Cette question est très ambivalente et peut paraître très simple. Le naturel s’opposerait à la
technique, la culture, l’éducation (découlant de la culture).
Aristote est celui qui a pensé la nature en premier dans sa Physique. Il fait « la théorie des 4 causes
» selon laquelle il définit ce qui est naturel en fonction de 4 causes :
• matérielle
• formelle
• efficiente
• finale
Sa définition est « la nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en
laquelle elle réside immédiatement par essence et non par accident.» c’est-à-dire que le principe est
le commencement, la cause est le pourquoi, le mouvement est le déplacement/ processus,
immédiatement est de suite/ la pureté car rien ne peut s’ajouter à la nature, l’essence est la
substance d’une chose/ son existence et l’accident est ce qui peut ne pas être.
Ici, quand Aristote nous parle de la nature et qu’il nous la définit, on a tendance à se dire que c’est
simple à comprendre. Par exemple, le principe d’un homme est la naissance, son but est de se
reproduire, le processus de sa vie son toutes les étapes de sa vie/ quand il grandit, sa pureté est la
raison (≠pensée qui est une construction raisonnable) et ce qui lui a été donné par accident est la
couleur de ses yeux/ cheveux...
Pour Platon «l’homme est un animal raisonnable » c’est-à-dire que c’est parce qu’il est raisonnable
qu’il est politique. Cependant, notre nature est contrainte car d’un côté il y a notre nature et d’un
autre côté notre raison qui entre en conflit. La nature comporte des pulsions, des désirs qui vont
être contraints par notre raison. La raison va venir contraindre la nature car la culture va pétrir la
raison, la transformer jusqu’à se faire seconde nature.
Pour Pascal, dans une des ses Pensées, il dit que « la grande réussite de la culture c’est de se faire
passer pour une seconde nature.» c’est-à-dire que le but de la culture (passant par l’éducation et la
raison) est de modeler la raison entraînant la question de la morale et de la liberté.
Au sens large, la nature désigne tout ce qui est sans être le produit de la volonté ou du travail humain
et tel que la nature désigne avant tout des formes d'existences dont les principes résident en dehors
de l'activité de l'homme. On pourrait dire en ce sens que la nature est ce qui nous fait face et quand
bien même il s'agirait de notre propre nature, la nature est toujours ce qui nous renvoie à ce dont
nous ne sommes pas l'auteur (= ce qui s'impose à nous). Mais, et c'est là toute l'ambiguïté, tout en
étant étrangère à notre volonté, la nature est aussi ce qui nous fait être ce que nous sommes. En
effet, nous faisons partie de la nature et elle se signifie comme la cause première de tous les êtres
c’est-à-dire du notre et de tous les autres. La nature se signifie donc à la fois comme nécessité (ce
qui ne peut pas être autrement que ce qui est) et ce qui est indispensable et inévitable. Autrement
dit, elle est l’expression d’un ordre, d’un ensemble de lois qui détermine tous les êtres et est en ce
sens ce à quoi nous appartenons bien plus qu’elle ne nous appartient. Or, si la nature se signifie
comme une nécessité, elle s’affirme aussi comme une origine. En effet, la nature est ce qui rend
, possible tous les êtres et tels qu’ils procèdent en dernière instance de la nature. Comment
interpréter à la fois cette nécessité et cette origine dont la nature est l’expression ? Si la nature est ce
qui nous fait être ce que nous sommes malgré nous, ne s’oppose-t-elle pas dès lors à notre liberté ?
Ne contredit-elle pas notre libre arbitre ? N’est-elle pas ainsi ce que nous subissons en tant qu’elle
échappe à notre pouvoir et notre raison ? Dès lors, est-ce que ça ne serait pas en s’opposant à la
nature que l’esprit humain conquiert son autonomie ? En ce sens est-ce que toute liberté n’est pas
par définition contre-nature dans la mesure où la liberté s’oppose au déterminisme naturel ? Ou bien,
est-ce qu’il faut reconnaître dans la nature une origine qui serait la source de toute valeur ? Ainsi,
est-ce que la nature, en tant qu’origine, est le signe d’une pureté/ authenticité qu’il faudrait soit
préserver soit retrouver ? Autrement dit, est-ce que ce qui est naturellement est le signe de ce qui
doit être (valeur et idéal) ? Est-ce que la nature est ce qui donne sens à toutes les valeurs ou est-elle
ce qui contredit toutes les valeurs ? Faut-il suivre la nature ou bien la transcender ?
Comme on le voit, le concept de nature, en tant qu’il implique une nécessité, pose la question de
notre liberté et de notre place au sein du monde. De même se pose la question de savoir : qu’est-ce
qui est naturel ? Est-ce qu’on peut opposer quoi que ce soit à la nature ? Est-ce qu’on peut estimer
que la nature est une fiction ?
I. La nature est-elle un ordre qui s’impose à nous ou bien ce qui donne sens à notre identité ?
Tout d’abord, la nature paraît être un ordre nécessaire qui détermine tous les êtres. Autrement dit,
elle nous renvoie à des lois et à des causes si on entend par là des rapports constants, réguliers,
invariants auxquels nul être ne peut échapper. C’est à partir de ce déterminisme qu’implique la
nature que la science nous donne l’intelligence du réel. Qu’est-ce que serait que connaître dans
l’ordre de la science ? Ce serait connaître les lois naturelles qui ordonnent l’identité de tous les êtres.
Dès lors, à quoi nous renvoie la nature ? La nature est ce qui définie chaque être et ce qui leur assigne
des limites et ce qui lui prescrit des possibilités.
On peut bien reconnaître la nature comme un principe ainsi que le souligne Aristote dans sa
Physique si on entend par principe ce qui est au commencement c’est-à-dire ce qui produit toute
chose, ce qui est la raison d’être de toute chose. La nature, en tant qu’elle est la cause de toute chose,
ce serait ce qui donne son identité à chaque être. Autrement dit, un être naturel est un être qui
reçoit son identité, qui est définie bien plus qu’il ne se définie lui-même. Il ne peut uniquement ce
qui lui est possible selon l’ordre de la nature. Dès lors, on pourrait dire que la nature est une
puissance (au sens d’Aristote) qui ordonne toute chose. En effet, ce que je suis en acte (ce qui est
réalisé concrètement) je ne le suis que selon ce que la nature m’a fait être en puissance. Toutes nos
possibilités proviendraient de la façon dont la nature a inscrit en nous des possibilités, des capacités
et des limites. Dès lors, admettre l’idée de nature revient à dire que tout est nécessaire et tel qu’ainsi
toute chose trouverait sa raison d’être dans un ordre naturel qui prescrit ce qui est et ce qui sera.
Autrement dit, ce qui est naturel serait ce qui est toujours prévisible dans la mesure où ce que je
peux être ou ce que je serai n’est rien d’autre que le développement/ déploiement des possibilités
que la nature avait déposé/ rendu possible en moi. La nature est sans surprise et sans hasard ou du
moins la hasard n’est rien d’autre qu’une possibilité qui est produite par les lois naturelles (=
contingence). Or, si la nature est le principe de toute chose et si toute chose est soumise à la
nécessité naturelle, il n’y aurait donc aucune place pour la liberté dans l’ordre de la nature. Un être
naturelle serait par définition hétéronome (= qui obéit à une loi venant d’ailleurs) si on entend par
là un être qui obéit à des lois qu’il n’a pas choisi. Un être naturel recevrait donc bel et bien son
identité bien plus qu’il ne se la donne, qu’il ne la produit.
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