L’introduction à la sociologie 1
Leçon 4
LES SOCIOLOGIES DE L’IDENTITE
Tradition moins connue. Cette tradition sociologique renvoie à un domaine d’études différent car elle
s’intéresse à l’identité des individus. Dans le programme holiste, il est question de l’individu. La socio-
logie est surtout pensée comme l’étude des régularités sociales, cad les tendances statistiques com-
munes à tous les individus. Dans cette tradition, l’idée est que le social est collectif (Durkheim, Bour -
dieu). Chez Boudon, c’est une sociologie à partir de l’individu. Ce qu’est l’individu ce sont des don -
nées sur lesquelles on ne s’interroge pas. Il existe un 3 e type de courant sociologique qui s’intéresse
plus particulièrement à ce qui fait l’identité de chacun et comment l’individu construit dans les rela-
tions avec les autres une identité personnelle qui n’est pas la même pour tous. Ce qui est vu comme
la figure titulaire, courant plus hétéroclite est Georg Simmel. Il s’écarte de la tradition holiste et il dit
« la société en tant que telle n’existe pas ». il considère que la société n’est jamais qu’un ensemble
de relations entre les individus et que même si des phénomènes sociaux se cristallisent, deviennent
des institutions, ils ne sont la trace que de relations sociales et que finalement, la société se construit
toujours dans les relations. Il s’intéresse à la socialisation comme la société en train de se faire. Ils
produisent des contraintes dans la manière dont ils se définissent. Il y a des actions réciproques qui
déterminent le comportement des individus en société. « Les individus font la société mais les socié-
tés font l’individu ». il montre que ces relations sont plus compliquées que ce que disait le courant
holiste. L’identité n’est jamais donnée une fois pour toute. Elle doit tjs se reconstruire au cours des
relations au sein de la société. C’est surtout vrai, selon Simmel, dans nos sociétés modernes. Avec la
modernité, les individus sont plus confrontés à des chocs biographiques qui font que l’identité de -
vient plus problématique.
I- L’individu et la condition moderne
A- Georg Simmel et les dialectiques de la modernité
Georg Simmel (1858-1918) est présenté comme un père fondateur de la sociologie. Raymond Aron
qui est celui qui a fait un des 1ers ouvrages classiques sur ces pères fondateurs n’y met pas Simmel. Il
ne le liste pas car il est le plus philosophe de tous les sociologues. Il est à la marge de la sociologie.
Proche de Max Weber, il n’a pas de poste à l’université à cause de l’antisémitisme mais aussi car ce
qui fait n’est pas considéré comme très sérieux. Il est nommé professeur à Strasbourg à 56 ans.
Il questionne les effets de la modernité sur l’individu. Il développe l’idée que la société moderne a
crée une forme d’individualisation. L’individu se détache du groupe dans lequel il se fondait autre -
fois. Le fait qu’il se détache du monde, des groupes, multiplie plutôt ses groupes d’appartenance.
Plus l’individu appartient à des cercles différents, plus il développe son individualité propre. Il se dé -
tache du monde ce qui crée chez l’individu moderne des états subjectifs un peu complexes, voire
conflictuels. En se séparant du monde, l’individu ne développe pas une identité toujours cohérente.
Le conflit, coupure avec la société se retrouve en lui. L’individu ne sait plus vraiment qui il est. « Le
conflit entre la société et l’individu se poursuit dans l’individu comme un combat entre les parties de
son être » Questions fondamentales de la sociologie (1917). Il l’illustre à travers des exemples particu-
liers qui sont des figures qui exemplifient ce que ressent l’individu dans la modernité. Il s’intéresse
particulièrement à l’étranger et au citadin.
- l’étranger : ce n’est pas un touriste. Celui qui s’insère dans un autre pays qui est dans des re -
lations complexes avec les individus du pays d’accueil car dans ce pays, les gens considèrent
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l’étranger comme un type d’un pays autre. Par exemple, d’abord spécimen espagnol avant
d’être considéré comme individu. Il y a des liens abstraits qui les rend impersonnels. Du
coup, l’étranger a plus d’autonomie mais devient plus vulnérable car se retrouve en situation
de bouc émissaire quand il y a des difficultés. Il est marqué par l’intériorité et l’extériorité
dans la société à laquelle il appartient. Tout individu moderne le ressent dans la société dès
lors qu’il est un peu mobile
- le citadin : c’est encore un peu vrai ajd, même si moins de sens qu’à l’époque, qqun qui se re -
trouve dans une liberté plus grande que dans son village puisqu’il n’y a pas de contrôle social
que l’on trouve dans les communautés. En ville, il n’est pas possible de créer des liens
proches. Ça donne une plus grande liberté. Mais, on est perdu et on a l’impression de ne plus
exister. On est plus libre de développer une individualité mais c’est une nécessité pour avoir
l’impression d’exister. La ville pousse à l’individualité, voire à l’extravagance. « Pour sauver
ce qui a de plus personnel, il faut mettre en œuvre une particularité et une singularité ex-
trêmes. »
Il y a une sorte de dialectique propre à la modernité qui se traduit par une forme d’émancipation et
en même temps des nouvelles formes d’oppression, de domination. C’est le cas de l’argent par
exemple psq c’est qqchose qui rend libre. Ce qui dit de l’argent, il le dit de la mode. Elle répond à des
besoins d’imitation, le fait de s’intégrer dans un groupe. Mais c’est aussi un élément qui distingue des
groupes entre eux et répond aussi à un besoin de distinction, de différenciation.
On est dans un dualisme qui ne passe pas. L’individu est ambivalent. Ceci influence des auteurs aux
USA, qui vont traduire dans un environnement marqué : Chicago
B- L’Ecole de Chicago : la condition humaine dans la ville moderne
Naissance d’une sociologie urbaine. Pourquoi Chicago ? C’est une ville-champignon, qui explose dé-
mographiquement. Ces sociologues sont des hommes de terrain qui s’intéressent à des thèmes en
commun : relations interethniques, exode rural, immigration, déviances. Si ce n’est pas une analyse
de type théorique, ils font une sociologie de terrain avec des méthodes sur des matériaux bruts : dé-
marche qualitative – observation, récits de vie, entretiens. Pour certains, c’est des individus qui font
part de leur propre expérience. Ils suivent le mode d’intégration des migrants polonais et en font des
récits de vie. Comment les individus envisagent les choses en considérant que la réalité objective.
Concept de définition de la situation
Théorème de Thomas : « Si les hommes définissent des situations comme réelles, alors elles sont
réelles dans leurs conséquences. »
Les paysans polonais n’ont pas tous la même définition de la situation et n’ont pas la même vision de
l’intégration. 3 figures du migrant polonais :
- philistin, incapable de s’intégrer et qui vit mal sa migration. Il n’arrive pas à transformer son
système normatif.
- Bohême, bohémien : celui qui est ouvert au changement mais qui n’arrive pas à trouver une
attitude cohérente
- Innovateur, créateur : enrichit même la société d’accueil avec ses propres valeurs.
Eviter la démoralisation.
Dans le prolongement direct de cette Ecole, se développe la 2 e Ecole de Chicago après le 2GM qui,
pour bcp, on de nbx points communs avec la 1 ère mais qu’on appelle le courant interactionniste. C’est
l’idée que ce sont les interactions individuelles qui vont contraindre les individus à développer une
identité particulière. Ce sont plutôt des rituels qui se mettent en place mais qui sont un peu obliga-