Science politique 1
Partie 2 Le système politique et son environnement
Dans la plupart des théories de l’Etat, on estime que les relations qui unissent l’Etat à la société sont
des relations déséquilibrées car l’Etat finit par acquérir une certaine autonomie par rapport à la
société. Cette autonomie est une ressource d’action qui lui permet d’exercer une influence
unilatérale sur toute la société. Seul l’Etat est en mesure d’apprécier l’intérêt général et de l’imposer
à toutes les forces sociales qui sont animées par leur intérêt particulier. Max Weber développe l’idée
d’une relation asymétrique entre l’Etat et la société. L’Etat, grâce à sa bureaucratie, contribue à
façonner l’ensemble des relations sociales dans leur domination culturelle, cultuelle, éco. Il va
imposer à la société un modèle rationnel de domination, un modèle rationnel de légitimité « légal-
rationnel ». Il l’impose au moyen de la bureaucratie. Pr Weber, c’est un mode global d’imposition de
l’autorité, de la modernité et c’est un mode qui s’impose à tous les secteurs de la société :
administrations publiques, entreprises, partis politiques qui se bureaucratisent, aux syndicats, aux
associations. La bureaucratie est un outil qui permet de diffuser dans l’ensemble du corps social des
vertus d’ordre social. On pense que l’Etat parvient à structurer la société grâce à des mécanismes de
régulation transversale qui lui permettent d’imposer son autorité. Jean Leca définit l’Etat comme
« un sous-ensemble du système social doté de ressources de légitimité, de moyens matériels, et ce
sous-ensemble exerce une action continue et non réciproque sur l’ensemble des autres sous-
systèmes sociaux. Il y a une croyance que l’Etat est en capacité de peser sur la négociation voire
définition des grands choix collectifs. Il y a une asymétrie favorable à l’Etat avec le développement de
la démocratie représentative qui traduit une relation politique entre Etat et société. La construction
bureaucratique de l’Etat permet d’établir des relations aux assujettis marquées par l’uniformité,
unilatéralité. Cette configuration des relations entre systèmes politiques et citoyens varie selon les
traditions considérées. Dans l’analyse fonctionnaliste, (Parsons) distingue les Etats forts et faibles,
selon la capacité réelle ou supposée des Etats à s’imposer à la société, cad dans leur capacité à
organiser la société. Cette vision traditionnelle a beaucoup évolué, sous l’influence de 2 facteurs :
- évolution des savoirs
- transformations sociales des sociétés occidentales
on porte un regard différent sur l’Etat et système politique. On les analyse à travers leur politique
publique et non pas leurs institutions. Ce nouveau regard porté sur le fonctionnement de l’Etat a
infléchi la pensée politique et une représentation du politique. Avant, on observait l’institution
étatique de façon figée. Ad, on l’observe dans une perspective dynamique sur moyenne et courte
durée. L’Etat en action, Muller, Jobert. C’est l’un des 1ers ouvrages traitant des politiques publiques
en France en 1887. En observant l’Etat en action, on s’aperçoit qu’il n’a qu’un lointain rapport avec
les représentations traditionnelles. L’Etat a besoin de manière continue de nouer des relations
étroites avec différents sous-systèmes sociaux, assez égalitaires – des relations bilatérales. On peut
se demander alors si l’Etat est en capacité d’imposer une volonté autonome aux acteurs sociaux.
Outre l’analyse des politiques publiques, la sociologisation de l’analyse politique a mis à jour des
formes pérennes d’interdépendance entre le système politique et certains groupes sociaux. Il y a une
porosité de l’Etat. pour la France, ce sont les travaux sur les élites administratives depuis 50 ans,
Pierre Birnbaum, les sommets de l’Etat. Des liens durables se nouent entre certains groupes et le
pouvoir public qui se traduisent par la permanence des choix et orientations. Pb de l’énarchie en
France. Cette sociologie historique souligne une spécificité française. C’est la forte présence de l’Etat
dans la vie économique. forte interdépendance des élites éco et étatiques – grandes familles
françaises. Les élites éco se légitiment en passant par les écoles d’Etat et l’Etat se lég pcq il accueille
les élites dans ses écoles. Pas la même en Italie, USA.
Françoise de Panafieu
Ajd on ne pense plus les relations Etat/société comme une subordination au profit du système
étatique :
- du fait de la complexification de la société
, Science politique 2
- nouvelles formes de représentation et de courtages d’intérêts créneaux d’expression
moins institutionnalisés. Ces formes plus dépolitisées, plus inégalitaires c’est le travail des
groupes d’intérêt, des lobbyistes, des nouveaux mouvements sociaux. Le rôle de ces
nouvelles institutions est renforcé par un système politique multi-niveaux, plus dilué. Il y a
plus de porosité du système.
- L’évolution de l’Etat-Providence vers l’Etat-régulateur va vers une perméabilité plus forte de
nos sociétés aux enjeux éco, sociaux. Par exemple, gestion publique qui évolue vers une
porosité plus forte de la frontière entre public et privé.
Les groupes d’intérêt
L’étude des groupes d’intérêt est le meilleur moyen pour se rendre compte des relations entre
société et système politique. L’étude permet de répondre à 3 questions :
- Par qui ? Par quels moyens, les intérêts de la société parviennent-ils à se faire entendre ?
- Comment fonctionne le système de courtage, de hiérarchisation et sélection des intérêts ?
- Pq les PP (pouvoirs publics) se mobilisent sur un pb plutôt qu’un autre ? on ne se mobilise
pas sur qqchose selon sa gravité. Il faut avancer d’autres explications. L’intérêt des groupes
d’intérêt est de répondre à cela.
Des liens d’interdépendance étroits se nouent en permanence entre les PP et un certain nb d’acteurs
et pr comprendre les logiques profonde de l’organisation des institutions publiques, il faut prendre
en compte ces interdépendances. L’analyse du rôle et de l’action des groupes d’intérêts remet en
cause l’idée selon laquelle il existe des frontières étanches entre secteurs public et privé, intérêt
particulier et général. Cette analyse remet en cause les dichotomies au cœur de nos idéologies
politiques.
Un groupe d’intérêt (GI) : organisation politique qui peut prendre différentes formes, association,
entreprise, syndicat, réseau informel sous l’impulsion d’un intérêt commun, il exprime des
revendications auprès du PP. il exprime des revendications au sens où elle cherche à faire modifier la
politique publique à son profit.
En France, depuis 1789, la tradition philo comme la pratique politique impose une forme
exclusivement politique et essentiellement parlementaire de la représentation des intérêts. On
retrouve cette idée chez Hobbes, Rousseau.
On estime que toutes les associations volontaires constituent des concurrents de l’Etat, divisent
l’expression de la souveraineté et qu’il convient de les éradiquer.
Jsq la fin du 17e, le libéralisme très individualiste considère qu’il ne peut exister de corps
intermédiaire entre l’Etat et les individus. Il faut attendre la loi WR de 1884 pour que ces groupes
soient reconnus. Il faut attendre 1901 pour que l’Etat donne un statut aux entreprises volontaires. A
partir du début de la IIIe répu, l’Etat commence à développer son intervention, toute une série de
politiques publiques au 1er rang desquelles des politiques éducatives. Pour mettre en œuvre ces
politiques, l’Etat se lance dans un système d’administration consultative. Il s’agit de créer des
espaces de concertation avec des associations émanant de la société civile. On crée toute une série
de Conseils supérieurs (travail, agri, pêche, instruction publique). Ce sont des instances qui
regroupent au niveau national les PP et acteurs des différents sous-systèmes sociaux. Ce sont des
arrangements corporatistes. En France, les travaux sur les groupes d’intérêt sont peu nbx et ceux qui
existent sont récents car on a longtemps per çu l’Etat français comme le modèle d’un Etat fort,
imperméable aux GI. En France plus qu’ailleurs, les GI sont considérés comme une maladie de la
démocratie.