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Les bases en économie : la banque et la monnaie

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Un cours éclairant sur le fonctionnement du système bancaire et l'émission de la monnaie, ce qui fait sa valeur, l'origine de l'inflation, les réponses à apporter. Parfait pour débuter ou consolider ses bases en économie.

Aperçu 2 sur 12  pages

  • 2 mai 2022
  • 12
  • 2021/2022
  • Notes de cours
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2
Économie
M. BUISSON


Lycée du Parc – ECS – 821 – 2020/2021

Module 1 – Chapitre 2 :

La monnaie
I. Le rôle de la monnaie dans l’économie

A. Les transformations de la monnaie.

L’Histoire a retenu la définition de la monnaie selon Aristote, le premier à l’avoir théorisée.

Selon lui, elle doit respecter trois critères :
 C’est une unité de compte : c’est l’unité qui permet de comparer deux objets. La monnaie est un contrepoint
normatif qui associe à chaque objet une valeur universelle : elle crée un étalon des valeurs.

C’était le cas de l’ECU (l’unité de compte européenne), l’ancêtre de l’euro. L’ECU était un panier de
valeurs, et sa propre valeur était déterminée par un panier de monnaie, comprenant tout ou partie des
monnaies des pays membres de l'Union européenne. Elle était par définition plus stable que les monnaies
qui la composaient, la faiblesse éventuelle d'une monnaie du panier étant compensée par la force des
autres monnaies.

C’est aussi le cas aujourd’hui du DTS (droit de tirage spécial) : une monnaie artificielle créée par le FMI
qui permet aux membres du fond de compléter leurs réserves existantes (réserves en or, réserves en
devises et créances sur le FMI). Le DTS est en même temps l'unité de compte du FMI. Sa valeur est
fixée sur la base d'un panier de monnaies de référence. Ce panier est actuellement composé comme suit
: 45 % en dollar, 29 % en euro, 15 % en yen et 11 % en livre sterling.

Question : Pourquoi ne pas mettre une monnaie universelle mondiale ? C’est ce qu’avait proposé Keynes
au sommet de Bretton-Woods après la 2GM pour la création d’un nouveau système monétaire
international. Il voulait mettre en place une monnaie supranationale, le « bancor », à laquelle les
monnaies auraient été rattachées. Mais les Etats-Unis, attachés à la place économique qu’ils avaient
prise et à leur dollar, refusèrent.

 C’est un intermédiaire des échanges : elle sert à régler des transactions dans une zone. Elle règle en économie le
problème de la double coïncidence des désirs : on met un intermédiaire au troc qui était difficile à trouver et
bloquait l’économie.

 Une réserve de valeur : la monnaie est un lien entre présent et avenir. Les monnaies les plus anciennes, ce sont
toujours des objets qui ne s’usent pas trop vite, car on a besoin d’une pérennité (des objets métalliques).
Donc pourquoi l’étalon-or ? Parce qu’on a confiance dans le fait que l’humanité aura toujours attrait à l’or.

Point de leçon
Définition générale :

La monnaie est un actif (ce que l’on détient) parfaitement liquide (c’est-à-dire directement échangeable), utilisé
comme un moyen de paiement sur un territoire donné, qui permet d’éteindre les dettes.

, Il existe trois formes historiques de monnaie :

 La monnaie métallique : dépend de la valeur du métal qui les constitue. Il existe un lien entre la valeur de la
monnaie et la valeur du métal qui la compose. C’est aujourd’hui moins de 1% de la masse monétaire en
circulation. Mais historiquement, les pièces métalliques sont devenues le moyen d’échange incontournable pour
commercer puisque leur valeur dépendait de leur poids : on pouvait ainsi adapter le poids en métal en fonction
de la valeur des marchandises que l’on achetait. De plus, ce sont des réserves de valeur stockables et non
périssables.

 Le bimétallisme : il existe une égalité de valeur entre un poids d’or et un autre poids d’argent (1 franc
= 322mg d’or = 5g d’argent). Mais, le système pose un problème : maintenir un équilibre entre or et
argent n’est pas aisé, les rythme d’extraction d’or et d’argent ne sont pas les mêmes… On met en place
au XVIème siècle la loi de Gresham (financier britannique du XVIIème). Celle-ci constate que « lorsque
dans un pays circulent deux monnaies dont l'une est considérée par le public comme bonne et l'autre
comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne ». En effet, lorsque deux monnaies se trouvent
simultanément en circulation avec un taux de change légal fixe, les agents économiques préfèrent
conserver, thésauriser la « bonne » monnaie, et par contre utilisent pour payer leurs échanges la «
mauvaise » dans le but de s'en défaire au plus vite.
 Le monométallisme or, à partir de la fin du XIXème siècle.

Conclusion : la monnaie métallique présentait des avantages non négligeables aux prémices du commerce. Mais,
avec le progrès des échanges et l’intensification du commerce, il a fini par révéler ses limites : elle est lourde,
peut être volée, son poids peut changer, et surtout, on ne découvre pas suffisamment de métal pour soutenir le
rythme économique notamment aux débuts de la révolution industrielle.

 La monnaie fiduciaire : fidus = confiance. Elle n’a pas de valeur intrinsèque mais une valeur garantie par la
Banque Centrale. C’est ce que l’on appelle aussi la monnaie-papier que constituent les billets. C’est aujourd’hui
7 à 8% de la monnaie en circulation. À l’origine, le billet est une contrepartie d’un dépôt en métal dans une
banque (voir le système de John Law en France). Mais la tentation pour les États est d’émettre plus de billets
qu’ils ne possèdent d’encaisse métallique : cela provoquera la fin du système de Bretton Woods dans les 1970’s.

 La monnaie scripturale : script = l’écriture. La monnaie qui n’est qu’écriture, celle qui circule sur les comptes
bancaires. Elle constitue 90% de la monnaie en circulation aujourd’hui. Chèques, virements, lettres de change,
cartes bancaires et autres supports numériques : ces différents moyens de paiement constituent les supports de
la monnaie scripturale, pas la monnaie en elle-même.

Mouvement de dématérialisation progressif de la monnaie, signe que l’on évolue dans des économies plus complexes.

Point de leçon
Michel Aglietta et André Orléan, La monnaie entre violence et confiance (2002) :
Quelle est leur théorie ?
La monnaie repose sur une relation de confiance au sein d’une communauté sociale, et un rapport de souveraineté.
Les monnaies circulent à partir du moment où les États garantissent la stabilité sociale et inspirent la confiance
relativement à leur zone de souveraineté. Étant donné que la monnaie est un lien entre présent et avenir, la
confiance en l’avenir est primordiale pour l’essor des échanges monétaires :

Des exemples :
 En 1914, les investisseurs ont paniqué, les petits porteurs ont retiré les avoirs des banques et ont asséché
les liquidités, ce qui avait provoqué une dépression financière.

 Crise de assignats au lendemain de la Révolution Française :
Après 1789, les caisses de l’Etat sont vides et le pays est considérablement endetté : entre 4 et 5 milliards
de livres. On décide alors de mettre à disposition les biens du clergé, en les vendant aux enchères. Mais
cette vente est très lente : on décide d’accélérer l’entrée de capitaux en créant les assignats, des bonds mis
en vente par l’État et qui représentent des fractions du patrimoine saisi (à la manière d’actions
d’entreprises). Mais l’assignat perd peu à peu de sa valeur. L’État, qui ne sait comment réagir, produit
plus d’assignats : le montant cumulé de tous les assignats produits dépasse les 45 milliards de livres, au
lieu des 3 milliards qu’il ne fallait pas dépasser, et qui correspondaient à la valeur réelle des biens du
clergé. Mais on s’aperçoit enfin que la cause de l’inflation réside dans la surproduction des assignats, le
contrôle des prix ne permettant pas de baisser ceux-ci mais ayant pour effet de créer la pénurie.

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