Introduction à la sociologie 1
Leçon 12
LA JEUNESSE
Introduction : la jeunesse existe-t-elle vraiment ?
Elle reste associée au temps, une certaine liberté, changement social connoté de manière positive.
Nos sociétés valorisent la jeunesse. A un niveau sociologique, c’est compliqué car on a parfois daigné
toute valeur à cette jeunesse. Formule de Bourdieu « la jeunesse n’est qu’un mot ». pour lui, c’était
un artéfact (réalité artificielle) pour plusieurs raisons :
- par rapport à d’autres catégories sociales, un jeune est plus difficile à définir car les limites
sont plus floues (quand cessons-nous d’être enfant ?) - paradoxe du tas de blé : pas de limite
claire et on ne sait pas le nb de qtté à laquelle ça commence et ça finit. A un moment on
devient vieux, année par année en plus. Discontinuité de l’âge.
- Il y a des disparités sociales très fortes au sein de la jeunesse – jeune travailleur précaire
après études courtes/un jeune étudiant qui sort d’une grande école. Bourdieu remarquait
que finalement, ils avaient plus d’attributs de la vieillesse que les autres. Age social qui ne
serait pas l’âge biologique.
- Quand on parle de jeune, on peut évoquer 2 choses en même temps : faire référence à une
classe d’âge (âge de ses artères) mais on peut aussi faire référence une génération
spécifique. Et les deux effets se mêlent et pour les distinguer il faut comparer et on ne peut
pas le faire tout de suite. Il ne faudrait pas de changement de comportement et ce n’est pas
le cas. Logiques générationnelles et pas d’âge. Y-a-t-il vraiment des effets d’âge. La difficulté
c’est que parfois, les deux se combinent. Par exemple, regain de religiosité chez les plus âgés.
En dépit de tout cela, d’autres sociologues considèrent que la jeunesse a un sens, simplement pcq
elle véhicule des valeurs sociales mais dans nos sociétés s’est développé un temps, relativement long
qui, s’il n’est pas fixé par des bornes, est commun à tous les groupes sociaux qui font l’expérience de
cette phase. Phase « d’expérimentation », de « tâtonnement ». Essayer des ambitions toussa. =
période d’indétermination qui marque la jeunesse. Phase qui prend de la distance avec l’enfance
sans être encore adulte. Ce n’est pas pcq il y a une diversité des jeunes que ça invalide le terme de
jeunesse. Pas forcément une catégorie sociale mais plutôt comme une phase de la socialisation, Louis
Chauvel « socialisation transitionnelle ». C’est une socialisation qui marque cette transition,
apprentissage de l’âge adulte. Sociologie de la jeunesse : conditions sociales de l’entrée dans la vie
adulte. On peut se demander comment la jeunesse se définit, comment la définition évolue, le seuil.
I- L’invention de la jeunesse
A- La construction historique de la jeunesse
Etre jeune n’a pas tjs signifié qqchose. Dans certaines sociétés, la jeunesse n’existe probablement
pas. Ceci n’est pas vécu comme un temps de jeunesse. On passe brutalement du moment de
l’enfance à l’âge adulte. On a l’existence de rites de passage, d’initiation aux valeurs sacrées de la
société. L’enfance est vue comme immaturité et asexualité. On intègre alors toute la société. Ils
concernent essentiellement les garçons et marquent la rupture avec le groupe des mères, femmes
qui s’occupaient des enfants, garçons jsq là. ça passe par un temps de « mort symbolique » au sens
où ça dure quand même plusieurs semaines (3 semaines, 1 mois) – rites par lesquels on montre
qu’on arrache l’enfant à l’enfance. Dans les sociétés d’Australie par exemple, on commence par le
brûler, puis on le couche et on le couvre de peau pour marquer sa mort. A priori, il y a une mort
derrière. Pour plus hard : gros monstres, notamment dans sociétés africaines et pendant les
, Introduction à la sociologie 2
cérémonies – circoncision traditionnelle de manière brutale. Au Sénégal, chaque année il y a des
morts car pas de règle d’hygiène, rite qui se veut dans une forme de violence car il s’agit de terrifier
l’enfant. La plupart du temps on a des opérateurs qui sont déguisés, vus comme des monstres. Ils
vont aller tuer l’enfant.
Pas pareil pour les filles.
Dans notre société, la jeunesse est une invention :
- MA, propre de l’aristocratie et des hommes de l’aristocratie. Moment d’attente, ils attendent
de prendre la place de leur père, c’est souvent de l’impatience. Ca peut durer 20 ou 30 ans.
Ca ne concerne que les fils de et ça termine à la succession. Les jeunes sont dans des
périodes d’errance, jeunesse vagabonde qui a une forte liberté – temps d’initiation à la
débauche. Dégradation de son image de marque car ce n’est pas un temps de construction
de soi. On est encore dans des contraintes sociales, de famille
- Noblesse de société de cour. Quand on sort de l’époque féodale. Développement de
l’instruction, de manuels d’éducation. Jeunesse ++ pensée dans un rapport d’éducation pour
modérer les débordement, les passions et on arrive, avec la philo des Lumières, à l’idée
qu’elle doit concerner toute la population. Penser l’éducation comme le moment où
l’individu va pouvoir, sinon changer conditions sociales, apprendre à devenir qqun,
s’améliorer, se perfectionner. La jeunesse est très fortement liée à la conception moderne de
l’individu, émergence de l’individualité.
- Consécration de la jeunesse. 19e siècle, on commence à avoir une démocratisation de l’idée
de la jeunesse et de l’expérience de la jeunesse. C’est un héritage psq la jeunesse est encore
pensée comme âge à éduquer mais surtout comme le moment de la révolte. Pas lecture
psychologique, mais plutôt révolte à la manière romantique, bohême mais aussi crainte de
débordements sociaux d’une jeunesse populaire dont on craint des vices (alcool,
prostitution). 19e est marqué par des soulèvements de jeunes : 1819- mutinerie à Louis le
Grand où discipline est très stricte pourtant. Le proviseur doit faire appel à 50 gendarmes.
Pendant les révoltes, les lycées manifestent et les jeunes font parler d’eux. Tous les
représentants de la morale bourgeoise vont considérer qu’il faut un encadrement moral de la
jeunesse. Il faut lui donner les moyens de développer des dispositions morales. C’est le
moment, par le biais de l’Eglise, où on met en place les 1 ères organisations : scouts,
associations de loisirs
- Moment où on reconnaît une spécificité objective à la jeunesse : début 20e, perspective
scientifique sur la jeunesse. On commence à considérer que la jeunesse (transformations
physiques) s’accompagnent de changements psychologiques. Plus intention normative mais
d’abord analytique. Connaissance qui se veut scientifique, on a de nouvelles manières de
penser la jeunesse – Stanley Holl, ou encore en France, Pierre Mendousse. Il conçoit
l’adolescence comme une 2nde naissance car moment où se met en place une personnalité
adulte marquée par un temps de crise, troubles. Par exemple de nature sexuelle. C’est dans
une forme de « tyrannie du sexe » que la jeunesse se développe dans un processus de
maturation qui permet d’en sortir. Phase de transition, d’expérimentation.
Il faut attendre l’après 2GM, pour l’appréhension sociologique
B- Vers une appréhension sociologique de la jeunesse : la découverte de la
« culture jeune »
Talcett Parsons
Il développe l’idée qu’il y a un âge qui se développe et cet âge, il l’étudie à partir des jeunes des high
schools qu’il voit comme porteur d’une culture propre. Massification scolaire aux USA. Cette attente
de rôle se caractérise par une opposition à l’âge adulte, mais opposition de type culturel car les
individus développeraient des comportements et valeurs spécifiques et une éthique de
l’irresponsabilité, cad que c’est le moment où on prend du bon temps, qu’on peut avoir un