’enfance et l’âge adulte entre les âges de 10 et 19 ans ». Pour définir plus précisément
l’adolescence, nous pouvons nous appuyer sur plusieurs aspects développementaux. Tout
d’abord, l’adolescent se développe d’un point de vue biologique avec une élaboration d’un
nouveau rapport au corps et à la sexualité. Ce dernier peut alors être perturbé par une violence
sexuelle, ne permettant pas à l’individu de découvrir par lui-même sa sexualité et d’avoir un
rapport sain avec, mais créant un blocage et un conditionnement associant mal-être avec
sexualité. Nous pouvons aussi voir la dimension sociale correspondant aux modifications des
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