1. Moyen Âge
1.1 Histoire
Période historique : 476 (chute du dernier empereur romain d’Occident, fin de
l’Antiquité) – 1453 (prise de Constantinople par les Turcs)
Période littéraire : 842 (premier texte en lange vulgaire, les Serments de Strasbourg)
– 1494 (guerres d’Italie, humanisme)
1.1.1 Haut Moyen Âge (5e – 11e s.)
Période de lente préparation + troubles
Structure politique : féodalité : rapports de pouvoir entre suzerain (seigneur) et vassal
Nouvelles langues romanes à partir du latin (français)
Invasions des tribus germaniques
Clovis : roi franc de la dynastie mérovingienne
Nouvelle dynastie : Charles Martel (arrête les arabes à Poitiers), Pépin le Bref
Dynastie carolingienne : Charlemagne
Empire de Charlemagne partagé par le traité de Verdun (843) ; Charles le Chauve,
Louis le Germanique, Lothaire Allemagne, France
Conflits, invasions : Vikings, Hongrois, Sarrasins
Dynastie capétienne (987) : Hugues Capet, premier roi de France
Absence de pouvoir central fort
1.1.2 12e – 13e siècle
Renouveau économique, prospérité des villes noblesse
Unification spirituelle : croisades, prise de Jérusalem, conquête de Constantinople
mystique chevaleresque
13e s. : siècle de saint Louis : période de paix et de prospérité
Renforcement du pouvoir royal
1.1.3 Automne du Moyen Âge (14e – 15e s.)
Décalage entre idéaux et réalité : crise économique, famines, troubles sociaux
Philippe le Bel renforce le pouvoir royal aux dépens de la féodalité + papauté
Guerre de Cent ans contre les Anglais ; Roi Edouard III (petit-fils de Philippe le Bel)
prétendait à la couronne de France Jeanne d’Arc, fin de la guerre, sentiment
national
Grand Schisme d’Occident : deux papes siègent simultanément
Louis XI : unité nationale
Structure sociale : hiérarchisée, statique (chevaliers + clergé + paysans) ; féodalité,
absence de pouvoir central fort, morcellement du pouvoir
Force du christianisme
1.2 Caractéristiques de la littérature
1.2.1 Langue française
Naissance de la langue française : latin vulgaire altération du latin vulgaire, latin
n’est plus compréhensible langue française
Les Serments de Strasbourg (842) : texte politique, premier témoignage de la langue
française
, Évolution différente de la langue vulgaire selon les régions : langue d’oc (Sud, langue
provençale homogène), langue d’oïl (Nord, pluralité de dialectiques)
1.2.2 Vie littéraire
Conditions de diffusion : transmission orale, manuscrits
Ménestrels : écrivains liés à un seigneur qui composent des œuvres divertissantes
pour leur maître
Jongleurs : public plus vaste (aristocratique, populaire) ; hommes de spectacle
Textes : modifications par des copistes, anonymes, langue médiévale en évolution
Conclusion : littérature médiévale difficile d’approche
1.2.3 Mentalités et thèmes
Idéologie chevaleresque : courage au combat, fidélité au seigneur, lutte contre les
ennemis des chrétiens ( chansons de geste), fidélité dans l’amour (poésie
courtoise), conflits de la féodalité (chansons de geste, fabliaux)
Culture religieuse (hagiographies, théâtre religieux) ; spiritualité nourrit littérature
(amour courtois, roman allégorique, méditations morales, Chrétien de Troyes)
Mentalité préscientifique : magie, merveilleux, correspondances mystérieuses entre
les choses, l’ésotérisme
L’individu tient peu de place : œuvres anonymes, manuscrits retravaillés ; même dans
la poésie lyrique/courtoise, l’expression de sentiments personnels est de pure
convention
Vers domine la prose
Genres : épopées, romans en vers, poésie lyrique
1.3 Formes et genres
1.3.1 Naissance d’une langue et littérature (9e – 11e s.)
Premier textes littéraires en langue vulgaire : la Séquence de Sainte Eulalie, le
fragment d’homélie sur Jonas, la Vie de saint Léger, la Vie de saint Alexis
Premiers textes apparaissent au 9e siècle, véritable éclosion date du 11e siècle
Textes religieuses, destinés à la récitation publique devant la masse inculte des
fidèles ; adaptés des sources latines ; récits hagiographiques (récits de vie
exemplaires qui peuvent servir d’exemples à d’autres)
La Séquence (ou Cantilène) de Sainte Eulalie (881) : premier poème connu en
français, suit l’original latin mais écrit dans une langue très archaïque
La Vie de saint Alexis (1040) : début véritable d’une littérature écrite en ancien
français : la forme se rapproche des premières chansons de geste ; langue
archaïque, vers décasyllabes assonancés ; retrace la vie de l’ascète Alexis au 4e s.,
qui quitte sa femme et distribue ses biens aux pauvres ; affirmation du bonheur
céleste du saint ; morale est édifiante ; contraste entre l’héroïsme d’Alexis et les
sentiments humains de sa famille ; récit hagiographique ; lié aux productions
contemporaines de clercs latins première création authentique en langue vulgaire à
la fin du 11e s.
,1.3.2 La poésie épique (la chanson de geste)
Forme médiévale de l’épopée
On ne connaît pas l’origine, plusieurs théories :
o Gaston Paris : émanation spontanée de la culture populaire
o Joseph Bédier : chansons de geste sont apparues dans les lieux de
pèlerinage ; seuls les moines cultivés ont pu avoir les connaissances
historiques nécessaires pour écrire les chansons de geste ; œuvres d’art
créées individuellement dans les monastères
o Mode de composition + style : soit le reflet de modèles créés pour l’expression
orale, soit une mise en œuvre spécifiquement littéraire genre homogène
Contexte socio-culturel et influences :
o Féodalité (le héros épique est un chevalier inséré dans les rapports féodaux) ;
morale exigeante (vaillance, courage, double fidélité suzerain + Dieu)
o Les chansons de geste ont été écrites durant les croisades (prise de
Jérusalem)
o Histoire : garante de l’authenticité ; influence des chroniques latines, poèmes
épiques germaniques
Public : récits destinés à être chantés en public par des jongleurs (geste = exploits,
actions des héros) ; public était large, composé de nobles, guerriers, gens du peuple
Forme : variable, moyenne de 4000 vers ; mètre = décasyllabes, césure après 4e
syllabe ; laisses = séries de vers assonancés, de longueur inégale ; certains vers
sont repris et forment des rappels qui rythment le récit
1.3.2.1 La Chanson de Roland (vers 1100)
La plus ancienne chanson de geste, manuscrit le plus ancien est celui d’Oxford
(dialecte anglo-normand, second quart du 12e s.) ; texte lui-même écrit vers la fin du
11e s. ; aucun renseignement sur l’auteur nu sur la langue originelle
Récit historique : chevalier Roland sous Charlemagne
Idéologie
o Le poème raconte une défaite vertu guerrière ; épopée chrétienne (mort,
sacrifice beau et noble même valeur que la victoire) : sentiment religieux
sépare les chrétiens des Sarrasins (qui n’ont pas de courage)
o Propagande en faveur de la lutte de la chrétienté
o Témoignage des contradictions de la féodalité : tensions entre suzerain et
vassal
Art épique
o Représentation vivante des exploits de chevaliers exceptionnels ; oppositions
binaires, répétition, intensité dramatique, théâtralité
o Netteté de la vision, intensité des couleurs, beaux paysages nocturnes
Caractères
o Oppositions binaires : bons/méchants, chrétiens/païens auteur ne tombe
pas dans le schématisme
o Roland incarne la bravoure et orgueil ; Olivier représente la raison
o Ganelon (le traître) pas le stéréotype du traître, garde un vif sentiment de
l’honneur
o Sarrasins ont leur beauté, ils exercent de la fascination
, 1.3.2.2 Les cycles des chansons de geste
À peu près 80 chansons de geste
12e s. : classification thématique ; cycles s’expliquent par le succès du genre :
plusieurs épisodes (enfance, vieillesse…) 3 cycles autour d’un personnage, alors
que les chansons ont été composées par des auteurs différents et à des époques
différentes
Le Cycle de Charlemagne : le plus noble, centré autour des actions + batailles de
Charlemagne ; Pèlerinage de Charlemagne (ton comique)
Le Cycle de Garin de Monglane : centré autour de Guillaume, conte de Toulouse,
contre les Sarrasins + chansons d’autres qui glorifient sa famille ; œuvre plus
ancienne = la chanson de Guillaume (vers 1140) ; l’autorité de Charlemagne n’est
plus la même : les nobles sont parfois en conflit avec lui, la lutte féodale interfère
avec la lutte contre les infidèles ; Guillaume est fidèle à Charlemagne ; Guillaume est
attachant : héros + saint, plus humain que Roland
Le Cycle de Doon de Mayence (= cycle des Barons révoltés) : Doon de Mayence =
guerre féodale, opposant les barons révoltés à leur seigneur ; pouvoir et justice
de l’empereur sont mis en cause
1.3.2.3 L’évolution de la chanson de geste
3 siècles, puis le goût du public change (12e s.)
Les textes continuent à s’appeler chansons de geste mais ils sont de plus en plus
des romans d’aventures
La femme tient une présence de plus en plus importante
L’agencement formel est plus subtil
Formes altérées adaptation à l’étranger (L’Orlando furioso, n’a plus grand-chose à
voir avec la Chanson de Roland)
Mise en prose à demande des grands seigneurs : le cycle des barons révoltés sert
les intérêts des rivaux du roi de France
1.4 Le roman
Roman = synonyme à l’origine de ‘langue vulgaire’ par opposition au latin récits non
chantés, le plus souvent en vers octosyllabes à rimes plates
Comme si la matière héroïque était contaminée par la fantaisie
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