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Anthropologie de la Corée
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Ce cours traite de l’anthropologie de la Corée du Sud.
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Anthropologie de la CoréeMardi 26 septembre 2017
Les religions dʼhier ? : Croyances populaires, chamanisme
Une des croyances les plus répandues en Corée est la croyance aux esprits ancestraux.
성주독: jarre de lʼesprit de la maison
조상단지, 신주단지 : pot des esprits ancestraux
Ce sont des pots en porcelaine ou en terre cuite, où on plaçait les grains de la première
récolte quʼon recouvrait dʼune pièce en tissu et quʼon gardait dans la pièce principale de la
maison. Cʼest souvent lʼaîné de la famille qui garde la jarre.
Chez les Coréens, chaque lieu est gardé par un esprit. Les montagnes, les fleuves, les
villages (서낭 : esprit du village, représenté par une masse de pierres, souvent située à
lʼentrée du village ou un grand arbre dans le centre du village, lʼarbre étant considéré
comme le lien entre le ciel et la terre, ou par 장승 à lʼentrée du village pour protéger les
villages contre les catastrophes naturelles et contre les esprits malfaisants), etc, ont un
esprit attitré mais également le sol de la maison (터줏대감 : esprit du sol de la maison ; 터줏
가리 : jarre de lʼesprit).
La présence de ces pots est vue comme un signe de superstition par dʼautres figures
religieuses (les chrétiens, etc.).
La croyance aux esprits est partagée par les bouddhistes, encore aujourdʼhui.
Le bouddhisme et le confucianisme étaient les principales religions en Corée, reconnues par
différentes dynasties. Le chamanisme (originaire de la Sibérie) a toujours été marginalisé,
jusquʼà aujourdʼhui. Cette religion était considéré comme un élément indispensable de la
société coréenne, mais elle représentait un obstacle pour le développement du pays et était
sujette à un certain mépris des autorités mais aussi de la population.
Depuis lʼarrivée du bouddhisme et du confucianisme, les autorités ont toujours essayé de
réprimer le chamanisme pour le faire disparaître. Les intellectuels traitaient le chamanisme
comme une croyance primitive, une superstition.
Il sʼagit dʼune religion qui nʼa jamais été institutionnalisée et il a été impossible de
lʼéradiquer. Pendant la dynastie des Yi (1392-1910), les chamanes (박수 : masculin / 무당 :
féminin) étaient classés au plus bas de lʼéchelle, au même titre que les prostituées et les
bouchers.
Comment devient-on chamane ? Les enfants prenaient le rôle de leurs parents la plupart du
temps, puisquʼils sont déjà marginalisés. On peut aussi devenir chamane par un signe divin
,à travers des rêves, ou par une maladie dʼorigine inconnue, « divine » (신병), que lʼélu doit
valider par un rituel (굿). Dans ce rituel, il y a toujours des instruments de musique qui
accompagnent le chamane.
Le chamanisme féminin de la Corée : nombre de 무당 bien plus haut que les 박수. Les
chamanes ne sont pas regroupés autour dʼinstitutions comme pour le bouddhisme.
La tenue des chamanes est une jupe (rouge ou bleue), même pour les hommes. Les clients
des chamanes sont à 95% des femmes. Les rituels organisés étaient préparés par des
femmes pour des femmes, pour assurer le bonheur de la famille et trouver des solutions à
leurs problèmes. Les rituels chamaniques étaient un lieu où se retrouvaient toutes les
femmes marginalisées de la société pour souhaiter le bonheur de la famille.
Les religions dʼétat du bouddhisme ou du confucianisme réservaient des places aux hommes
; le rôle de la femme était de gérer les affaires domestiques. Même à lʼintérieur dans la
maison, les rituels étaient réservés aux hommes.
Les chamanes sont appelés à intervenir dans des cérémonies annuelles, locales ou
familiales pour souhaiter le bonheur, pour faire lʼoffrande au dieu de la maison/esprits du
village. Les chamanes sont plus souvent consultés par les mères/grand-mères pour recevoir
des conseils ou entendre des augures concernant des affaires et des événements familiaux.
Les chamanes peuvent également résoudre les problèmes de la vie quotidienne.
Activités principales de chamane : rituel chamanique (굿), divination (점)
Rituel pour invoquer le bonheur (기복굿), rituel pour guérir les malades (규병굿), rituel pour
lʼévocation des esprits des défunts (사령굿)
Divination : activité quotidienne, payante. Les chamanes travaillent de deux manières
différentes : la première consiste à faire appel à une méthode intuitive (communication avec
son inspiration -> état de clairvoyance ou de « clairaudience ») ; la deuxième manière
consiste à consulter lʼalmanach lunaire (lʼheure, le jour, le mois et lʼannée de naissance) ou
le livre des transformations.
Le « sacré » des chamanes : deux manières différentes. Les chamanes sont au service des
dieux, pour permettre la communication avec les êtres humains ; ils communiquent avec les
morts pour apaiser les esprits à travers un 굿, accompagner les esprits errants vers le
monde des morts. Les chamanes sont toujours restés au service de tous les dieux
indépendamment de leur origine ; cependant ils sont toujours resté autonomes, en-dehors
des grandes religions, volontairement ou involontairement. Cʼest cette indépendance qui
donne la liberté aux chamanes dʼintégrer différents éléments dʼautres religions, de les
interpréter à leur manière, dans leur religion.
Chamanisme coréen vs univers des femmes -> Au vu de la société patriarcale de la Corée,
les femmes ordinaires ou les chamanes étaient toujours exclues des affaires publiques. Mais
les chamanes sont des femmes indépendantes (économiquement parlant). Contrairement
, aux clientes quʼelles reçoivent, ce sont des femmes « insoumises ». Les chamanes peuvent
déterminer ou du moins influencer les vies de ces femmes mariées, « soumises » à leur
mari. Elles peuvent également influencer sur les affaires officielles (ex : la cour royale a
toujours été fréquentée par des chamanes). Le fait dʼêtre exclues ont rendu les chamanes
autonomes et leur ont donné le pouvoir que les autres femmes coréennes nʼont pas. Les
chamanes constituent un composant essentiel du maintien de lʼordre social et de la stabilité
de la société, car elles sont en-dehors de toutes institutions, elles nʼont aucune hostilité
envers ceux qui les méprisent ; elles sont à la fois personne et tout le monde.
Réhabilitation du chamanisme : Kim Kum-hwa nommée en 1984 « Trésor national vivant »
+ préservation de plusieurs rituels nommés comme patrimoine immatériel
Mardi 3 octobre 2017
Le bouddhisme en Corée
Lʼobjectif du bouddhisme cʼest dʼatteindre lʼEveil (sʼéveiller à la vérité fondamentale de la
vie). LʼEveil est en rapport avec la sagesse et la prise de conscience de sa propre nature de
Bouddha. Ceux qui sont éveillés ont lʼobligation de guider les autres vers lʼEveil. Le
bouddhisme nʼest pas né en Corée.
Dans le bouddhisme coréen, les rites sont appelés 불공. Il y a deux catégories : les rites
pour les êtres vivants célébrés entre 9h et 11h (lʼheure du repas de Sakyamuni), rites qui
permettent de sʼentraîner pour devenir bouddhiste ; dʼautres rites ont pour objectif de
trouver refuge dans les trois joyaux : le Bouddha, le Dharma (son enseignement) et le
Sangha (ses disciples/ensemble des pratiquants).
Plus concrètement, les rites importants du bouddhisme en Corée : - 49제 (사구제) ->
cérémonie des 49 jours pour que le mort renaisse dans de bonnes conditions lors de sa
prochaine vie (Karma : 업/업보)
- 천도제 -> pour que Bouddha purifie le karma des ancêtres afin quʼils puissent renaître sur
la Terre Pure
- 중유 (étape intermédiaire entre la vie présente et la vie prochaine)
Devenir moine/none en Corée (스님)
Le niveau dʼétude exigé est dʼavoir terminé le lycée. Il faut être célibataire, et si le candidat
est marié, il peut suivre la procédure pour devenir moine mais il faut que la personne
divorce et abandonne tout lien familial. Pour passer lʼordination (출가), il faut faire une
formation de 5 ans. À lʼentrée au monastère, il faut couper toutes relations avec sa famille
et ses amis, se raser (hommes), et porter une tenue particulière. Il faut ensuite faire 4
années dʼétudes à lʼécole Sangha (institut monastique traditionnel ; aujourdʼhui 승과대학).
Ce qui caractérise le bouddhisme en Corée, cʼest son rapport perpétuel entre les Etats et les
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