Les modèles de la mémoire en neuropsychologie – UE modèles de la mémoire – Oliver Després – L1S2 – Année 2012-213
Introduction
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Il y existe plusieurs mémoires : visuelle, auditive, verbale, qui nécessitent des stratégies d'apprentissage.
Répétition des phrases, parler en même temps : répétition subvocale (mémoire auditive).
Mémoire épisodique : mémoire court terme (exemple avec visages sympathiques/non sympathiques)
Amnésies sévères épisodiques, oublier rapidement ce qui vient de se passer (je sais que je suis allée ici,
mais je ne m'en souviens plus)
On ne peut pas se mettre à la place d'un patient qui n'a plus de mémoire.
Asogognosique : ne pas se rendre compte qu'on est malade.
1. Introduction.
1.1 - Historique.
Au début, le cerveau on n'y croyait pas trop (M-A - Antiquité) : ça ne servait qu'à transpirer. Fin 19ème
on a fait des découvertes (ex : patient de Broca)
Les personnes qui n'avaient plus de mémoire étaient aliénées. Le premier à s'être intéressé à la
mémoire scientifiquement c'est Ebbinghaus.
Hermann Ebbinghaus (1885) : premiers travaux expérimentaux sur la mémoire. Il proposait des
mots/lettres au sujet, et demandait aux patients de les rappeler.
° Il a établi des formules mathématiques pour mobiliser nos capacités mnésiques (mesure de la
mémoire).
° Plus on a de matériel à retenir, plus on a besoin de temps (rapport entre taille du matériel à retenir et
le temps nécessaire à la fixer).
Problème : l'oubli est moindre si le matériel à retenir est structuré (niveau sémantique)
Karl Lashley (1915) : il associe la neurobiologie (cerveau lésé) et la neuropsychologie (mémoire lorsque
cerveau lésé). Mais il n'a pas étudié l'être humain, il a étudié les rongeurs. Mais c'est le premier à se
demander si une lésion du cerveau altérait la mémoire. Il essayait de trouver la structure qui pouvait
sous-tendre la mémoire.
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Il énonça 2 principes :
° L'effet de masse : le cerveau tout entier, c’est-à-dire l'ensemble des régions cérébrales,
participerait au processus de mémorisation.
° L'équipotentialité : tous les neurones d'une région assignée à un décodage sensoriel donné
(visuel, auditif, olfactif...) seraient responsables de l'encodage de ce type de mémoire.
(ex : tout ce qui est sensoriel, cortex somatosensoriel, niveau pariétal).
Ces zones nous servent également pour encoder ce type de mémoire. Cortex visuel nous sert pour les
premières étapes de la mémoire visuelle, cortex temporal primaire pour la mémorisation auditive, cortex
somasentoriel pour mémoire tactile.
Mais l’effet de masse n'est pas vrai : quand quelqu'un ne réussit pas une tâche de mémoire ce n'est pas
forcément qu'il a un trouble de mémoire. C'est par exemple une aphasie de Broca (apprend une liste de
mots mais ne peut pas la dire). Ou par exemple trouble attentionnel : liste de mots : il en répète
quelques-uns mais en oublie d'autres. Autres troubles à ce moment-là.
Lashley conclu qu'on ne pourra jamais trouver une région spécifique à la mémoire.
Brenda Milner : elle fait un travail de thèse sur la mémoire et est fortement intéressée par la mémoire et
le cerveau. Elle va donc travailler avec H.M. jusqu'en 90, ils vont développer plein de tests. H.M. pouvait
parler sans délirer. A partir de ce cas on va comprendre la mémoire humaine.
Le cas H.M : 1953 : H.M. subit une exérèse bilatérale des formations hippocampiques (lobes temporaux
médians)
Lobe temporal : mémoire, verbal.
Lobe frontal : motricité, raisonnement.
Epilepsie du lobe temporal : lobe temporal médian peut dégénérer.
Médian : milieu, intérieur du cerveau, c'est enfoui.
Conséquences de cette exérèse : amnésie profonde pour tout évènement vécu après son intervention
chirurgicale, et pour les évènements préopératoires s'étendant sur une quinzaine d'année. Ce sont des
amnésies gradiotemporelles.
C'est à ce patient qu'on doit tous les prémisses de la connaissance de la mémoire chez l'homme.
1.2 - La mémoire : un ensemble de systèmes mnésiques.
Mémoire : haute fonction cognitive : fonction intégrée. Il y a plein de sous-fonctions permettant d'avoir
cette grande fonction cognitive.
Exemple : langage : analyser les sons, comprendre les mots, élaborer les phrases, exprimer les mots,
organiser la pensée, etc...
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Mémoire ↔ langage ↔ attention ↔ connaissances... Toutes ses fonctions interagissent les
unes avec les autres.
L'attention est nécessaire pour pouvoir mémoriser.
La mémoire n'est pas un système unique.
Par définition, les systèmes mnésiques sont des formes d'adaptation spéciales du traitement de
l'information, servant à retenir et à rappeler (retenir une info et la rappeler). Chaque système se
différencie des autres par le type d'information traité en partie.
Les systèmes mnésiques ont des buts précis et sont fonctionnellement incompatibles.
1.3 - Les processus mnésiques.
Le système mnésique fonctionne selon 3 processus (qu'on retrouve partout) :
° L'encodage : identification et association de l'information perçue. Ce processus est intact dans la
plupart des cas d'amnésie (sons traités au lobe temporal et seront identifiés, on décode l'information).
° La consolidation : stockage de l'information avec formation d'un « engramme » ou trace mnésique.
Le déficit de stockage est la cause la plus fréquente d'amnésie. L'engramme est un ensemble de
neurones travaillant ensemble et associés à l'information. Physiquement dans le cerveau quelque chose
se passe.
° La récupération : interaction d’indices externes avec l’information stockée. Cette interaction ou
« ecphorie » réactive les représentations mentales telles qu’elles avaient été formées lors de l’encodage
(récupération de l’info).
En situation de test, le processus de récupération est évalué par 3 types de test :
Le rappel libre, le rappel indicé et la mémoire de reconnaissance.
Rappel libre pour identifier l’encodage, les deux autres tests sont pour distinguer trouble de
consolidation et d’encodage.
Rappel indicé :
« Parmi les mots oubliés il y a un végétal, milieu des plantes. L’autre mot ça fume. (Alzheimer) » Le
patient Alzheimer a un trouble de la consolidation.
« Parmi les mots oubliés il y a un végétal : fleur, et l’autre permet de passer d’une pièce à l’autre : porte
(démence). » Ici l’encodage et le stockage sont bons, mais le problème c’est la récupération.
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