Hannah Arendt
Hannah Arendt, de son vrai nom Johanna Arendt est née à Linden, près de Hanovre
(Allemagne) en 1906 et est morte en 1975 à New York.
Dès son enfance, elle fut exposée aux ravages de la Première Guerre Mondiale (sa
mère et elles ont dû fuir Königsberg). Elève studieuse, elle se lance dans des études
de philosophie et de théologie. Au cours de ses années estudiantines, elle
participera aux cours de Martin Heidegger (avec qui elle aura une relation
intellectuelle et sentimentale particulièrement forte, elle ira jusqu’à le défendre lors de
son procès en 1949 durant la phase de dénazification en Allemagne). Elle participera
aussi aux cours de Husserl (« fondateur » de la phénoménologie, (= l’étude des
phénomènes)). Elle est ainsi rapidement entourée de gens doués et érudits.
A partir du milieu des années 20’, Arendt fait l’expérience de l’antisémitisme moderne
mais reste une étudiante antinazie, pleine de convictions. D’origine juive, elle est
arrêtée en 1933 en Allemagne et sera relâchée rapidement. Ainsi, avec la montée de
l’antisémitisme, elle décide de quitter l’Allemagne (en passant notamment par la
France qui sera une déception pour elle car l’accueil qui leur est réservé est alors
misérable) et l’Europe pour les Etats-Unis. En 1941, elle part pour New York et sera
naturalisée américaine en 1951.
Elle s’adapte alors assez rapidement au rythme de la vie New Yorkaise. Elle travaille
d’abord pour un journal en allemand (Aufbau) puis travaillera à ses ouvrages
philosophiques (écrits et conférences). Arendt se décrira alors comme étant « une
sorte d’écrivain indépendant, quelque chose entre un historien et un journaliste
politique ». Après s’être retirée progressivement de la vie « active » de New York,
elle mourra en 1975, alors en cours d’écriture de La vie de l’esprit qui sera publié à
titre posthume.
Ses travaux sur l’activité politique, sur le totalitarisme par exemple, sur la modernité
ainsi que sur la philosophie de l’histoire ont eu une place importante dans la réflexion
contemporaine. Elle était fortement influencée par Aristote pour la philosophie
politique, par Kant, par Augustin ou encore par Nietzsche. Loin de se considérer
comme philosophe, Hannah Arendt se présentait aussi comme professeure de
théorie politique.
Ses principales œuvres sont :
- Les Origines du totalitarisme (1951) où elle développe le concept même de
totalitarisme en analysant le stalinisme et le nazisme. Pour elle, le totalitarisme
est une dynamique, un mouvement qui a une visée bien plus grande qu’un
régime autoritaire. Elle dira du totalitarisme qu’il est « international dans son
organisation, universel dans sa vision idéologique, planétaire dans ses
aspirations politiques. »
- Dans Condition de l’homme moderne (1958) Hannah Arendt analyse
l’influence de la modernité sur l’homme, qu’elle juge particulièrement négative
(problème d’aliénation). Elle relève notamment trois activités particulières :