Introduction à la sociologie 1
Leçon 3
LES SOCIOLOGIES DE L’ACTION SOCIALE
Il est devenu sociologue en 1918. Il n’utilise pas le terme d’individualisme méthodologique. Cela dit,
Boudon dit que c’est lui qui l’a crée. L’individualisme méthodologique serait une méthode d’analyse
à partir de l’idée que la société serait le produit des actions individuelles.
I- La sociologie compréhensive de Max Weber
A- La sociologie selon Max Weber
Il est allemand, né dans une famille de protestants en 1864. Son père est haut fonctionnaire et
député. Il est tiraillé entre la profession de savant et d’homme politique. il théorise l’idée qu’il faut
partager les deux sphères. En tant que savant, il ne peut imposer ses idées politiques ou tirer de la
science des actions tirées de ses propres valeurs. Il est d’abord engagé dans le SPD, puis dans le Parti
démocrate allemand. Il œuvre à l’élaboration de la constitution de Weimar. Il meurt en 1920.
Quelle est la spécificité de la civilisation occidentale moderne et quels sont les éléments qui y ont
participé ?
On peut opposer Durkheim et Weber. Il donne une définition de la sociologie qui est opposée à
Durkheim : « nous appelons sociologie qui se propose de comprendre par interprétation l’action
sociale et par là d’expliquer causalement son déroulement et ses effets ». il définit la sociologie
comme l’analyse de l’action sociale
L’action c’est tout comportement auquel tout individu qui la commet confère un sens. De ce point de
vue, l’action pour Weber, n’est pas qqchose d’actif forcément. L’action est un phénomène qui peut
être aussi intérieur. Par exemple, la prière.
Une action sociale est une action dont le sens est orienté v/v d’autrui. Cet autrui peut être abstrait,
réel. Ca peut être un individu au sens strict ou un groupe d’individus. Par exemple, si deux cyclistes
ont un accident, ce n’est pas une action sociale mais si après l’accident, ils entrent dans des
discussions pour mener un contrat, ca devient une action sociale. Il y a un sens. Le sociologue doit
comprendre par interprétation. Il faut partir des motivations des individus. Il faut viser le sens qui est
donné. Il se situe dans la querelle des méthodes. La spécificité de la sociologie c’est que les
phénomènes sociaux sont commis avec une interprétation particulière dont il faut comprendre la
raison. Pour Weber, il ne s’agit pas de comprendre les actions pour elles-mêmes, il faut les expliquer.
Il faut retrouver des causes d’un phénomène social. Par exemple, naissance du capitalisme moderne.
Comment on explique par compréhension ?
Le sociologue fait œuvre d’interprétation en étant objectif et il faut passer par un outil qu’on appelle
l’idéaltype (ou type-idéal). C’est une sorte de modèle de pensée, cad une représentation
schématique, reconstruction abstraite par le sociologue d’un modèle qu’il va accentuer. Il en fait
ressortir les traits caractéristiques en suppriment ceux qui lui paraissent accessoires. C’est une
caricature scientifique. En matière d’action sociale, on peut distinguer 4 idéaux-types d’action
sociale, qui évidemment n’existent pas ou rarement dans la société mais pour faire ressortir les
logiques d’action sociale :
- L’action traditionnelle : action qui est d’abord motivée par la référence à l’habitude,
coutume, tradition. Il n’y a plus de réflexivité.
, Introduction à la sociologie 2
- L’action émotive : action guidée par une référence à des pulsions, émotions. Il n’y a pas
forcément de réflexion.
- L’action sociale, rationnelle : elle est tjs cohérente avec un principe d’action supérieur. Elle se
soucie peu des conséquences réelles des actes mais se fait d’abord avec fidélité à des
principes supérieurs.
action rationnelle de valeur : rationnelle, en finalité avec des principes moraux
- l’action rationnelle en finalité : le principe qui guide cela est un calcul cout avantage. On
compare les couts, avantages, et résultats de l’action. C’est la rationalité de l’homo
oeconomicus.
Pour lui, la spécificité de cette civilisation c’est que l’action rationnelle prend une place plus grande
que les autres formes d’action. Ce sont des principes qui recherchent l’efficacité, la puissance. C’est
un processus d’extension de la rationalité = processus de rationalisation des actions sociales
B- La rationalisation des actions sociales
Dans nos sociétés, on observerait ce processus qui concernerait tous les champs sociaux, toutes les
activités sociales : droit, religion, économie (développement du capitalisme), politique
(développement de l’Etat bureaucratique moderne), musique, sport, …
Tout cela a pour conséquence un désenchantement du monde. L’esprit religieux, mais toute
référence a une forme de transcendance déclinerait et la religion se retrouve expulsée du monde
occidental moderne. Elle se retrouve repliée sur la sphère privée et n’a plus de dimension
englobante. Ce qu’il montre, c’est que la rationalisation des actions sociales a pour cause une
évolution interne de la religion ; c’est elle qui a provoqué le désenchantement du monde. C’est le
moment de la réforme protestante qui accélère la rupture.
L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905 : ouvrage dans lequel il montre des affinités
« électives » entre le protestantisme et capitalisme moderne. Ce qu’il constate, c’est que les régions
où le capitalisme s’est le plus vite développé sont les régions protestantes. Il veut expliquer en quoi
l’éthique protestante a pu favoriser l’essor du capitalisme. Dans certains cas, il peut l’inhiber. Cet
effet n’est pas voulu. L’esprit du capitalisme moderne est la rationalisation de la recherche de profit.
L’éthique protestante est un idéaltype. Ce qui est important, c’est qu’avec Luther, il y a un fait
révolutionnaire, en rupture avec l’éthique catholique qui est la valorisation du travail. Ce qui est
valorisé c’est la prière, le fait de rendre gloire à Dieu en faisant de bonnes actions. Pour Weber, il y a
rupture complète. Les calvinistes : on ne gagne pas son statut d’élu mais on est prédestiné au paradis
ou à l’enfer. C’est l’interprétation par les protestants du dogme qui est essentielle. Ils vont essayer de
surmonter l’angoisse par la valorisation du travail. Il y a une injonction à la réussite par le travail, par
l’enrichissement. Le protestant a favorisé l’émergence du capitalisme moderne. Mais ce n’était pas
un effet voulu. C’est ce qu’on appelle le paradoxe des conséquences. Elles échappent aux intentions
initiales. On a un effet de rationalité en valeur qui s’est progressivement détachée de son sens
religieux. La rationalité en finalité s’impose à tous. On aurait alors un désenchantement du monde
engendré par la religion, mais qui va l’exclure elle-même. L’homme se retrouve emprisonné par des
forces matérielles. Il se trouve comme prisonnier d’une « cage d’acier » où il a quand même un
certain niveau de vie important. Il ne sait plus à quelle valeur se vouer. Les valeurs rentrent en guerre
et les individus ne savent plus comment choisir.