Semestre 2 : Environnement microéconomique des organisations
Chapitre 1 : Les mécanismes du marché
Introduction :
Existe t-il des points communs entre le prix du kilogramme de fraises, la tranche de
cabillaud achetés au marché du dimanche de votre village, le prix du baril de pétrole
et le prix d’une action de société cotée en bourse ? Bien que ces biens soient
sensiblement différents, la réponse est oui. En effet, ces « objets » économiques
voient leur prix (ou cours ou valeur) fixés sur un « marché ». Avant de se retrouver
sur les étales du marché, les fraises ou le cabillaud que nous avons pris en exemples
se retrouvent généralement échangés sur des marché de « gros » où les
professionnels s’approvisionnent. Auparavant, notamment dans le cas du poisson
(cabillaud), les résultats de la pêche des chalutiers sont proposé à la vente dans des
marchés « à la criée » où les grossistes viennent s’approvisionner avant de diffuser les
produits sur tout le territoire. En fonction des quantités proposées à la vente par les
pêcheurs ou producteurs de fraises et en fonction de l’intensité de la demande, le prix
qui se fixera sur ces marchés « de gros » pourra être sensiblement variable. Le
langage économique dit que le prix dépend de l’offre et de la demande. Toutefois, des
distorsions peuvent apparaître lors de la fixation des prix. Revenons à nos exemples
initiaux (fraises, cabillaud, pétrole ou actions). Parmi ces 4 biens économiques
proposés en exemple, l’un deux peut nous servir pour illustrer les distorsions pouvant
apparaîtrez sur un marché.
Il s’agit du pétrole. En effet, si vous êtes propriétaire d’un véhicule, sans doute vous
est-il déjà arrivé d’être mécontent du tarif proposé à la pompe lors de l’achat d’un litre
d’essence. S’il nous arrive fréquemment de rendre coupable l’Etat de prélever trop de
taxes sur les consommations de carburant (taxe intérieure sur les produits pétroliers,
TVA…), il semble également important de se pencher sur la structure du marché du
pétrole pour mieux comprendre les mécanismes à l’oeuvre lors de la fixation des prix.
Pour simplifier, nous trouvons sur ce marché les consommateurs (vous et moi…) et
d’un autre côté les producteurs (pays producteurs et compagnies pétrolières). Dès lors
la structure de ce marché laisse apparaître un très grand nombre de consommateurs
potentiels (plusieurs milliards sur la planète) et un très faible nombre de producteurs
(les pays producteurs de pétrole et les compagnies pétrolières). Ainsi, la structure
place les producteurs en position de force (du fait de leur faible nombre), ce qui leur
donne la possibilité de s’entendre (entre eux) sur les quantités produites et de fait sur
les prix proposés sur le marché. Par conséquent, nous pouvons voir au travers de ce
rapide exemple que la structure du marché influe fortement sur le niveau des prix.
I - Le(s) marché(s), éléments de définition
A) Qu’est-ce qu’un marché ?
Un marché pourra être défini par un néophyte en économie comme un lieu concret,
physique où nous nous déplaçons pour réaliser nos emplettes. Ces marchés, qualifiés
par l’historien Fernand Braudel de « marchés élémentaires » existent toujours
réellement et demeurent encore des lieux importants d’activités économiques.
Toutefois, le concept économique de marché va dépasser l’unité physique de lieu. Le
« marché » est avant tout un lieu d’échange, physique ou non, sur lequel vont
s’échanger des produits (ou services). Nous pouvons donc définir le marché comme
un lieu de rencontre, physique ou non, entre une offre et une demande, permettant à
des biens et / ou des services, de s’échanger.
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, B) Les différents types de marchés
Il existe donc différents types de marchés. Au delà du marché, espace physique et
localisé au sein du village, un marché peut aussi être appréhendé en fonction de la
nature des biens et / ou services qui sont échangés.
Le marché des biens et services de consommation va permettre de satisfaire la
consommation finale des ménages. Dans cette perspective, les consommateurs vont
représenter les demandeurs de biens et services. Les entreprises qui opèrent sur ces
marchés ( commerces, grande distribution) vont constituer l’offre du marché.
Le marché des biens et services de production va permettre à des entreprises
d’échanger leurs productions (de biens et / ou de services). Il est possible ici de
mettre en évidence les marchés de matières premières (pétrole, minerais…) et les
marchés des biens d’équipement (machines, matériels divers…).
Le marché du travail va permettre la confrontation entre l’offre et la demande de
travail. La demande de travail émane des entreprises alors que l’offre de travail
émane des individus (les individus vont vendre leur force de travail sur ce marché en
échange d’une rémunération).
Les marchés financiers (au sens large car il existe différents types de marchés :
marché monétaire, marché des capitaux…). Sur ces marchés, vont se rencontrer des
agents économiques qui disposent de capitaux à placer (les offreurs) et des agents
économiques qui ont un besoin de financement (entreprises, Etats…). Les marchés
financiers représentent la « bourse ». Sur ces marchés, différentes valeurs vont
s’échanger : des titres comme des actions ou des obligations mais aussi des devises
pour ce qui est du marché des changes.
C) Le prix : élément régulateur du marché
L’homme a coutume de considérer, dans toute relation marchande que les prix des
biens et services qu’il souhaite acquérir sont trop élevés. Devons-nous considérer face
à cette considération que l’homme est pingre par nature ? Fondamentalement, aucune
réponse bien tranchée ne peut être donnée. Nous devons néanmoins considérer que
dans toute relation marchande, l’homme ne va cesser de considérer le prix d’un bien
en rapport avec l’effort (travail) qu’il a dû consentir pour acquérir le bien en question.
Dès lors, nous devons admettre que le prix d’un produit, c’est la quantité d’un autre
bien qu’il faut fournir pour se procurer une unité de ce produit. Il correspond à la
valeur d’échange des biens et des services sur un marché. De plus, le prix d’un bien
en permettant les comparaisons des biens les uns par rapport aux autres va jouer un
rôle de signal.
1) Le prix relatif
Dans toute relation d’échange, le prix « relatif » nous conduit à considérer les prix des
biens les uns par rapport aux autres. On raisonne alors en prix relatifs.
Exemple : la valeur d’échange d’une marchandise A par rapport à une marchandise B
(quantité de B qui s’échange contre une quantité de A). Par exemple une table = 2
chaises.
Plus concrètement, lorsqu’un ménage réfléchit au système de chauffage qu’il va
installer dans sa nouvelle maison, il va comparer les prix du fuel, de l’électricité, du
gaz, du charbon, du bois… C’est-à-dire, il va établir le prix relatif des différentes
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