Construction européenne
Introduction
L'Union européenne actuelle est le fruit d'une construction de plus de 60 ans, c'est
un processus, un mouvement qui n'a cessé de s'approfondir depuis ses débuts dans
les années 1950 et qui n'est pas encore achevé. A l'origine, les communautés
européennes, aujourd'hui remplacées par l'union européenne, elles figurent parmi
les organisations européennes qui ont été créé à la sortie de la 2nde guerre
mondiale au sein desquels les Etats européens coopèrent dans certains domaines.
Cependant, la construction communautaire demeure la plus originale et aboutie. La
collaboration entre les Etats membres de l'union européenne, est de loin la plus
poussée et concerne de plus en plus de secteurs et de domaines de la vie des
citoyens européens. Aussi la construction européenne comprise comme la
construction communautaire sera l'objet de notre étude.
Il est intéressant de relever que la construction européenne s'inscrit dans une
histoire et un contexte qui convient de présenter de manière très brève.
1. les racines de l'idée d'unification européenne
L'histoire de l’Europe permet d'éclairer le contexte dans lequel les idées d'unification
puisent leurs racines. Cette histoire est marquée par une division politique
permanente mais également par une communauté de civilisation fondée sur
l'humanisme, la raison et la morale chrétienne. Ainsi le Moyen Age féodal était à la
fois celui de l'atomisation territoriale et de l'unification dans la foi chrétienne. La
renaissance est une période de choc des hégémonies successives des Etats
souverains mais également de communautés intellectuelles dans l'humanisme, dans
le retour aux sources de l'antiquité et dans l'apologie de la raison. Le constat de
cette civilisation commune n'exclut évidemment pas l'observation d'une grande
diversité des cultures européennes. Néanmoins le fond de valeur commun constitue
un ciment solide pour un destin partagé. La décision politique entre les puissances
européennes devenues après les Etats a également participé à l'idée de l'unification
de l'Europe de deux manières : les premières unifications européennes l'ont été
essentiellement par la force et par la volonté d'hégémonie d'une puissance sur les
autres. Ces unions-là ne sont pas comparables avec les communautés européennes.
Elles ont cependant contribué à construire une histoire et véhiculées une culture
commune en Europe. D'autre part, les premières idées et utopies d'unification de
l'Europe sont apparues en réaction à l'Etat de guerre perpétuelle entre les Etats
européens. La volonté de créer les conditions d'une paix durable en Europe a ainsi
été à l'origine de la réflexion et de la réalisation d'une union entre les Etats et les
peuples européens.
A. Europe, le mythe grec
Le terme Europe trouve son origine dans la Grèce antique, selon la mythologie : ce
,nom est celui d'une princesse, fille du roi de Tyr, ville de Phénicie, la légende veut
que Zeus, le dieu grec, est enlevé Europe après s'être transformé en Taureau pour
mieux la séduire, il l'aurait emmené en Crète où il aurait repris sa forme humaine,
de leur union n’acquière trois enfants. L'éthologie du mot Europe est discutée, il
semblerait que le mot découle de l'association des termes grecs : Uros (large) et
Ops (l'œil, le visage). En référence à la princesse : celle qui voit loin ou qui a un
beau regard. Il y a une autre analyse de Phénicie, les marins désignaient les deux
rives de la mer Egée par les mots Ereb (le couchant, l'ouest) et Assou (le levant,
l'est) qui serait devenu Europe et Asie. En définitive quel que soit l'étymologie
choisit reste le même : la distinction entre l'Europe et l'Asie. Le mythe d'Europe
raconte bien l'histoire d'une princesse qui tend l'Asie pour aller vers l'Europe.
Cependant, on ne peut déceler d'idée européenne à cette époque, la Grèce antique
est tournée vers la médit au travers de comptoir maritime que sont les citées
grecques. De plus, les mouvements d'expansion ont été réalisés vers l'Est, les
conquêtes d'Alexandre Le Grand, jusqu'en Inde. Cela dit, la culture grecque,
hellénisme a profondément marquée la civilisation européenne par ses écrits et
œuvres philosophiques, artistiques et scientifiques qui sont toujours de référence,
ainsi que par le fonctionnement de ses citées, par la notion de démocratie et par le
rôle et le contenu de son droit.
B. L'empire romain
Rappel l'empire romain allant de la fin de la République romaine (27 av), 476 av
marquant la fin de l'empire romain d'occident. L'empire romain en 385 ap c'est
scindé en empire byzantin et ottoman. L'empire romain constitue une période
d'unité pour l'Europe néanmoins acquise néanmoins par les conquêtes militaires : la
force. De plus, elle ne préfigure pas, l'union européenne actuelle, dans la mesure où
l'empire s'étend autour de la médit. L'héritage romain est cependant important et
encore plus perceptible dans l'Europe actuelle. Les concepts fondamentaux de notre
droit sont issus du droit romain, l'administration romaine est à l'origine de notre
conception occidentale de l'Etat, en définitive les civilisations grecques et romaines
ont plus contribué à la construction de nos racines culturelles communes plus qu'à
l'idée d'unification européenne.
C. L'empire carolingien
Les prémices du continent Europe apparaissent au moment du démentellement de
l'empire romain. Les frontières européennes semblent se dessiner d'un côté par la
rupture entre l'orient grec et l'occident latin qui avait été entamé par le transfert de
la capitale de l'empire romain à Byzance par l'empereur Constantin, devenue
Constantinople puis consommé par la séparation de l'empire en 395, d'un autre côté
par la rupture avec l'Afrique du fait de la chute de Rome et de la conquête de l'Islam
au VIIe par les descendants de Mahomet. Ces séparations ainsi que les invasions
barbares déplacent le centre de l'Europe vers le nord, en direction de la seine, du
Rhin, de la mer du nord. Aussi lorsque le roi des francs, Charlemagne est sacré
, empereur en 800, il place la capitale de l'empire carolingien à Aix la chapelle, ville
Allemande aujourd'hui. L'empire carolingien ou empire chrétien d'occident,
préfigurait ainsi l'Europe occidentale puisqu'il s'étendait des Pyrénées jusqu'à la
Saxe en passant par l'Italie, l'Autriche, l'Hongrie. Cette configuration de l'empire n'a
été que de courte durée, dès 843, il a été partagé en trois.
D. L'unité chrétienne
Au Moyen Age, la Chrétienté a incarné l'unité européenne au-delà du morcellement
féodal, il s'agit d'une époque qui s'étend du XIeme à la fin du XIIIeme siècle,
pendant laquelle l'Eglise est au sommet de son influence. Si pendant cette période,
le saint empire romain germanique (empire de 962 à 1806), s'est souvent trouvé en
opposition avec la papauté et le saint siège, l'influence de la religion est forte et
permanente. Elle se retrouve notamment dans la figure du roi chrétien, celle du
chevalier et celle de l'homme du peuple accomplissant la volonté de Dieu.
L'opposition entre le pape et l'empereur s'est maintenue pendant toute cette
période, chacun cherchant à construire l'unité de l'Europe sous sa propre autorité.
Cette opposition finira par les épuiser jusqu'au constat du début de l'Europe
moderne, c'est à dire une Europe désormais composée d'Etats souverains sans
autorité supérieure. La division politique s'est par la suite doublée d'une division
religieuse au moment de la Réforme qui marque la fin de l'unité de la chrétienté
occidentale au XVIeme avec les guerres de religion. Ces guerres achèvent le dernier
espoir d'unité européenne nourrit par l'empereur Charles Quint (1519-1586), il
voulait l'unité européenne. Les guerres de religion contribuent à accroitre les
nationalismes. Les accords de Westphalie de 1648, qui mettent fin à la guerre des
trente ans, succession de conflits, consacrent ainsi la souveraineté absolue des Etats
et ont ainsi été à l'origine de la notion d'Etat-nation.
E. L'empire napoléonien
Après son coup d'Etat en 1799, Napoléon prend le pouvoir en France en tant que
premier consul puis règne en tant qu'empereur en 1804. Dans le prolongement des
guerres qui avaient suivi la révolution française, les guerres napoléoniennes avaient
officiellement pour objectifs de libérer les peuples européens des monarchies
nationales. En 1811, à son apogée, l'empire napoléonien s'étend à une grande
partie de l'Europe continentale, sachant qu'il est composé de l'empire et des Etats
vassaux dans lesquels Napoléon avait placé un membre de sa famille comme en
Espagne. L'apport de cette période à l'idée d'unification européenne se traduit dans
l'étendue de l'empire ainsi que dans la véritable uniformisation des structures
européennes à laquelle Napoléon a procédé en appliquant un système administratif
centralisé et un système d'enseignement commun. L'idée napoléonienne de l'Europe
demeure celle de la domination française et sa volonté d'expansion se prolongée en
Orient notamment avec la campagne de Russie. En outre, paradoxalement l'empire
a eu pour effet d'éveiller les nationalismes européens au soutien des monarques
traditionnels. Les conscriptions abusives, les tributs à payer, la vie chère ont fini par