Résumé Les grands courants de l'analyse sociologique
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Cours
ESH
Établissement
La Réunion
Cette fiche va résumer ce chapitre de manière claire et concise.Vous y trouverez :références, auteurs, théories économiques, histoire de la pensée, explication simple. De plus c'est une fiche courte, bien structurée qui est facile à lire.
LES GRANDS COURANTS DE L’ANALYSE SOCIOLOGIQUE DEPUIS LE 19e siècle
I- Sociologie et pensée socialiste en France et en Allemagne :
A) Henri de Saint-Simon et le saint-simonisme : une pensée utopique, critique du libéralisme économique :
Saint-Simon est le premier à construire une « physiologie sociale », dans le but de « soigner » la société, et ce en se basant
sur des phénomènes pouvant être analysé empiriquement.
Dans l’Organisateur (1820), avec sa Parabole des frelons et des abeilles, il est radicalement opposé aux inégalités foncières
qui se font au profit des « oisifs » et au détriment des « producteurs ». Pour en finir avec les inégalités de l’Ancien Régime, les
privilèges, il propose un changement de société, en donnant le « pouvoir aux compétents » (pouvoir technocratique) pour
administrer la France le plus justement possible. C’est seulement par ce biais qu’il voit la société atteindre un « âge d’or ».
Beaucoup d’auteurs se réclameront du saint-simonisme, notamment Prosper Enfantin et Pierre Leroux. Ce dernier est
l’auteur du terme de « socialisme » en 1831. Dans De la ploutocratie (1843), il critiquera l’adoration de l’argent et de la richesse
dans le gouvernement qui règne en France.
B) Pierre-Joseph Proudhon : un socialiste scientifique, critique des absurdités du capitalisme par la voie
anarchiste :
Il est célèbre pour sa formule « la propriété, c’est le vol » dans Qu’est-ce que la propriété (1840). Il critique le fait qu’un
propriétaire puisse percevoir un revenu sans travailler. Avant Marx, il fait alors la distinction entre ceux qui possèdent les moyens de
production et ceux qui en sont dépourvu.
C) Karl Marx (1818-1883) : un monument intellectuel allemand :
Pour Marx, les individus sont soumis aux rapports de production : la superstructure (religion, idéologie,..) protègerait les
rapports sociaux existants (dominants/dominés) de l’infrastructure (ce qui touche à la production). Pour lui, une classe se définit
selon 2 critères :
Son rapport à la possession des moyens de production
Sa conscience de classe
Pour lui, il existe une lutte entre les classes : « L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de luttes de classes »
Le Manifeste du Parti Communiste, (1848). Celle-ci est le moteur de l’histoire, lui permettant de progresser. Dans la société
communiste, l’exploitation de la classe ouvrière amènerait ainsi à sa mobilisation pour renverser la bourgeoisie, et créer à terme
une société communiste, sans Etat : « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ».
Mais il s’est trompé : dans les années 1870-1880, la condition ouvrière s’améliore. C’est pourquoi des auteurs vont réviser le
marxisme en mettant en évidence l’existence d’une classe moyenne : c’est le cas de Bernstein
II- La sociologie positive se développe à partir des années 1830 :
A) Auguste Comte, pionnier du positivisme et de la sociologie :
Auguste Comte est le fondateur du positivisme, dans son Cours de philosophie positive (1830). Cette philosophie part du principe
que l’homme ne peut atteindre l’essence des choses, et que seuls les faits expérimentés ont une valeur universelle. Dans ce livre, il
montre que l’esprit humain passe nécessairement par 3 états :
L’état théologique où l’on se pose la question du « qui ? »
L’état métaphysique où l’on se pose la question du « pourquoi ? »
L’état positif, où l’on se pose enfin la question du « comment » ?
La science doit, pour lui, refuser de répondre au « pourquoi », et uniquement s’attacher au « comment » des choses, cad y
rechercher leurs sens, décrire les lois de la nature, pour être utile à la société.
Comte va donc partir de l’étude des corps bruts pour en tirer des conclusions sur les corps organisés : c’est dans cette
démarche holiste qu’il va inventer le terme de « sociologie » en 1839.
B) Emile Durkheim (1858-1917), le fondateur de la sociologie française :
1- Une sociologie holiste, basée sur l’étude des faits sociaux :
Durkheim est le fondateur de la sociologie française, dont il définit les méthodes dans Les règles de la méthode sociologique
(1895) : les faits sociaux doivent être « traités comme des il n’y a de conscience que collective choses ». Son approche est holiste et
, déterministe : la sociologie doit étudier le « tout », car la société a un fonctionnement qui dépasse les consciences individuelles, et
elle détermine les comportements des individus : (cf Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912).
Il souhaite « expliquer le social par le social » et refuser toute autre type d’approche (psychologique,..) : ainsi, dans Le Suicide
(1897), il montre que des faits sociaux (âges, croyances religieuses, lieu de résidence, anomie..) pèsent sur l’individu, s’imposent à
lui, et détermine ainsi sa propension au suicide.
2- Un projet doublement moral : résoudre la « question sociale » et assurer la cohésion sociale :
A travers cette science, il souhaite résoudre les problèmes de la société : il est en effet contemporain de l’avènement de la
société industrielle, de plus en plus urbaine et peuplée, où le clivage entre extrême pauvreté et immense richesse s’accroit.
Considérant que le travail du sociologue consiste à résoudre les difficultés de ses contemporains, il s’interroge sur ce que peut
être le lien social, l’intégration et la cohésion sociale. Ainsi, il développe dans La division du travail social (1893) l’idée d’un passage
d’une solidarité mécanique (sociétés traditionnelles, où les hommes sont liés par une ressemblance, une histoire et des valeurs
communes) à organique (société industrielles, où la densité démographique croissante intensifie la division du travail social par
l’interdépendance entre les individus).
Fermement républicain, Durkheim accorde également un rôle crucial à l’école : en tant qu’espace d’intégration sociale, elle doit
former un être social, en transmettant des normes et des valeurs comme base à la culture commune, et ainsi assurer la cohésion
sociale.
3- Le prolongement des idées durkheimiennes :
Maurice Halbwachs, dans l’Evolution des besoins de la classe ouvrière (1933), montre que la hiérarchie sociale est le produit de
la représentation collective de la société : les individus vont l’intégrer, et consommer en fonction. Dès lors, en étudiant les habitudes
de consommation, on peut se rendre compte de la hiérarchie sociale.
Dans les Cadres sociaux de la mémoire (1925), il montre que la mémoire est collective avant d’être individuelle : elle est
marquée par des déterminants sociaux.
Marcel Mauss prolonge Durkheim en montrant dans De quelque forme de classification, (1903) que dans toute société, il existe
une conscience collective (ex des Eskimos).
De même, dans Essai sur le don (1925), il étudie le système du potlatch, articulé autour de la triple obligation de « donner-
recevoir-rendre », qui entretient dans certaines sociétés un lien social permanent.
III- La sociologie allemande et de langue allemande nait de la « Société allemande de sociologie » en
1909 :
A) Ferdinand Tönnies : le passage de la communauté à la société (Communauté et société, 1887) :
La communauté est un groupement d’humain fondé sur la « volonté organique » de ses membres : c’est avant tout une volonté
de survie et de reproduction, autour d’un esprit de groupe, de famille, qui perpétue les liens sociaux.
Mais le progrès de l’urbanisme, de l’idée de profit individuel produisent dans l’esprit humain une « volonté réfléchie », produit
de la pensée, orientée vers la recherche de bonheur individuel. Pour y accéder, l’homme n’hésite plus à faire preuve d’égoïsme et à
vouloir dominer ses semblables. Telle est la vie dans la société.
B) Georg Simmel et l’interaction sociale : une œuvre très philosophique
Il part du principe que « tout a un rapport avec tout, qu’entre chaque point du monde et chaque autre point il existe des
forces et des relations mutuelles » : c’est son concept « d’action réciproque », dont la somme unifie les individus en une société
globale. Ainsi, dans Brücke und Tür (1909) : il explique que la vie sociale est un mouvement par lequel ne cessent de se remodeler
les relations entre individus, à l’image du pont qui relie et de la porte qui sépare.
Dans Philosophie de l’argent, (1900), il montre que l’argent appauvrit le lien social, en faisant passer la relation entre des
hommes à une relation entre des choses.
C) Max Weber (1864-1920)
Pour étudier l’activité sociale, il faut comprendre les motivations de l’acteur et en restituer les causes. Il va pour cela dresser
des « idéals-types » :
L’action traditionnelle correspond aux activités quotidiennes. Cela mène à une domination traditionnelle
L’action affective produite par les passions (ex : amour). Cela mène à la domination charismatique
L’action rationnelle en valeur (morale, éthique). Cela mène à une domination légale rationnelle
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