Les échanges internationaux correspondent à l’ensemble des échanges réalisés entre les États en termes de biens,
de services, de capitaux, de main d’œuvre etc… En revanche, on emploie le terme de commerce international
en ne considérant uniquement les échanges internationaux de biens et de services.
Les enjeux autour des échanges internationaux ont toujours été colossaux : ils sont porteurs de la croissance économique
depuis l’apparition du concept dans les prémisses de la révolution industrielle et à l’aube d’une première période de
grande mondialisation (cf. Notre première mondialisation, de Suzanne Berger). L’accélération des échanges constitue
l’essence de la mondialisation.
Après s’être effondré pendant les deux guerres mondiales et la crise des années 1930, le commerce international connaît
un essor remarquable à partir de 1945, avec un taux de croissance nettement plus rapide que celui du PIB mondial.
Comment expliquer cette progression ?
De plus en plus de pays se sont efforcés de faire progresser le libre-échange en procédant à l’ouverture de leur
économie et les accords commerciaux (GATT puis OMC) ont largement contribué à cette expansion.
Les progrès des moyens de communication, l’abaissement des coûts de transport ont aussi joué un rôle significatif.
À partir des années 1960, le développement des firmes transnationales (FTN) a accompagné et accéléré l'essor
des échanges commerciaux, tout comme cela avait déjà été le cas à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui la place
des FTN dans les échanges commerciaux internationaux est prépondérante : un tiers d’entre eux correspondrait
à des échanges entre sociétés mères et filiales, commerce intra-firme au sens strict, et un autre tiers à des échanges
entre filiales de FTN, du même groupe ou non, donc tantôt intra, tantôt extra-firmes.
,Le taux de croissance du volume du commerce international est corrélé avec le rythme de variation du PIB mondial.
C’est ainsi qu’il y a des années où le volume du commerce mondial diminue, comme en 2001 et surtout en 2009 (récession
mondiale), année où le volume des exportations a baissé de 12% d’après l’OMC, alors que la progression était de 14%
l’année suivante, en 2010. Si l’évolution du commerce mondial est liée à celle de la croissance économique, la première
est beaucoup plus réactive que la seconde : les chutes sont plus fortes et les reprises plus nettes. L’ampleur de ces
fluctuations s’explique notamment par l’importance prise par le commerce intra-firme, qui multiplie les échanges
internationaux avant la production d’un bien final, c’est-à-dire les échanges de produits intermédiaires – la division
internationale du processus de production (DIPP).
À l’intérieur même de ces échanges, on constate aussi des évolutions particulières : les échanges ont augmenté plus
rapidement en valeur qu’en volume, les deux courbes se croisant pour que l’indice valeur dépasse finalement de beaucoup
l’indice quantité qui dominait en 1990. Cela veut dire que l’on échange des biens et des services à plus haute valeur
ajoutée.
Qui fait ce commerce ?
Nous venons de le dire, les échanges internationaux sont aujourd’hui très largement le fait de firmes transnationales dont
les racines sont davantage ancrées dans les économies de pays développés qui constituent leur berceau. Mais la nouvelle
DIT et DIPP change peu à peu la donne avec la déterritorialisation de ces entreprises et la délégation de certaines
activités productives à des sous-traitants situés dans les pays à main d’œuvre bon marché. Néanmoins, le commerce
international a progressé plus vite à l’intérieur du groupe des pays développés qu’entre pays développés et pays du Sud
économique.
Le graphique ci-dessous montre que le commerce mondial reste globalement tiré par le commerce des pays développés,
même si les puissances commerciales émergentes tendent à prendre toujours plus de poids dans le commerce mondial
grâce à ce phénomène.
, I. Le commerce international
A. Pourquoi les pays échangent-ils ?
Selon le libéralisme smithien, l’échange est un besoin naturel éprouvé par l’Homme comme la satisfaction d’intérêts
personnels. Des pays autarciques, c’est-à-dire ne fabriquant que par eux-mêmes et ne consommant que leur production,
ne pourraient satisfaire des besoins que basiques. L’ouverture des économies et la mise en route des échanges peuvent
donc être perçues intuitivement comme une promesse d’amélioration, profitant à la fois aux producteurs, qui voient leur
marché s’élargir, et aux consommateurs, qui voient leur pouvoir d’achat augmenter par le jeu d’une concurrence accrue.
a. Les gains de l’échange tirés du commerce international
Rappel sur la théorie des avantages comparatifs de Ricardo
La grande justification du libre-échange qui justifie le fait que les pays ont intérêt à échanger réside dans l’argumentaire
de Ricardo sur les avantages comparatifs. La notion d’avantage comparatif permet de montrer que l’échange volontaire
entre différents pays engendre des gains, même si l’existence d’un gain à l’échange peut s’accompagner d’une répartition
inégalitaire de ce gain. La structure des échanges et la spécialisation trouvent leur origine dans l’avantage comparatif
qui conduit et les pays à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils sont relativement les plus efficaces.
Par exemple, l’Islande possède un avantage comparatif sur le secteur financier même si, dans le domaine financier, cet
avantage est moins compétitif que celui des États-Unis, du Royaume-Uni ou encore de la Suisse, quasi-indétrônables
places fortes de la finance mondiale. Par conséquent, l’Islande a intérêt à se spécialiser dans le secteur financier qui est
le moins mauvais parmi ses avantages comparatifs (étant donné sa position géographique défavorable et sa manne
territoriale et démographie par exemple : une pauvreté en termes de dotations factorielles).
Qu’est-ce qui explique que les pays doivent échanger ?
Les différences de technique de production entre les pays.
Les gains à l’échange : c’est un élément central de la théorie de Ricardo qui énonce que la spécialisation permet
au final l’acquisition de plus de biens et/ou de services. En effet, en se focalisant dans une activité donnée, le
producteur atteint des niveaux de performances plus élevés que s’il avait voulu produire plusieurs biens. Il doit
donc privilégier l’échange à une production supplémentaire hors de son avantage comparatif dans lequel il est
performant. Ce sont les « gains à l’échange » en opposition à des hypothétiques « gains à la production
supplémentaire ».
Or, le raisonnement de Ricardo est dit statique : il ne prend pas en compte une éventuelle projection dans le futur mais
décrit seulement les avantages d’un pays à se spécialiser à un instant t. C’est un des reproches que l’on pourrait adresser
à cette théorie : en effet, il vaut évidemment mieux se spécialiser également dans un secteur prometteur, bien qu’à
l’instant t présent, il ne constitue pas d’avantage comparatif majeur.
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