Churchill Thomas
Eléments de correction dissertation
Un institut néerlandais d’étude des relations internationales a procédé en 2006 à une comptabilité
macabre : le nombre de morts causé par la guerre au XXème siècle, pour aboutir au chiffre
vertigineux de 231 millions de victimes, dont plus de 40 millions depuis la fin de la dernière guerre
mondiale. Si depuis les premiers massacres connus au Néolithique, et l’invention de la première
arme avec l’épée lors de l’Age du bronze (vers 1600 av JC), les guerres ont régulièrement provoqué
des morts, force est de constater que le XXème siècle constitue en la matière une forme de
paroxysme, tant par le nombre des tués que par la puissance des armes, avec la conception et
l’utilisation de l’arme nucléaire. Ce constat semble donner raison à René Girard qui dans son dernier
ouvrage Achever Clausewitz (2007) interprète l’œuvre de l’officier prussien, connu pour son livre De
la guerre publié après sa mort en 1832, en mettant en avant la logique de « montée aux extrêmes »
pressentie par Clausewitz et qui se serait déployée et généralisée le siècle suivant et jusqu’à nos
jours dans une violence non maîtrisable. Cette interprétation de Clausewitz, très pessimiste, peut
cependant être nuancée : Raymond Aron dans son ouvrage Penser la guerre, Clausewitz (1976) nous
montre que l’officier prussien est aussi le penseur de la complexité de la guerre, de la variabilité de
ses formes, et de la possibilité de sa limitation par l’usage de la raison, puisque la guerre est « la
continuation de la politique par d’autres moyens ». Ainsi, depuis le 17ème siècle, la guerre est bien ce
« caméléon » comme le dit Clausewitz : ses formes ont été diverses, et s’il est indéniable qu’entre la
guerre de sept ans et la seconde guerre mondiale, une logique d’intensification de la violence semble
s’imposer, il n’en reste pas moins que le monde et les hommes ne sont pas uniquement mobilisés
par une spirale autodestructrice et apocalyptique, et que des forces de limitation de la guerre
existent et se développent. Alors : dans quelle mesure « la montée aux extrêmes » pensée par
Clausewitz permet-elle d’expliquer l’évolution des formes de la guerre du 17 ème siècle à nos jours ?
Nous verrons dans un premier temps que Clausewitz pense les modifications de la guerre à l’aune de
son expérience et de son temps, où une « montée aux extrêmes » est effectivement à l’œuvre avec
les guerres révolutionnaires ; nous constaterons ensuite que par la suite, si la « montée aux
extrêmes » peut expliquer l’intensité de certains conflits, elle ne les explique pas tous, et ne permet
pas de penser une évolution générale univoque vers une « guerre absolue » ; et en effet nous
verrons enfin que des forces et des institutions limitent les guerres et leurs effets, ce qui permet
d’expliquer la grande variété des formes prises par la guerre.
1) « La montée aux extrêmes » : un concept issu de l’expérience des guerres révolutionnaires
A- De la guerre de Trente ans aux guerres révolutionnaires : une hausse de la violence
Guerre de 30 ans : (1618-1648) : oppose le Royaume de Suède, France, Bohème et Danemark-
Norvège VS Saint-Empire, Monarchie Espagnole, Archiduché d’Autriche.
Casus belli : Défenestration de Prague (23 mai 1618)
Guerres entre dynasties et princes germaniques qui influença toute l’Europe.
Résultat : Traités de Westphalie : but de créer une balance sur le continent. Diplomatie est
développée avec 420 délégués français. La Paix est célébrée. Il y a une affirmation importante du
droit international et le respect de la souveraineté est appliqué.
Volonté de créer un équilibre avec les Traités avec un minimum de bouleversement
territoriaux.
Il y a donc une égalité de puissance dans ce traité.
, Churchill Thomas
Guerre de 7 ans (1756-1763) : Grande-Bretagne, Royaume de Prusse, Electorat de Brunswick-
Lunebourg VS Royaume de France, Monarchie de Habsbourg et Empire Russe.
Casus belli : Attaque de Frédéric II sur la Saxe + tensions dans les colonies en Amérique du Nord.
Guerre de Succession d’Autriche était une des causes de guerre : Autriche voulait récupérer la Silésie
+ rivalité coloniale France vs Empire Britannique.
Alliance de Empire Britannique avec la Prusse et de l’autre côté France, Autriche et Empire Russe.
Respect des codes de guerre ; des arrangements. Les soldats portaient des uniformes distinctifs,
malgré les morts et les pertes les valeurs traditionnelles sont respectés et suivis. (Importance de
l’honneur, et être juste)
Débâcle de la guerre : traité de Paris entre France et Angleterre (février 1763), consacre victoire à
l’Angleterre = maîtresse des mers. + traité d’Hubertsbourg (Autriche et Prusse) Prusse devient une
puissances continentales militaires.
On peut donc caractériser cette guerre comme étant limitée avec un arrêt complet des conflits une
fois que le but politique est accompli
Une Guerre plus Internationale qui se déroule sur différents continents avec le rôle des colonies qui
se met en place.
Extrait de Barry Lindon montre la façon de faire la guerre : marche en rang, organisation et respect
des valeurs de la guerre où les prisonniers sont traités avec respect des codes de guerre.
C’était une victoire pour le père de Clausewitz qui témoigne dans des écrits des expériences de cette
guerre.
Les deux guerres étaient limitées avec un respect des codes de guerre (prisonnier) et des enjeux
territoriaux grâce aux ressources que peuvent avoir ces dernières. Il y a un net calcul entre cout et
profit pour estimer les guerres et les planifier. Il n’y a pas vraiment de but idéologique.
Néanmoins, la guerre de Sept ans est plus excessive que la Guerre de 30 ans avec environ 700 000
soldats tués et environ le même nombre de civils tués. C’est une guerre internationale qui est limité
mais se lient avec une hausse de la violence qui se culmine selon Clausewitz aux Guerres
Révolutionnaires.
B- La clef explicative selon Clausewitz : le facteur idéologique et la mobilisation des peuples
Guerres Révolutionnaires : (1792-1802) : La France Révolutionnaire vs les autres pays européens.
La Révolution Française a bouleversé le pouvoir politique en France et engendre la volonté de la
propagation des idées révolutionnaires. Les autres états d’Europe défendent les idées conservatrices
et craignent une révolution dans leurs pays.
Clausewitz voit cette guerre comme un bouleversement totale de la façon de faire la guerre.
Clausewitz était un officier Prusse et a vu son pays perdre ce qui l’a traumatisé car l’armée Prusse
était répandu pour être la plus effectif du monde.