Emile Zola est un écrivain français, né en 1840, à Paris. Il est considéré comme le chef du
naturalisme. Thérèse Raquin est son 1er grand roman, il l’a publié en 1867. D’abord publié en
feuilleton, il a réussi à susciter la curiosité du lecteur. Puis Zola réfléchit à un roman moderne
mélangeant crudité, naïveté et cruauté. Il est inspiré par un fait divers du Figaro qui relatait
l’assassinat d’un mari par l’amant de sa femme. La publication fait scandale car l’ouvrage est traité de
« littérature putride » qui ne décrit que « des scènes obscènes ». Zola meurt en 1902.
Cet extrait de l’incipit, le passage du Pont-neuf et la boutique nous apparaissent bien avant le crime
comme de véritables tombeaux dans lesquels vont succomber les personnages.
Alors, en quoi cet incipit est-il original ?
Afin de répondre à cette question, nous verrons dans une première partie : La description objective
et minutieuse ; et dans une seconde partie : La manifestation d’une subjectivité.
I) La description objective et minutieuse :
1. Les précisions spatiales :
Pour donner un caractère réaliste à son œuvre, Zola introduit des éléments réels comme : les
noms des rues qui existent à Paris.
Le vocabulaire mathématique « trente pas » complète les références géographiques pour
donner une précision de mesure.
Rigueur : « coupé à l’angle droit »
« Petit carreau », « étroite armoire », « mince » : adjectifs étouffants contribuant l’exiguïté
qui s’étend sur ce passage.
2. Les notations temporelles :
Le temps donne une coloration réaliste au texte. La description couvre toutes les parties de
l’année : antithèse « Par les beaux jours d’été- les vilains jours d’hivers ».
Deux verbes reprennent ces indications temporelles : « un lourd soleil brule.. », « les vitres
ne jettent que la nuit… » : ce qui donne lieu à un caractère d’éternité.
ici le présent d’actualité passe pour un présent de vérité générale, idée également connotée
par le syntagme prépositionnel « depuis 20 ans ».
3. Les tournures impersonnelles :
La description est faite à la 3ème personne.
Le sujet des phrases est le lieu où l’objet est décrit : « Ce passage, une clarté, les vitres, des
boutiques
obscures »
=> Le narrateur fait mine de s’effacer derrière les éléments de la description. Il des
tournures impersonnelles : « il y a ».
Ainsi apparaissent des verbes réfléchis : « se creusent des boutiques obscures, s’étend sur
une muraille ».
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