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Fiche de révision : références sur les Amériques (ouvrages et citations)

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Le document parfait pour réviser la géopolitique de l'Amérique du Sud & des États-Unis : il contient le résumé d'ouvrages majeurs de politologues, géographes, géopoliticiens connus sur cet espace, des citations clés d'hommes historiques, pour comprendre les enjeux mais aussi briller par le...

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  • May 2, 2022
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Références – Géopolitique.
Ouvrages sur les Amériques.



I. L’A m érique du Sud.

 Eduardo G oleano, Les V eines ouvertes de l’A m érique latine (1970).
Le questionnement central de l’ouvrage est : comment un continent si riche a-t-il pu engendrer tant de misère humaine
et de pauvreté ? Il dénonce l’histoire du continent com m e celle d’un pillage syst ém atique, organisé par un
Occident qui l’asservit pendant cinq siècles, com parant leur avidité pour l’or à celle de “porcs affam és”.
Ainsi, il prend l’exemple de la Bolivie (avec les mines de Potosi), « l’un des pays les plus pauvres du m onde, qu i
pourrait se vanter - si ce n’était path étiquem ent inutile - d’avoir alim enté la fortune des nations les plus
riches ». « La division internationale du travail fait que quelques pays se consacrent à gagner, d’autres à perdre. Notre
partie du monde, appelée aujourd’hui Amérique latine, s’est prématurément consacrée à perdre depuis les temps
lointains ».




 P ierre Salam a, Les économ ies ém ergentes latino -am éricaines. Entre cigales et fourm is (2012).
À partir de l’Amérique Latine, le chercheur analyse le basculement du monde. Il étudie l’Amérique Latine pour
comprendre l’Europe d’aujourd’hui et sa crise des dettes souveraines. Il cherche à comprendre l’Amérique Latine à partir
des expériences asiatiques, ce qui l’amène à analyser le développement comparé des deux continents. Il met en avant
quelques grandes tendances : l’exportation de produits manufacturés en Chine ; les exportations de services en Inde ; les
produits et les services de haute technologie en Corée du Sud et à Taiwan ; les exportations de matières premières
agricoles et minières produites avec des techniques sophistiquées en Amérique Latine.

« U ne nouvelle A m érique Latine est en train de naître ». Malgré les 1980’s (décennie perdue marquée par la
crise des dettes externes) et les 1990’s (croissance non inflationniste mais faible d’économies plus ouvertes mais
stagnantes), dans les 2000’s la croissance est plus vive. « L’A m érique latine change. C elle d’hier n’est plu s celle
d’aujourd’hui et pourtant elle en conserve les traits. Les ruptures sont, com m e toujo urs, des
dépassem ents, l’H istoire n’avance pas de m anière linéaire . » Elle bénéficie de l’évolution des marchés des
matières premières, de son intégration dans la concurrence internationale, des politiques sociales, de la transition
démocratique.

L'A m érique du Sud n'est plus la p ériphérie des Etats-U nis : la domination américaine dans cette région du
monde n'est plus absolue, les pays latino-américains émergent, économiquement tout du moins (le progrès social est pour
Salama moins évident). Alors que la décennie 1980 était pour les économies latino-américaines la décennie « perdue »,
les décennies suivantes ont vu un rebond spectaculaire.

Le B résil connaît une « désindustrialisation précoce » : la désindustrialisation (baisse de la part de l'industrie
dans le PIB et les emplois) se produit en général lorsque le revenu par tête atteint 8000 à 9000 $. On parle alors de
désindustrialisation précoce lorsque cette baisse se produit quand le revenu par tête atteint la moitié de ces chiffres. Les
pays d'Amérique latine misent sur le secteur primaire : Brésil et Argentine gros producteurs agricoles, le Chili premier
fournisseur de cuivre... Pourquoi une telle désindustrialisation, et surtout pourquoi si tôt ? Pierre Salama met ça sur le
dos d'une mauvaise gestion de l'ouverture financière. Par exemple, il compare le cas du Brésil, qui se désindustrialise, à
celui de l'Argentine, pour qui ça va mieux, et trouve des explications dans les choix de politique financière qu'ils ont
fait. Au Brésil, on constate une surévaluation de la monnaie, liée à l'entrée massive de capitaux sans contrôle des changes.
De ce fait, les importations sont favorisées. L'Argentine quant à elle mène une politique de change pour contrer cette
appréciation.

Fragilités de l'émergence : dépendance aux exportations de matières premières, dont les prix sont très volatiles et où le
dutch disease n'est jamais loin. Pari dangereux de fonder sa croissance sur les produits primaires. Le social étant l’autre
face de l’économie, la montée des violences (Amérique Centrale, Mexique, Brésil, Venezuela) est un défi autrement plus
complexe à relever. La reprimarisation peut être une chance ; elle permet de desserrer les contraintes. Elle peut-être aussi

, une malédiction : elle renforce la vulnérabilité aux cours internationaux, l’appréciation de la monnaie et la
désindustrialisation.




 Luis A . M oreno, La décennie de l’A m érique latine et C araïbes : une opportunité réelle (2011).
Le président de la Banque Interaméricaine du développement propose dans cet ouvrage un diagnostic de la situation
sociale et économique de la région, et ouvre des perspectives sur l’avenir. Il défend que les progrès majeurs des 1990-
2000’s devraient permettre à la zone Amérique Latine-Caraïbes une émergence durable et solide sur la scène
internationale.

Le bilan et la perspective sont globalement optimistes. Les défis sont importants. La BID (plus grande banque de
développement au niveau mondial, capital de $170Mds voté en 2010) peut y jouer un rôle, en se concentrant sur la lutte
contre la pauvreté et les inégalités et la promotion de la croissance durable.



⎯ Les atouts du continent.

Les exportations sont en forte hausse (hydrocarbures, minerais, alimentation). Les échanges commerciaux se sont
intensifiés entre ALC et Asie (impulsion venue du Japon et de la Corée du Sud, entretenue par la Chine — 7% des
exportations d’Amérique Latine — et l’Inde). À noter : l’intérêt chinois résulte au ssi de la disponibilité des
terres arables et de l’eau . De nombreux intérêts commerciaux, bilatéraux ou régionaux, ont été signé, notamment
avec des pays émergents : la coopération sud -sud apparaît com m e l’un des m oteurs de l’économ ie latino -
am éricaine.

Les flux de capitaux sont toujours plus importants. Les IDE ont augmenté constamment à partir des 1990’s. L’ALC
bénéficie aussi des rem ises, qui influent sur la croissance économique de la région : les transferts sont passés de 20
milliards de dollars à quasi 70 entre 2001 et 2015 (soit 2% du PIB latino-américain). Cela a bénéficié au secteur privé,
qui s’est renforcé. U ne vraie classe entrep reneuriale a vu le jour , aidée par la plus grande facilité du commerce
intrarégional. L’essor du marché intérieur est certain. Il a été aidé par le développement de la classe moyenne ($10-100
de dépenses/revenus journaliers) : +56M de foyers en 10 ans. Mais elle reste vulnérable (niveau de protection sociale
bas).

L’ALC a fait preuve d’une excellente capacité de résilience face à la crise économique et financière. Cela s’explique par
plusieurs facteurs macro-économiques : une fiscalité en progression ; des réserves de devises élevées ; une dette peu
conséquente ; des ressources en matières premières gigantesques ; des marchés de consommation internes toujours plus
importants - et la m ise en place de politiques contracycliques efficaces . Ainsi, le truc de croissance du PIB est
resté à 2% en 2009, et est retombé à 6% en 2010. Le taux de chômage n’est que de 7,6% en 2011.

Les progrès m ajeurs sont au ssi du s au renforcem ent de la d ém ocratie et d es institutions. Il s’est traduit par
une décentralisation du pouvoir, via des gouvernements locaux élus et disposant de moyens financiers conséquents. Mais
tout n’est évidemment pas parfait. Aussi, des progrès ont été faits en matière de fiscalité (recouvrement de l’impôt) et
de réglementation (système bancaire).


⎯ Les points de vigilance.

Sur le plan social, les progrès sont certains m ais encore in suffisants . La précarité est encore forte. En 2011,
1/8 habitant vit encore dans le besoin, mais 40 millions l’ont quitté entre 2002 et 2008. Entre 1998 et 2013, le taux
d’extrême pauvreté sur le continent est passé de 15% à 5%. Le programme de transferts monétaires conditionnés est
celui qui a le mieux fonctionné pour réduire la pauvreté (dans 17 pays d’ALC).

L’éducation est la priorité n°1. 95% des enfants vont au prim aire, m ais 1/4 ne vont pas au secondaire (pour
subvenir aux besoins du foyer familial). La différence entre milieux pauvres et aisés et flagrante : sur une promotion de
niveau master, seul 4% des élèves sont issus de milieux défavorisés. Les inégalités restent ainsi l’un des points noirs du
continent, avec un coefficient de G ini très élevé . D’autre part, la transition démographique est en bonne voie (nombre
moyen d’enfants/femme passé de 5,9 à 2,4 en 50 ans), et 80% de la population est urbaine. Les évolutions en matière de
santé ont été significatives, ce qui se traduit par l’allongement de l’espérance de vie (75 ans, niveau le plus élevé des

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