Chapitre 3 : La métapsychologie et l'explication en psychanalyse
Théorisation que Freud apporte sur le psychisme à partir de ses découvertes sur l'hystérie et sur les
rêves.
Théorie qui bouge au fur et à mesure des découvertes de Freud. Freud comparait souvent la
psychanalyse à l'archéologie. Il fait l'analogie entre ce qui se passe dans les découvertes
archéologiques et ce qu'il se passe dans les découvertes faites à l'aide de la psychanalyse.
Freud compare le psychanalyste à un archéologue qui devrait exhumer des ruines abîmées et les
reconstituer patiemment, pièce par pièce, grâce à l'interprétation et à l'analyse psychanalytique,
notamment grâce à l'association libre. Ce qui permet de garder les ruines intactes chez le sujet, c'est
le refoulement. Puisqu'une fois refoulées, hors de porté de l'action du sujet, ces éléments qu'on va
appeler les pulsions vont demeurer intacts et chercher à se satisfaire dans la vie du sujet ou à travers
une production de l'inconscient.
La psychanalyse s'est constituée comme une théorie de la réalité psychique qui s'est constituée
grâce à un outil qui s'appelle l'association libre. Cette théorie proposera plusieurs modèles de
réalités psychiques. Pour bien la préciser, Freud emploie le terme de « métapsychologie » (méta
désigne ce qui est au dessus, ce qui dépasse la psychologie et donc la conscience individuelle) pour
pouvoir parler de l'inconscient.
Dans certains domaines de psychologie, on ne parlera pas de métapsychologie (comme en
psychologie cognitive). C'est vraiment l'élément qui permet de comprendre les phénomènes
psychiques inconscients.
=> le grand apport de la théorie de F., c'est d'avoir établi que derrière des symptômes névrotiques
tels que la conversion hystérie par exemple, qui se présentent comme étant négatifs en apparence,
que derrière les actes inconscients, il y a une positivité qui est cachée, qui est la réalisation déguisée
d'un fantasme inconscient.
Dans des phénomènes psychopathologiques et dans des phénomènes de développement normaux,
on retrouve ce phénomène. Tout le monde est soumit au même fonctionnement.
Freud écrit en 1915 un livre qui s'appelle « la métapsychologie », qui condense différents articles
théoriques écrits par lui, avec un article sur l'inconscient. Dans cet article, il précise qu'inconscient
et refoulé ne sont pas synonymes. Le refoulé est une partie de l'inconscient. La psychanalyse n'est
pas une simple théorie de l'inconscient, mais une théorie de la pratique psychanalytique qui a pour
hypothèse l'existence de l'inconscient.
=> Le travail psychanalytique, c'est la seule méthode par laquelle nous pouvons aborder une
traduction de l'inconscient.
La pratique, la façon d'accéder à la connaissance de l'inconscient, et une théorie du psychisme qui a
pour hypothèse l'existence de l'inconscient. => la psychanalyse.
Conviction, croyance (qu'avait Freud) que l'inconscient existe. Chacun peut se faire son propre avis.
Avec la métapsychologie, on accepte cette hypothèse.
Pour F., l'inconscient est un système, un appareil complexe ; on ne peut pas juste le décrire.
Pour expliquer cette hypothèse, Freud va fonder trois paramètres de la métapsychologie :
,- point de vue dynamique
=> consiste à faire comme s'il existait des forces dans le psychisme, qui rentrent en opposition
(conflit psychique). Pense les choses en terme de force, opposé à quelque chose de statique. Pas
statique. Forces sur le conscient : d'un côté l'inconscient qui va exercer une pression constante sur
le conscient et inversement le conscient exerce aussi une force sur le conscient. Ces deux
s'opposent. Ce sont eux qui vont produire des symptômes, le conscient ne supporte plus ces
pressions. On considère le psychisme et les phénomènes psychiques comme le résultat de forces
antagonistes (inverses, opposées) Notion de force et de conflit (interne et externe => inconscient qui
cherche à se réaliser).
- point de vue économique
propose un point de vue emprunté à la physique, comme s'il existait de l'énergie dans le psychisme,
prolongement du point de vue dynamique. Qui apporte un côté quantitatif au phénomène psychique.
Les énergies psychiques sont susceptibles d'augmenter ou de baisser à certains moments, ou de
rester stable. => varient.
L'appareil psychique ressent des excitations, stimulations, qui viennent soit de l'extérieur, soit de
l'intérieur. Il va répartir l'énergie qu'il contient. Dans cette répartition, l'appareil psychique vise à un
équilibre d'énergie, constance.
L'objectif : maintenir au niveau le plus constant l'énergie qui circule. Parfois, dans le psychisme,
l'énergie peut envahir l'appareil psychique, quand le seuil d'énergie devient insupportable pour le
sujet, c'est ce qui peut provoquer un symptôme, l'angoisse. Avec ce point de vue économique, Freud
emmène la notion d'énergie psychique, mais aussi la notion de pulsion. Cette énergie qui est
présente dans l'appareil psychique, on va l'appeler l'énergie pulsionnaire. Liée à la pulsion.
L'excitation psychique pet modifier des éléments pulsionnels. Ce qui va perturber le sujet, ça peut
être le fantasme. Quantité d'énergie qui peut se déplacer dans l'appareil psychique et se déplacer sur
un symptôme.
- point de vue topique (topos = lieu en grec) : l'idée c'est d'imaginer qu'il y aurait dans l'appareil
psychique plusieurs lieux. Une représentation métaphorique de la réalité psychique comme un
ensemble de systèmes distincts. Freud appelle ça l'appareil psychique. Freud cherche à rendre
visible dans une image la division de la réalité psychique. Ce point de vue consiste à faire comme
s'il y avait des lieux dans le psychisme. On retrouve ici l'influence de la formation en anatomie de
Freud puisqu'il fait la même représentation qu'une représentation du cerveau. Il a proposé deux
représentations de lieux différents de l'appareil psychique.
Première topique imaginée vers 1900 jusqu'à 1920, repose sur l'étude du rêve et de l'hystérie.
Question de la transformation des pensées en images dans le rêve et en symptômes corporels dans
l'hystérie.
Dans le rêve ou l'hystérie, la pensée se traduit dans une autre scène, autre part. Dans les deux cas,
entre la pensée inconsciente et l'image, le visible, ce qui est à l’œuvre, c'est la censure, qui interdit
une traduction verbale de la pensée. À ce moment, dans cette topique, Freud va distinguer trois
lieux, parties, de l'appareil psychique ; le système inconscient, le système préconscient et le système
conscient. Les représentations qui forment la réalité psychiques sont inscrites dans ces trois parties.
Dans l'inconscient, on retrouve des pulsions et les processus primaires. L'inconscient n'obéit qu'au
principe de plaisir. Le système inconscient est constitué de représentations de choses. Le désir
inconscient se tourne vers des images associés à une satisfaction qu'il va chercher de façon
compulsive. Nature autoérotique de ce désir inconscient. On ne prend pas l'autre en compte dans la
réalisation de ce désir, même s'il peut intervenir dans la réalisation de celui-ci.
Système préconscient/conscient : systèmes où siègent les opérations mentales conscientes, les
processus secondaires, de pensée élaborées.
C'est dans ce système que s'organisent les défenses psychiques pour voir si on satisfait ou non les
, désirs. Ce système est associé aux représentations de mots.
Dans le préconscient, on va trouver la censure, qui va barrer les éléments de l'inconscient. Qui
permet que les éléments conscients passent dans le conscient. Et le refoulement fait passer les
éléments inconscients dans le conscient.
Mot associé au refoulement = la résistance (associé au refoulement = inverse de la censure) ; quand
on demande à un sujet d'évoquer certains éléments, vu qu'ils ont été refoulés, ils ne ré accèdent pas
directement au conscient. L'appareil psychique a pour but de retrouver un équilibre.
La première topique vise 3 points ; rendre compte du processus de refoulement, des représentations
conscientes qui vont gêner le sujet parce qu'elles traduisent des désirs qui sont jugés inacceptables.
Rendre compte d'un processus de régression des représentations de mots en représentation de
choses, imagées, dans le rêve ou sur le corps par un symptôme temporel de l'hystérie. Dans certains
symptômes, notion de régression. Processus progredient => processus de symbolisation du désir
inconscient par l'élaboration verbale ds rejetons de l'inconscient. = mise en récit d'un rêve, d'un
lapsus, etc.
2nd topique qui a été écrite en 1923, après le tournant de 1920 qui introduit la notion de pulsion de
mort. Ne rejette pas totalement la première, elle va l'adapter. F. propose trois nouveaux systèmes ;
Le « ça » ; siège des pulsions, de tout le matériel refoulé, il n'accepte pas les règles de la réalité. Il
va fonctionner sur un principe de plaisir. Il nous fait penser à l'inconscient. Le « ça » c'est le pôle
pulsionnel de la personnalité. Le contenu du « ça », expression psychique des pulsions, est
inconscient pour une part héréditaire et innée, pour l'autre refoulé et acquis. « ça » formé des
éléments qui sont refoulés et liés à la vie du sujet.
Le «moi » qui va se retrouver comme un médiateur entre les exigences de la réalité externe et les
exigences provenant du « ça ». Cette partie, le « moi », permet de trouver ou de ne pas trouver des
issues aux contradictions, aux rapports de force, entre les pulsions du « ça » et les interdits de la
réalité extérieure. Dans le « moi », toutes les pulsions essaient de fonctionner pour un équilibre du
système. Ce rôle de médiateur va être influencé par le rôle de la troisième partie qui est le « sur
moi », partie du moi qui se différencie par l'intériorisation des interdits (ce qu'il représente) =>
hérité de l’œdipe. Il va permettre d'avoir accès aux interdits fondamentaux (l'interdit du meurtre qui
est le premier est intériorisé avec le sous-moi, deuxième interdit : l'inceste. Troisième interdit : le
cannibalisme.), mais aussi des interdits qui représentent toutes les petites règles qu'on ne doit pas
transgresser. Le « sur moi » va être un régulateur de ce qu'on peut faire ou non. => Gendarme
interne. Partie importante pour venir s'imposer pour venir réguler le désir des fantasmes et des
pulsions du « ça ».
=> D'un côté le « ça » avec tous les désirs/pulsions, de l'autre le « moi » et le « sur moi » pour
empêcher la réalisation à tout prix de réalisations qui seraient néfastes pour le sujet.
La façon dont Freud associe le sexuel au fonctionnement psychique est novateur, et va à l'encontre
des représentations plus traditionnelles au début des années 1900.
L'idée classique était : d'un côté la sexualité innée instinctuelle et de l'autre côté le psychisme, mais
sans lien entre les deux.
C'est ce qui permet à Freud de comprendre certaines conduites, comme la perversion, en
considérant comment les pulsions sexuelles peuvent varier dans leur forme et leur intensité jusqu'à
créer chez certaines personnes ce genre de perversion. Mais pour lui, la pulsion sexuelle peut
prendre différentes formes/intensité => ce qui permettra de comprendre l'écart entre des personnes
qui ont des conduites acceptables et non acceptables. Lui permet de comprendre l'homosexualité
non pas comme une anomalie mais comme un choix.
La pulsion est un concept limite entre le somatique et le psychique, elle articule le fonctionnement