La mythologie dans les arts
Trois objectifs :
– connaissance des mythes
– interprétation des mythes
– étude d’œuvres d'art
Métamorphoses, Ovide
Dictionnaire Larousse de la mythologie, J Schmidt
Dieux et héros de l'Antiquité, collection Tout l'Art, Flammarion
Les mythes grecs, Ariane Eissen, Belin
Vernant raconte les mythes, Jean-Pierre Vernant
→ La chute d'Icare, Peter Bruegel.
Peintre du XVIe siècle. On pense que ce tableau porte l'empreinte d'un voyage que l'artiste
aurait fait en Italie (car paysage qu'il ne connaissait pas en Belgique).
Division du tableau en diagonale (partie gauche : terre, partie droite : mer), de plus la
séparation, est redoublée par les sillons du laboureur. Bruegel va inscrire un récit pictural tiré
d'Ovide : laboureur, gardien de troupeau et pécheur → trois personnages tirés des œuvres d'Ovide.
Icare, qui est supposé être le sujet du tableau, est réduit à un tout petit personnage (ses
jambes) en bas à droite du tableau. Icare est minimisé alors qu'habituellement une règle en peinture
veut que le personnage présent dans le titre soit présent au centre du tableau.
→ paradoxe : Icare, sujet principal du tableau est à la fois marginalisé et peu visible.
Le personnage du centre du tableau est le berger. Il regarde dans une direction opposée à
celle d'Icare. Il y a un certain cynisme car il regarde le ciel dans une direction opposée. Bruegel
aurait voulu dire que la chute d'Icare est insignifiante dans la marche du monde, de plus on s'en
fiche du sort d'Icare, les personnages seraient ainsi les portes-parole de Bruegel. Ce qui compte n'est
pas de chercher à être un héros ni accomplir un exploit, mais à accepter sa condition d'homme, de
simple pécheur, paysan ou berger. → valeur morale, voir moralisante du tableau. Les vrais héros
sont les trois hommes qui travaillent.
, – Livre VIII des Métamorphoses (Dédale) : art nouveau et funeste, un homme et son fils prit
pour des dieux (aventure qui finit mal).
I – Généralités sur la mythologie
La notion même de mythe
Un mythe n'est pas un ensemble de représentations fantasmatiques autour d'un objet. Ce
n'est pas non plus une représentation surfaite de la réalité.
– My/uthos : la parole, une certaine forme de parole (ǂ logos = parole scientifique, la raison), il
s'agit de la parole immédiate, celle réservée aux contes ou aux histoires. Le muthos est aussi
un récit que l'on raconte aux enfants pour les distraire, les captiver.
Ici, un mythe est un récit de naissance atemporelle (qui nous vient de la nuit des temps) et
anonyme, transmis de générations en générations (ce qui explique les variantes) et qui tend à
exercer deux fonctions :
– Fonction socio-religieuse : exemples de conduite que l'on fournit aux enfants (avec
l'utilisation d'anti-héros). Fonction moralisante. Toute la mythologie raconte des histoires
d'hubris (comportement d'un individu, un héros, homme ou dieu, qui transgresse les limites
assignées à sa condition).
– Fonction explicative / étiologique : les mythes prétendent donner l'explication d'un
moment donné du progrès de la science, d'un mystère de l'univers.
II – Un exemple de plasticité des mythes : la légende de Danaé
Danaé est le mère d'un des plus grands héros grecs, Persée. L'histoire commence avec le
« roitelet » Akrisios, souverain de la ville d'Argos, très inquiet de se voir vieillir sans descendance
assurée hormis sa fille Danaé.
Il se rend alors à Delphes pour consulter l'oracle, la pythie (prêtresse d'Apollon). Akrisios
s'entend dire : « Tu vas avoir un petit fils mais il te tuera ». Il rentre alors chez lui et décide
d'empêcher la naissance de ce petit-fils. Afin de prévenir ce risque majeur, il va enfermer sa fille
dans une prison souterraine. Pendant ce temps, Zeus est tombé amoureux de Danaé et se promet de
la séduire. Il va donc pénétrer dans la prison en se transformant en pluie d'or.
Malgré tous ses efforts, Akrisios finira par être grand-père. Il enfermera alors sa fille et son
petit-fils dans un coffre abandonné aux flots. Ils s'échapperont de ce coffre, Danaé deviendra une
princesse et bien longtemps après, le héros Persée tuera son grand-père.
Danaé est enfermée deux fois, comme si elle était vouée à la claustration. Reflet de la société
où les femmes du fait de leur statut mineur, étaient vouées à passer toute leur vie enfermées dans
une maison (le gynécée, pièce de la maison dans laquelle les femmes étaient cloîtrées). Elles ne
pouvaient sortir que pour aller au marché ou chercher l'eau.
Danaé se laisse séduire par la pluie d'or. Les grecs expliqueraient ainsi la vénalité des
femmes qui se laissent aisément séduire par l'argent et l'or.
→ mythe à fonction explicative :
– enfermement des femmes
– vénalité des femmes
, III – La mythologie à l'âge baroque (≈ XVIIe siècle)
C'est à cette période que les représentations mythologiques ont atteint leur apogée (Italie,
Espagne, France). Cependant, c'est aussi à cette époque que l’Église exerce une forte emprise et
affecte tous les aspects de la vie.
Il y a une propagation des mythes à partir d'Ovide, ce sont les enseignants des écoles
chrétiennes qui ainsi enseignent les artistes.
On assiste à une coexistence entre la religion chrétienne officielle et la religion
mythologique. Cela est possible grâce au latin. En effet, les « bons pères », les enseignants, faisaient
étudier à leurs élèves le latin, la langue de l’Église avec notamment les Métamorphoses d'Ovide en
guise de manuel scolaire (version cependant moralisée de son œuvre).
III – La cosmogonie, la théogonie et les premiers hommes
Les origines de l'univers et la naissance des hommes
• Chaos et sa descendance :
Selon les grecs, au début était Chaos primitif, c'était une énorme masse de matière informe
et indistincte. De Chaos, va se former Gaïa, la Terre, qui va engendrer elle-même Océanos et
Ouranos, par parthénogenèse.
Union entre Gaïa et Ouranos, d'où vont naître douze titans et titanides, des créatures qui
tiennent plus du monstre que du dieu. On retrouve parmi eux Chronos (Saturne en latin) et Rhéa.
Ouranos craignait d'être détrôné de son trône de maître de l'univers par ses enfants, ce qui le
poussa à les reléguer au fin fond de la Terre. Cela énerva Chronos qui émascula son père avec une
serpette. Les dernières gouttes de semence d'Ouranos tombèrent dans la mer, d'où naquit Aphrodite.