Leçon 3 : Pouvoir et conflictualité
I- Le conflit comme source du pouvoir
A- Essai de définition
B- Les stratifications de l’ordre social
C- La politisation des intérêts
II- L’exercice du pouvoir
A- Généralités et définitions sur le pouvoir
B- Le pouvoir comme relation sociale
...
Introduction
Dominus qui veut dire maître est ambigu car renvoie à la relation maitre-esclave et à une autorité do -
mestique – autorité du père de famille. Il désigne un système global de relation, commandement et
d’obéissance cad un ensemble de contraintes plus ou moins acceptées qui permettent la régulation
d’une société. Max Weber dans économie et société « nous entendons par domination la chance,
pour des ordres spécifiques, de trouver obéissance de la part d’un groupe d’individus ».
La domination est une capacité de faire triompher sa volonté sur autrui. D’emblée, on voit que le
pouvoir est asymétrique (dominants et dominés).
La disposition à accepter le commandement, à obéir à une injonction.
C’est autour de cela que se joue la fiabilité du pouvoir. L’obéissance est troublante car elle est une
forme d’aliénation consentie. La violence n’est qu’une modalité des conditions de pouvoir. Comment
une relation de pouvoir peut-elle fonctionner en dehors de tout rapport collectif.
-> Sa majesté des mouches, Golding
-> Lysistrata, Aristophane
Leçon 3 : Pouvoir et conflictualité
Le politique est un système de régulation qu’une société invente pour maîtriser, circonscrire les
sources de conflictualité, afin de les rendre acceptables à l’organisation de son vivre ensemble. Cette
définition met l’accent sur le fait qu’il n’y a pas de société qui soit capable de s’autoréguler, où les
normes sont systématiquement respectées par tous au même moment. Toute société doit inventer
une institution de mise en normes pour que les règles du groupe soient respectées.
L’objectif premier de la chose politique est de résoudre les conflits pour faire en sorte que la conflic -
tualité demeure dans un périmètre acceptable pour la société (pas de guerre civile). Aucune société
n’est entièrement pacifiée. Pourquoi y-a-t-il des conflits ?
- dans un état de nature, l’homme serait un loup pour l’homme et donc que la pacification serait
l’œuvre d’une sorte de pacte que les hommes auraient signé entre eux pour un état protecteur.
I- Le conflit comme source du pouvoir
A- Essai de définition
Un conflit est une opposition entre des individus et des groupes d’individus qui défendent des va-
leurs et des intérêts divergents et qui cherchent à instaurer un rapport de force en leur faveur. Elle
présente 4 éléments :
- le conflit est une opposition, un antagonisme cad que c’est un type de relations sociales fon -
dé sur le désaccord. C’est une division, un clivage qui peut se détailler. C’est l’idée que les in -
dividus ont des groupes sociaux et qui se positionnent comme des adversaires et p-e un jour
des ennemis. Carl Schmitt avait considéré que la chose politique n’était rien d’autre qu’un
antagonisme entre l’ami et l’ennemi.
- le conflit est « normal » sauf dans le cas d’éradiquer l’adversaire. Il ne doit pas être pensé
spontanément comme un état de crise, dangereux, comme une pathologie des relations so -
ciales. Il est positif car cette conflictualité oblige les individus à résoudre une tension. L’inté-
rêt du conflit est bien souvent les pratiques de résolution. Saint-Augustin disait « la guerre ça
sert à faire la paix ». il faut parfois se mettre en conflit pour produire des formes de soudure
de la société.
, L’ORDRE POLITIQUE 2
- Le conflit est un révélateur de diversité, de pluralité. Toute société est fondée sur l’hétérogé-
néité. Surtout les démocraties sont des régimes politiques organisés autour du conflit admi -
nistré, raisonnable. La théorie de la démocratie postule qu’en démocratie toute opinion se
vaut.
- Le conflit n’est pas la violence. La violence est un recours à la force physique ou psycholo -
gique pour imposer sa volonté à autrui. La violence n’est qu’une ressource dans un conflit.
C’est un élément du répertoire d’actions pour les individus qui sont en conflit. Le conflit n’est
pas né spontanément à travers la violence. Elle est un outil qui peut devenir opportun à un
moment donné pour se faire entendre.
B- Les stratifications de l’ordre social
Il y a les divisions, clivages anthropologiques. Ce sont des divisions qui sont fondées sur des opposi-
tions à la fois naturelles et sociales (générations, genre). Ceci crée des divisions très fortes (division
homme/femme – division entre adultes/plus jeunes). Ces divisions naturelles ont été aggravées par
des divisions sociales. Elles sont l’occasion de produire des asymétries entre les groupes sociaux. La
domination sociale s’est faite par la domination politique. Ces structures anthropologiques se re -
trouvent dans toutes les sociétés. Ces starifications sociales sont potentiellement source de conflits.
Aucun groupe social n’accepte une domination permanente. Le droit est une manière subtile qu’ont
les sociétés d’inscrire des principes qui vont organiser la société. Exemple : divisions qui reposent sur
la création de groupes sociaux dont les frontières sont véritablement étanches = classes sociales.
hiérarchie.
La stratification sociale est le produit évident, universel de toute société. Les individus se sont regrou-
pés autour d’intérêts différents et ceci a généré des hiérarchies, asymétries. Il n’y a aucune raison
que les dominés acceptent la domination et donc il y a conflit.
C- La politisation des intérêts
Ces antagonismes, ces hiérarchies peuvent subsister à l’état latent sans donner lieu à de véritables
conflits ouverts. A certains moments, ce qui demeure latent peut s’ouvrir à une véritable conflictuali -
té. Pour ceci il faut deux choses :
- il faut qu’émerge une prise de conscience individuelle et collective cad cet état d’esprit qui un jour
s’éveille pour considérer que ce qui était plus ou moins acceptable ne l’est plus. C’est changer le re -
gard que l’on se fait de la situation dans laquelle on est. La conscientisation est un travail individuel. Il
faut aussi.
- mais surtout qu’il y ait une prise en charge de ce travail de politisation du conflit par des acteurs ins -
titutionnels, des professionnels du conflit. Ça a été le rôle historique des premiers partis politiques et
premiers syndicats. Tous deux sont des institutions qui visent à regrouper des individus autour d’inté -
rêts et valeurs conflictuelles et qu’ils entendent imposer contre d’autres groupes différents.
Easton est fondateur de la théorie du système politique. La politique est une dynamique en perpé-
tuelle
II- L’exercice du pouvoir
A- Généralités et définitions sur le pouvoir
La notion n’est pas propre au domaine du pouvoir. C’est une expérience sociale banale. Un individu
qui est dans une position de domination peut être victime d’un pouvoir ailleurs. Le pouvoir n’est pas
qqchose qui s’exerce partout, de la même manière.
Le pouvoir politique a une dimension territoriale, le pouvoir politique s’exerce sur un espace limité,
l’espace de la collectivité. C’est l’espace sur lequel les règles s’appliquent à tous.
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