Notes de cours
Notes de cours sociologie (Jamar)
- Établissement
- Université De Mons-Hainaut
Notes de cours ULTRA COMPLETES (45 pages) illustrées et avec schémas
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+SOCIOLOGIE
Titulaire du cours : JAMAR David
2017-2018
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, INTRODUCTION GENERALE
1. Le rôle social :
Si nous avons des revendications communes, il faut qu’il y ait un accord tacite : accord déjà négocié,
pas explicite.
Convention : accord tacite qui s’appuie sur des rôles
Définition : métaphoriquement, c’est un masque que l’individu construit.
Un individu est composé d’un arsenal de masque qu’il « met », gère en fonction de la situation à
laquelle il fait face. Exemple : comportement ≠ face à un prof par rapport à un dîner familial, avec des
amis…
Caractéristiques des rôles sociaux ( 5 ):
Ce sont des masques portés par des acteurs sociaux. Ils sont nombreux libre à l’individu de
jouer entre ses ≠ masques/rôles sociaux.
L’individu les construit et/ou ils me sont attribués. Si j’en sors, je suis sanctionné.
Ils supposent des techniques d’analyse de la situation et de compréhension de celle-ci : la
coercition, la menace, susciter de l’intérêt, prendre en compte les remarques… Il s’agit d’une
lutte permanente.
Le rôle est fixé dans un cadre. Les masques ne tiennent que parce qu’ils sont tenus dans un cadre
(de relation entre les ≠ individus). Un rôle prend sens dans une relation que l’on cherche à
maintenir
Chacun négocie le rôle de l’autre. Explication :
Dans cette idée de négociation des rôles, plusieurs biais font œuvre d’apport de force dans la
négociation. Exemple : du point de vue du prof : crier, pause dans la voix, « attention c’est important
pour l’examen. » Le rôle de l’étudiant est remis en question, renégocié par le prof.
GOFFMAN : essayer de maintenir une situation, c’est fabriquer une scène et des coulisses. Les
situations sociales ne sont jamais pures : elles sont toujours traversées par d’autres situations.
GARFINKEL : il a demandé à des étudiants de simuler une démission de rôle au sein de leur famille.
Cela a créé un malaise extrêmement important et parfois violent.
Au + je peux jouer des rôles, au + je suis attaché à une série de normes, au + j’ai des marges de
manœuvre. La liberté est d’avoir de nombreux masques et non pas ne pas en avoir.
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,Reprenons : les rôles sociaux sont des comportements attendus dans une situation, pour qu’elle se
maintienne ; les acteurs sociaux portent des masques ; ces masques s’acquièrent et s’interprètent
(les comportements ne sont pas totalement prédéfinis) dans certaines limites (celles exigées par la
situation sociale, par les autres) et sont donc également attribués de manière plus ou moins formelle.
2. Statuts sociaux :
Définition : Pour la sociologie classique américaine, le statut désigne la position qu’un individu
occupe dans un système social donné. Associé à un ensemble de rôles, il définit ce que l’individu est
en « droit » d’attendre du comportement des autres à son égard.
Une personne est légitime en fonction d’un statut +- garanti par des institutions. Le statut est validé
par une organisation sociale qui distribue les rôles attendus
2.1. Caractéristiques des statuts sociaux :
La validation : le statut est certifié par le passage d’épreuves de certification. Exemple : Prof
d’université = Statut, dîplomes = épreuves, contrat d’université = certification. L’acquisition d’un
statut peut être grossièrement divisée en 3 étapes : épreuves certifiantes réussite
validation du statut.
Un statut ne fonctionne que parce qu’il est certifié par un rapport social. On n’a pas un statut
tout seul. Il n’y a de statut que parce qu’il y a rapport social entre les statuts.
Le statut est le produit d’une histoire sociale. Les statuts sont statufiés et survit à un changement
total périodique. Explication : si on réclame le statut d’étudiant salarié cela veut dire que l’on dit
au monde social : on n’est pas étudiant par choix mais car il est obligatoire de l’être si on veut
une place dans le marché du travail.
2.2. De la perte d’un statut :
Il y a une norme sociale reliant statuts entre eux et statuts aux rôles sociaux attendus. Si on dit que
les rôles sont prédéterminés par les statuts, on fait une sociologie où prime le système social, sa
reproduction. Si on insiste sur la manière d’interpréter les rôles, on fait une sociologie plus
interactionniste, plus attentive aux micros-inventions sociales.
Si un rôle X est mal joué, alors le statut X est contestable, menacé.
La manière de jouer le rôle d’étudiant peut varier, dans les limites des statuts, sauf si on le le
réinvente, par exemple en réclamant un « salaire étudiant ». Si on réclame ce « salaire », et si on
l’obtient, le statut étudiant est modifié ; on n’est plus définis comme seulement ayant
volontairement choisi de suivre des cours et ayant eu droit à une carte d’étudiant, mais comme
devant suivre des cours en vertu d’une demande sociale extérieure que justifie le salaire. Une telle
modification s’accompagne directement d’une demande de reconnaissance du caractère de + en +
implicitement obligatoire des études et des formations pour occuper une position sur le marché du
travail.
Le statut de chômeur est défini en tant que travailleur rémunéré hors du travail. Celui-ci n’est pas
responsable de cette absence de travail. Il s’agit d’un rapport social : on ne va pus rémunéré une
période d’absence au travail mais le conditionner à une activité particulière du demandeur d’emploi :
chercher un travail et pouvoir le prouver. Le statut et les conditions d’accès à ce statut du chômeur
change donc.
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, Lorsqu’une nouvelle profession est reconnue au sein d’une entreprise, d’autres statuts disparaissent.
Exemple : les infirmières et aides-soignantes. La responsabilité des infirmières est + grande (elles ont
une validation, un diplôme supérieur). Pourtant, les aides-soignantes font parfois le même travail
que les infirmières.
Reprenons. Les statuts sociaux sont des rôles validés et certifiés par une institution. Ils se
comprennent toujours dans un rapport social. Ce rapport social est solide ; il dure, il est inscrit dans
des objets mais il est le produit de luttes sociales, gagnées ou perdues selon le point de vue, par des
groupes sociaux.
3. Processus d’institutionnalisation :
3.1. Quelques généralités :
Toute institution négocie son utilité sociale auprès d’autres institutions. Lorsque l’université nait au
12ème et 13ème siècle, son but est d’enseigner le droit et la rhétorique. Pour exister, elle doit affirmer
ou négocier sa « valeur » afin de pouvoir disposer d’une certaine autonomie, dire ce à quoi elle tient
(le déploiement des savoirs) et voir comment elle peut organiser, stabiliser les manières d’agir. Elle
existe dans un monde de « rapports de forces ».
Elles stabilisent pour ce faire :
- des valeurs d’abord nouvelles, au besoin affirmées contre des concurrents
- les moyens matériels de faire exister ces valeurs
- des règlements, des épreuves qui classent le bon et le mauvais, bref l’organisation d’une
division du travail et une séparation des tâches (statuts, rôles)
- les rapports qu’elles entretiennent avec leur environnement, avec des institutions du même
genre (champ social) et avec des institutions d’autres sortes. Rapports de conflits ou de
négociation.
Les institutions s’organisent donc bien autour de « valeurs », de « missions » ou de « justifications ».
Elles cherchent à définir ce qui, pour elle, détermine le « bon » du « mauvais ». Mais ceci n’a rien
d’évident puisqu’il faut d’abord négocier, convaincre ou imposer aux « autres » qu’il s’agit bien d’une
valeur.
3.2. Institutionnalisation de la sociologie :
Les universités cherchent à répondre à des problèmes, des transformations radicales des sociétés du
19ème siècle :
- une industrialisation qui se déploie à un rythme soutenu, ainsi qu’une division du travail qui
inquiète les moralistes
- une urbanisation qui l’accompagne à un rythme tout aussi soutenu, avec son lot de questions
(criminalité, notamment)
- l’extension des rapports d’argent
- une grande instabilité sociale et politique
Il faut s’être donné un objet scientifique :
1) Les faits sociaux existent indépendamment des faits individuels de la psychologie ou de la
nature humaine.
2) Les faits sociaux ne se réduisent pas à la somme des intérêts privés individuels.
3) Il y a bien une réalité sociale, un « niveau » d’étude de la réalité qui n’est pas réductible aux
sciences physiques
4) Les transformations sociales sont sans fin ; elles ne sont pas anormales. Il n’y a pas lieu de les
combattre mais de les analyser.
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