Les théories traditionnelles du commerce international
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ESC Tours-Poitiers
Les théories traditionnelles du commerce international, comme celles de Ricardo et de Heckscher-Ohlin, sont limitées par des hypothèses simplificatrices. Cependant, elles ont apporté des explications utiles sur la spécialisation internationale et le rôle des dotations en facteurs de productio...
Les théories traditionnelles du commerce
international
● Analyse des choix de spécialisation en termes de rendements non
croissants à l'échelle en concurrence pure et parfaite
Pour les Mercantilistes (du XVIᵉ siècle jusqu’aux Classiques à la fin du XVIIIᵉ
siècle), le commerce international est profitable uniquement pour les pays qui
parviennent à obtenir un excédent commercial, c’est-à-dire un surplus à
l’exportation. Cela permet d'accumuler des devises étrangères ou des métaux
précieux, enrichissant ainsi le pays. Pour eux, le commerce est vu comme un
jeu à somme nulle : ce que gagne un pays est nécessairement perdu par un
autre.
Cependant, les Classiques rompent avec cette vision. Ils proposent deux idées
clés :
1. La balance des paiements ne mesure pas les gains à l’échange. La
véritable richesse provient du travail divisé et des gains de productivité
associés.
2. L'échange n'est plus un jeu à somme nulle, mais un jeu à somme
positive.
● Adam Smith est l’un des premiers à poser les bases de cette nouvelle
approche. Toutefois, il fait une erreur dans l’explication de l’avantage à
l’échange.
1) La théorie de Smith : l'avantage absolu (AA), une analyse en termes
de rendements non croissants (théorie classique orthodoxe)
Adam Smith introduit la notion d'avantage absolu. Dans Recherches sur la
nature et les causes de la richesse des nations(1776), il affirme que chaque
pays doit se spécialiser dans les productions où il est plus productif que les
autres, c’est-à-dire là où il possède un avantage absolu. Voici un extrait
représentatif :
"La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire
chez soi ce qui lui coûtera moins cher à acheter qu’à faire. Le tailleur ne
cherche pas à faire ses souliers, mais il les achète au cordonnier."
Smith explique que chaque agent économique ou pays a intérêt à se
spécialiser dans l’activité où il est le plus performant, et à échanger les biens
ou services produits avec d’autres. Transposé à l’échange international, cela
signifie que si un pays peut produire un bien à moindre coût, il doit se
concentrer sur cette production et échanger avec d’autres pour ce qu’il ne peut
produire efficacement.
, Un pays a donc intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il
dispose d’une productivité supérieure à celle des autres pays, permettant ainsi
de générer des gains de productivité.
Cette théorie repose sur la concurrence par les prix dans un contexte de
concurrence pure et parfaite (CPP), où les agents sont "preneurs de prix" et il
n'y a pas d'effets d'échelle. Si chaque pays se spécialise selon ses avantages
absolus, alors l’échange international devient un jeu à somme positive, où
chacun en sort gagnant.
2) La doctrine de Smith : une approche favorable au libre-échange
Adam Smith est un partisan du libre-échange. Il pense que les intérêts
particuliers des agents économiques sont conduits par une "main invisible"
vers l’intérêt général, ce qui permet une autorégulation efficace du marché.
Pour lui, limiter l'échange via des politiques protectionnistes serait
contre-productif, car cela empêcherait l’optimisation des ressources
mondiales.
7.1. Les théories et l'évolution des échanges
internationaux depuis la première Révolution
Industrielle
Introduction
Pourquoi échanger avec le reste du monde ? Quatre raisons principales
peuvent être avancées :
1. Accès aux ressources indisponibles : L’échange permet d'obtenir des
matières premières, des biens manufacturés, des services ou des capitaux
que le pays ne peut produire lui-même.
2. S’enrichir :
■ Au niveau microéconomique (entreprise) : réaliser des profits.
■ Au niveau macroéconomique (nation) : accumuler des excédents
sous forme de métaux précieux (mercantilisme) ou de devises
(néomercantilisme), ce qui implique une vision du commerce
comme un jeu à somme nulle.
3. S’assurer des débouchés : La production n’est souvent rentable qu’à un
certain volume. Le commerce extérieur permet aux pays à forte productivité
d’éviter la surproduction et, par conséquent, de limiter le chômage.
4. Satisfaire des consommateurs exigeants : Les consommateurs, influencés
par la publicité, peuvent désirer des produits étrangers même lorsqu'il existe
des équivalents locaux. Cet aspect est caractéristique de la division
internationale horizontale du travail, où des produits similaires sont
échangés entre pays économiquement proches.
● Les deux choix majeurs en matière d'échanges internationaux
Deux questions se posent pour chaque pays :
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