Le cinéma allemand de 1929 à 1945
Dans les dernières années de la 1ère GM, l’Allemagne a énormément misé sur le cinéma de
propagande. Sur l’initiative du général Ludendorff, chef d’état-major du haut commandement
de l’armée allemande, a d’abord été fondée la Bufa en janvier 1917, puis rapidement
remplacée par la Ufa en décembre 1917.
C’est une société de production qui va rapidement devenir importante car soutenue par
l’industrie, les banques et l’État. Les autorités ont compris l’importance du cinéma.
= Lorsque l’Allemagne sort vaincue de la 1ère GM, elle a paradoxalement un cinéma toujours
prolifique qui attire le public : c’est le cinéma européen qui va le mieux résister à l’hégémonie
du cinéma américain.
Murnau, Wiene, Lang ou encore Pabst ont réalisé des films muets produits par la UFA qui
sont devenus des classiques.
I) 1918-1933 : la République de Weimar et les débuts du parlant
Le passage au parlant coïncide avec la crise de 1929 qui est dévastatrice pour l’économie
allemande. Le pays ne peut plus payer ses dettes de guerre, ce qui produit une panique
bancaire et une hausse massive du chômage. Les salaires baissent, les impôts augmentent, et il
y a donc un grand mécontentement envers le régime.
UFA est alors au bord de la faillite, d’autant plus que Metropolis a coûté beaucoup plus cher
que prévu. Le cinéma allemand va alors tout parier sur le passage au parlant. Un pari risqué
car il faut investir dans du matériel, équiper les salles, former les techniciens etc.
Ce pari va s’avérer gagnant car les Allemands vont alors investir massivement dans le parlant
et devenir les premiers à maîtriser la technique du parlant et à obtenir les brevets en Europe.
= Berlin va devenir la capitale européenne du cinéma.
= Cinéma majoritairement fait en studio.
A) L’Ange bleu, Joseph von Sternberg (1930)
L’un des premiers films du parlant allemand va être l’Ange bleu, de J. von Sternberg.
Ce film est généralement considéré comme le premier chef-d’œuvre du cinéma parlant. Il
s’agit d’une adaptation du roman de Heinrich Mann.
Emile Jannings : le professeur Rath
Marlene Dietrich : Lola Lola
M. Dietrich va partir à Hollywood, où elle va devenir une véritable légende du cinéma en
incarnant surtout des personnages de femme fatale à nouveau pour Sternberg, puis en jouant
pour Lubitsch, René Clair, Billy Wilder, F. Lang, Orson Welles et Hitchcock.
B) Comédies et comédies musicales
Les autres films réalisés en Allemagne durant cette période sont surtout des comédies et
des comédies musicales. Il s’agit de films légers, souvent musicaux, qui sont la très grande
majorité : entre 1929 et 1935, cela représente 1/3 tiers de la production en Allemagne.
Il y a 2 grands succès internationaux :
, - Le Chemin du paradis, Wilhelm Thierle (1930) : la comédie musicale la plus célèbre
en Europe au début du parlant.
Ce film est l’objet de versions multiples : lors du tournage allemand, il est tourné en
même temps par Max de Vaucorbeil avec la même actrice principale et des acteurs
français.
- Le Congrès s’amuse, Erik Charell (1931) : il réunit en partie la même équipe que pour
Le Chemin du paradis.
C) Films militaristes et nationalistes vs films pacifistes et internationalistes
À la même période sont réalisés des films militaristes et nationalistes d’une part, et à
l’inverse, des films pacifistes et internationalistes.
Les premiers appellent à la revanche contre la France. Ce sont souvent des films historiques
qui vont mettre en scène des conflits du passé entre la France et l’Allemagne, notamment
entre Napoléon et le Saint Empire germanique.
Du côté des films pacifistes et internationalistes, le réalisateur principal est Georg Wilhelm
Pabst, déjà connu au moment du muet, et dont le premier film parlant est Les Quatre de
l’infanterie (1930).
Dans cette fiction de la 1ère GM ; il montre l’horreur des tranchées, l’horreur de la guerre, et
prône la fraternité entre les peuples. Ce film sera immédiatement interdit par les nazis à leur
arrivée au pouvoir.
En 1931, Pabst réalise La Tragédie de la mine. L’action se situe juste après la guerre et
raconte une catastrophe dans une mine en Lorraine, à la frontière franco-allemande.
La même année, Pabst réalise L’Opéra de quat’ sous, une adaptation de Brecht
particulièrement sombre et pessimiste.
D) Fritz Lang
F. Lang était déjà un réalisateur majeur de l’époque du muet. Il avait réalisé des succès
internationaux tels que Les Trois Lumières (1921), Docteur Mabuse le joueur (1922), Les
Nibelungen (1924), Metropolis (1927) ou encore La Femme sur la Lune (1929).
Durant la période du parlant, il va réaliser 2 films majeurs :
1. M le maudit (1931)
F. Lang passe assez tardivement au parlant, mais son film prête une grande importance au
son. L’intrigue s’inspire d’un fait divers et F. Lang réutilise et transforme le personnage
principal pour en créer un nouveau : M.
Extrait : réunion de la police et de l’organisation de la pègre
Montage parallèle
Similitudes : cadrages semblables, fumée qui envahit peu à peu la pièce, raccords dans le
mouvement etc.
Répliques qui commencent du côté de la pègre et qui se finissent du côté de la police