L’ordre politique 1
L’ENCHANTEMENT DE LA POLITIQUE
Ce n’est pas un concept disciplinaire, il renvoie à un autre univers que celui de la politique. C’est une
expérience humaine qui est le travail de l’imagination. Etre capable d’imaginer, cad d’aller au delà
d’une simple observation de la réalité, se projeter dans un monde où le rêve offre l’occasion de re -
dessiner les contours d’un monde, totalement imaginé. C’est l’imaginaire social. Ce sont toutes les
émotions qui circulent.
G. Burdeau, la politique au pays des merveilles. Cette question des imaginaires n’est pas propre au
monde politique. C’est l’ensemble de la vie sociale, de nos pratiques quotidiennes. Tous nos compor -
tements sont déterminés par un ensemble de valeurs.
Quand on travaille sur les imaginaires, il ne faut pas considérer que l’on est dans l’irrationnel. Ce
n’est pas pcq on ne tombe pas dans le piège d’un monde illogique. Il est raisonnable d’avoir peur
pour pouvoir survivre. Cette question de l’enchantement n’est pas une manière plaisante d’aller voir
les coulisses du pouvoir. On parle de qqchose qui a ses raisons, sa rationalité.
La modernité produit des imaginaires mais il y a une compatibilité entre les croyances et le moderne.
Cela veut bien dire qu’il n’y a pas de trace de primitivité mais savoir comment les sociétés
construisent leurs croyances.
Rapport entre psychanalyse et politique
Leçon 11 Les dimensions symboliques du politique
I- Définition de la notion
- 21 mai 1981 : jour de l’investiture Fr Mitterrand. Pour la 1 ère fois, la société française s’est
choisie un président de gauche. Il décide de qqchose d’unique, il est allé au Panthéon et on a
une archive extra qui est la remontée à pied de la rue Soufflot qui se dirige vers le Panthéon,
il y rentre, a 3 roses rouges dans la main et il va déposer une rose sur chacune des tombes de
Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher. Grand moment d’émotion collective et l’une
des plus belles mises en scène de la politique. C’est un événement qui a duré une heure, qui
dans l’absolu ne sert à rien. Ce n’est pas inscrit dans la constitution mais qui entendait signi -
fier qqchose de fort. On est donc bien ici dans le travail d’un sens à donner à cette manifesta -
tion, une manière de raconter une histoire. Il était raconté que voici un homme qui avait reçu
la légitimité du peuple français, aller par une sélection. C’est le symbole Jean Jaurès incar-
nant la puissance du socialisme.
- rituel de la mort du Roi. Il est l’incarnation du royaume et l’une des grandes inquiétudes de
l’époque c’est que se passe-t-il à la mort du Roi ? La mort physique d’un Roi met en place
une période d’incertitude qu’il fallait essayer de conjurer. Ils ont inventé un rituel qui consis -
tait à faire un mannequin d’osier, fabriqué avec les vêtements royaux et allongé sur le lit du
Roi. C’est un simulacre. « Le Roi est mort, vive le Roi ». la théorie de l’époque disait qu’il fal-
lait absolument dissocier le corps physique, mortel et le corps métaphorique du roi qui ne
peut pas mourir. Autour de ce simulacre se pose la question de la permanence d’une insititu-
tion politique. Cela montre la puissance symbolique du politique. Autour de ce rite, se re-
groupe un ensemble d’acteurs qui vont donner à croire à la permanence du royaume. Toutes
les lois de royaume donnent une forme de légitimité très importante
, L’ordre politique 2
- Dans une ethnie dans le sud du Soudan, les peuples ont une pratique pour instaurer le chef.
Celui qui devient chef à la suite de la mort du précédent va être désigné dans un clan particu -
lier et doit pour devenir chef, subir un certain nombre de rituels – enfermer dans une case
pendant quelques jours, il va être victime de l’ostracisme et de toutes les raisons d’abomina-
tion.
Il y a un souci de mettre en scène le pouvoir, un phénomène de théâtralisation de pouvoir qui
conduit les dirigeants mais aussi les sociétés à organiser une série de rituels pour donner de la visibili-
té et du sens à un certain nombre de paroles.
La puissance symbolique est d’être capable de sortir du réel pour projeter la société dans l’imagina-
tion.
La symbolique politique c’est un système organisé de signes surchargés de sens dont la fonction est
de réactiver, dans une société donnée, les codes culturels à l’origine des croyances et des pratiques
politiques.
C’est ça le sens même du symbole. Un symbole est un signe dont l’utilisation évoque autre chose que
ce qu’il est. C’est une projection de sens sur un objet. Dans un cadre particulier, le regard que nous
portons sur l’objet lui fait oublier sa nature. Notre regard s’attache au sens que nous lui portons. La
colombe c’est la paix, une sorte d’intelligence analogique. Nous associons la paix à la colombe. Le po -
litique consomme énormément de symboles pour faire vivre, croire des choses et pour faire croire à
une conscience collective fondamentale.
Un système symbolique est composé d’un nombre illimité d’objets. Rien n’interdit à des choses d’ac-
quérir une puissance symbolique. Les choses qui font l’objet d’un transfert symbolique sont symbo -
liques du fait de notre regard.
Un objet peut être symbolique, un personnage .
Un drapeau est un bout de tissu -> surcharge de sens qui peut entrainer des émeutes si on porte at -
teinte au symbole.
Les symboles ne sont pas des outils de gouvernement. Les dominants utilisent dans leur manière de
gouverner des outils symboliques. Mais le citoyen a aussi les moyens d’instrumentaliser les objets et
de leur donner du sens.
Par exemple : photo où à l’occasion d’une célébration de la fin de la 1GM Mitterrand et homologue
allemand s’étaient retrouvés dans un cimetière et la photo a saisi le moment où ils se tenaient la
main. La poignée de main entre le chancelier et le Pdt français= sens d’une réconciliation forte sur
lieu symbolique.
Par le bas : Jeanne d’Arc
L’espace politique est saturé de moments symboliques, d’expériences symboliques.
II- La construction symbolique de la réalité
Mise en avant une fonction particulière de notre intelligence qui est une construction et d’imagina-
tion, pour imposer sur la réalité des formes particulières de lecture du réel qui font oublier le réel.
Pour cela, pour admettre cette puissance de la construction des imaginaires, il convient de se dé-
prendre d’une attitude d’exagérément réaliste, positiviste cad d’une attitude qui considère que ce
qui est vrai n’est que ce qui se voit, que le vrai n’est que dans la matérialité des objets. C’est une vi -
sion très matérialiste. Durkheim disait qu’il faut considérer des faits sociaux comme des choses. Cette
lecture du monde a existé dans les sciences sociales : il ne faut s’intéresser qu’à ce qui existe et c’est
le vrai. Il associe la vérité à qqchose d’objectivable et de visible. Le réel c’est ce que je fabrique en
pensant et c’est ce que disent toutes les sciences sociales qui ont pour objet la construction sociale
L’ENCHANTEMENT DE LA POLITIQUE
Ce n’est pas un concept disciplinaire, il renvoie à un autre univers que celui de la politique. C’est une
expérience humaine qui est le travail de l’imagination. Etre capable d’imaginer, cad d’aller au delà
d’une simple observation de la réalité, se projeter dans un monde où le rêve offre l’occasion de re -
dessiner les contours d’un monde, totalement imaginé. C’est l’imaginaire social. Ce sont toutes les
émotions qui circulent.
G. Burdeau, la politique au pays des merveilles. Cette question des imaginaires n’est pas propre au
monde politique. C’est l’ensemble de la vie sociale, de nos pratiques quotidiennes. Tous nos compor -
tements sont déterminés par un ensemble de valeurs.
Quand on travaille sur les imaginaires, il ne faut pas considérer que l’on est dans l’irrationnel. Ce
n’est pas pcq on ne tombe pas dans le piège d’un monde illogique. Il est raisonnable d’avoir peur
pour pouvoir survivre. Cette question de l’enchantement n’est pas une manière plaisante d’aller voir
les coulisses du pouvoir. On parle de qqchose qui a ses raisons, sa rationalité.
La modernité produit des imaginaires mais il y a une compatibilité entre les croyances et le moderne.
Cela veut bien dire qu’il n’y a pas de trace de primitivité mais savoir comment les sociétés
construisent leurs croyances.
Rapport entre psychanalyse et politique
Leçon 11 Les dimensions symboliques du politique
I- Définition de la notion
- 21 mai 1981 : jour de l’investiture Fr Mitterrand. Pour la 1 ère fois, la société française s’est
choisie un président de gauche. Il décide de qqchose d’unique, il est allé au Panthéon et on a
une archive extra qui est la remontée à pied de la rue Soufflot qui se dirige vers le Panthéon,
il y rentre, a 3 roses rouges dans la main et il va déposer une rose sur chacune des tombes de
Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher. Grand moment d’émotion collective et l’une
des plus belles mises en scène de la politique. C’est un événement qui a duré une heure, qui
dans l’absolu ne sert à rien. Ce n’est pas inscrit dans la constitution mais qui entendait signi -
fier qqchose de fort. On est donc bien ici dans le travail d’un sens à donner à cette manifesta -
tion, une manière de raconter une histoire. Il était raconté que voici un homme qui avait reçu
la légitimité du peuple français, aller par une sélection. C’est le symbole Jean Jaurès incar-
nant la puissance du socialisme.
- rituel de la mort du Roi. Il est l’incarnation du royaume et l’une des grandes inquiétudes de
l’époque c’est que se passe-t-il à la mort du Roi ? La mort physique d’un Roi met en place
une période d’incertitude qu’il fallait essayer de conjurer. Ils ont inventé un rituel qui consis -
tait à faire un mannequin d’osier, fabriqué avec les vêtements royaux et allongé sur le lit du
Roi. C’est un simulacre. « Le Roi est mort, vive le Roi ». la théorie de l’époque disait qu’il fal-
lait absolument dissocier le corps physique, mortel et le corps métaphorique du roi qui ne
peut pas mourir. Autour de ce simulacre se pose la question de la permanence d’une insititu-
tion politique. Cela montre la puissance symbolique du politique. Autour de ce rite, se re-
groupe un ensemble d’acteurs qui vont donner à croire à la permanence du royaume. Toutes
les lois de royaume donnent une forme de légitimité très importante
, L’ordre politique 2
- Dans une ethnie dans le sud du Soudan, les peuples ont une pratique pour instaurer le chef.
Celui qui devient chef à la suite de la mort du précédent va être désigné dans un clan particu -
lier et doit pour devenir chef, subir un certain nombre de rituels – enfermer dans une case
pendant quelques jours, il va être victime de l’ostracisme et de toutes les raisons d’abomina-
tion.
Il y a un souci de mettre en scène le pouvoir, un phénomène de théâtralisation de pouvoir qui
conduit les dirigeants mais aussi les sociétés à organiser une série de rituels pour donner de la visibili-
té et du sens à un certain nombre de paroles.
La puissance symbolique est d’être capable de sortir du réel pour projeter la société dans l’imagina-
tion.
La symbolique politique c’est un système organisé de signes surchargés de sens dont la fonction est
de réactiver, dans une société donnée, les codes culturels à l’origine des croyances et des pratiques
politiques.
C’est ça le sens même du symbole. Un symbole est un signe dont l’utilisation évoque autre chose que
ce qu’il est. C’est une projection de sens sur un objet. Dans un cadre particulier, le regard que nous
portons sur l’objet lui fait oublier sa nature. Notre regard s’attache au sens que nous lui portons. La
colombe c’est la paix, une sorte d’intelligence analogique. Nous associons la paix à la colombe. Le po -
litique consomme énormément de symboles pour faire vivre, croire des choses et pour faire croire à
une conscience collective fondamentale.
Un système symbolique est composé d’un nombre illimité d’objets. Rien n’interdit à des choses d’ac-
quérir une puissance symbolique. Les choses qui font l’objet d’un transfert symbolique sont symbo -
liques du fait de notre regard.
Un objet peut être symbolique, un personnage .
Un drapeau est un bout de tissu -> surcharge de sens qui peut entrainer des émeutes si on porte at -
teinte au symbole.
Les symboles ne sont pas des outils de gouvernement. Les dominants utilisent dans leur manière de
gouverner des outils symboliques. Mais le citoyen a aussi les moyens d’instrumentaliser les objets et
de leur donner du sens.
Par exemple : photo où à l’occasion d’une célébration de la fin de la 1GM Mitterrand et homologue
allemand s’étaient retrouvés dans un cimetière et la photo a saisi le moment où ils se tenaient la
main. La poignée de main entre le chancelier et le Pdt français= sens d’une réconciliation forte sur
lieu symbolique.
Par le bas : Jeanne d’Arc
L’espace politique est saturé de moments symboliques, d’expériences symboliques.
II- La construction symbolique de la réalité
Mise en avant une fonction particulière de notre intelligence qui est une construction et d’imagina-
tion, pour imposer sur la réalité des formes particulières de lecture du réel qui font oublier le réel.
Pour cela, pour admettre cette puissance de la construction des imaginaires, il convient de se dé-
prendre d’une attitude d’exagérément réaliste, positiviste cad d’une attitude qui considère que ce
qui est vrai n’est que ce qui se voit, que le vrai n’est que dans la matérialité des objets. C’est une vi -
sion très matérialiste. Durkheim disait qu’il faut considérer des faits sociaux comme des choses. Cette
lecture du monde a existé dans les sciences sociales : il ne faut s’intéresser qu’à ce qui existe et c’est
le vrai. Il associe la vérité à qqchose d’objectivable et de visible. Le réel c’est ce que je fabrique en
pensant et c’est ce que disent toutes les sciences sociales qui ont pour objet la construction sociale
