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Économie
M. BUISSON
Lycée du Parc – ECS – 821 – 2020/2021
Module 1 – Chapitre 3 :
Les marchés
Introduction
Comprendre les mécanismes d’un marché représentatif : le marché pétrolier.
Évolution du prix du baril de pétrole
Une matière première aussi essentielle que le pétrole voit son prix varier intensément à cause des chocs asymétriques
d’offre et de demande : la croissance du prix s’explique par un choc asymétrique positif de demande par rapport à l’offre
et la décroissance du prix par l’inverse.
En 2007, la hausse considérable du prix du baril de pétrole (qui fait plus que doubler) s’explique par une forte
hausse de la demande, due à la période de grande expansion de l’Asie du Sud-Est et de la Chine. Cette dernière
est alors devenue le premier pays consommateur de pétrole.
En 2008, suite à la crise financière, la baisse de la consommation et de la demande expliquent la chute du prix.
Malgré l’extrême volatilité du prix du pétrole, pourquoi le consommateur ne ressent-il que très peu ces variations ?
Les taxes constituent 80% du prix du pétrole à la pompe. Celles-ci sont fixes par litre de pétrole, quelles que soient les
conditions de la conjoncture du marché pétrolier. Le prix à la pompe ne subit donc qu’une faible influence de la variation
du prix de la matière première.
En revanche, la volatilité est très préjudiciable aux secteurs qui utilisent le pétrole brut, et qui paient ainsi la matière
première en grande quantité à son prix brut. C’est le cas pour les industries dans la pétrochimie, le bâtiment etc…
,Cette volatilité résulte de la difficulté des offreurs à ajuster leur production à la demande en temps réel. Il faut plusieurs
années pour investir dans de nouvelles infrastructures et mettre en service de nouveaux puits : la mise en exploitation
n’est pas instantanée. Lorsqu’on décide d’investir dans une période où l’offre est insuffisante, rien ne garantit que quand
l’offre sera élargie, la demande sera toujours au même niveau.
I. Marché et concurrence
Point de leçon
Définition générale :
Un marché correspond à un ensemble des mécanismes qui assure la confrontation de l’offre et de la demande d’un
bien ou d’un service particulier. Un marché comprend cinq acteurs principaux : les clients, les producteurs, les
distributeurs, les influenceurs et les régulateurs (législateur, organismes publics).
Prenons comme exemple trois marchés très différents tout au long du chapitre : le marché automobile, du blé, et de l’art.
Le marché du blé est très internationalisé, les prix fluctuent très fréquemment.
Le marché automobile est un marché oligopolistique (il y a un nombre limité d’offreurs). Les voitures étant des
biens industriels standardisés, leurs prix ne sont actualisés que très rarement (ce sont des prix catalogues). Ces
sont également des biens dits hétérogènes : une voiture n’est jamais similaire à une autre, alors que le blé est dit
relativement homogène.
Le marché de l’art est un marché avec peu d’acheteurs et de vendeurs. Les biens sont uniques, ce qui explique
pourquoi la notion de prix est complexe à établir : il est fixé spécifiquement à l’œuvre lors de ventes aux enchères.
A. L’efficacité des marchés concurrentiels
Point de leçon
La concurrence pure et parfaite :
U ne concurrence « pure » :
L’atomicité : les offreurs et/ou demandeurs sont si nombreux et petits relativement à la taille du
marché qu'une décision individuelle de leur part est sans effets sur le reste des agents y étant présents.
Ce n'est pas le cas dans un monopole (un offreur est hégémonie) ou monopsone (un demandeur est
unique), dans lequel le prix est « fixé » par l’agent dominant, et non « pris » (les agents
sont « preneurs de prix ») par l’accord mathématique entre demande et offre. Un marché respectant
ce critère est dit « atomistique ».
L’homogénéité des produits : les produits doivent être considérés comme identiques entre les
différents producteurs dans un marché pour déterminer un prix général à partir de l’offre et la
demande.
La libre entrée et sortie des actifs sur les marchés : absence de règles, de loi, de contraintes
économiques ou techniques qui empêchent d’entrer sur le marché.
Il est cependant compliqué d’entrer sur n’importe quel marché qui soit : pour le blé, il faut du capital
foncier, des machines ; produire dans l’automobile ne s’improvise pas, faire des œuvres d’art encore
moins.
U ne concurrence « parfaite » :
La libre circulation des facteurs de production (le capital et le travail) : les facteurs de production
sont parfaitement mobiles et peuvent se déplacer d'une industrie à l'autre. La main-d'œuvre et les
capitaux se dirigent spontanément vers les marchés où la demande est supérieure à l'offre, pour
équilibrer.
La transparence de l’information (qualité, prix, expression des besoins, etc.). Or, sur les marchés
réels, l’information est imparfaite, l'un des phénomènes étant l’existence d’asymétrie d’information.
Le marché du blé est très transparent, le marché automobile l’est moins (on peut penser au scandale
Volkswagen du dieselgate) : l’information du vendeur est plus complète que celle dont dispose
l’acheteur. Le marché de l’art est très opaque : les acheteurs peuvent se cacher, il y a des faussaires…
, L’équilibre du marché et la loi de l’offre et de la demande : le cas de l’offre et la demande de logement.
La courbe de demande suggère les prix maximaux pour lesquels les acheteurs sont disposés à payer pour une certaine
quantité de biens.
La courbe d’offre indique les prix minimaux demandés par les vendeurs pour proposer une certaine quantité de biens.
L’offre la demande dépendent du prix :
Quand l’offre est inférieure à la demande, les prix augmentent.
Quand l’offre est supérieure à la demande, les prix baissent.
Selon la loi de l’offre et de la demande, les prix ont tendance à converger vers le prix d’équilibre pour lequel il y a égalité
entre l’offre et la demande. Mais il existe aussi des cas pour lesquels les prix restent fixes : c’est souvent lorsque que le
fabricant a le monopole sur son activité. En effet, quel que soit le prix, il vendre son produit puisque la concurrence est
inexistante. Sur un marché concurrentiel, les prix sont soumis à des variations très fortes.
Les chocs asymétriques :
Un choc positif correspond à un déplacement vers la droite de la courbe, inversement pour les chocs négatifs.
Choc positif Choc négatif
Choc de demande 𝑃 𝑒𝑡 𝑄 𝑃 𝑒𝑡 𝑄
Choc d’offre 𝑃 𝑒𝑡 𝑄 𝑃 𝑒𝑡 𝑄
Pourquoi une grande surface immobilière, c’est moins cher ?
La pression est toujours plus forte pour les petites surfaces : c’est le minimum pour ne pas vivre dans la rue. Les
demandeurs ne peuvent pas faire autrement. La demande est donc forte et les offreurs augmentent les prix.