Références – Géopolitique.
Ouvrages sur le Proche et Moyen-Orient.
Edw ard Saïd, L’Orientalism e. L’Orient créé par l’Occident.
Pour lui, « l’Orient » est une création de l’Occident, son double, son contraire, l’incarnation de ses craintes
et de son sentim ent de sup ériorité tout à la fois, la chair d’un corps dont il ne voudrait être que l’esprit .
Il y analyse le système de représentations presque identique dans lequel les puissances occidentales – la France,
l’Angleterre, les Etats-Unis – ont, au fil des siècles, enfermé l’Orient. L’enjeu est de taille : « L’Orient n’est pas seulement
le voisin immédiat de l’Europe, il est aussi la région où l’Europe a créé les plus vastes, les plus riches et les plus anciennes
de ses colonies, la source de ses civilisations et de ses langues, il est son rival culturel et lui fournit l’une des images de
l’Autre qui s’impriment le plus profondément en elle. De plus, l’Orient a perm is d e définir l’Europe (ou
l’Occident) par contraste : son idée, son image, sa personnalité, son expérience. La culture européenne s’est renforcée
et a précisé son identité en se démarquant d’un Orient qu’elle prenait comme une forme d’elle-même inférieure et
refoulée. »
M ike D avis , Le stade D ubaï du capitalism e.
Village devenu métropole mondiale en moins de vingt ans, lieu de tous les superlatifs, Dubaï pourrait bien signaler
l’émergence d’un stade nouveau du capitalisme, encore inconnu sous nos cieux : un système à la fois plus ludique, par la
généralisation du loisir touristique et de la jouissance commerciale, et plus violent, entre chantiers esclavagistes et
politique de la peur, grâce aux guerres qui font rage de l’autre côté du Golfe persique – soit une société sans vie sociale
ni classe moyenne, pur mirage de gadgets sans nombre et de projets pharaoniques.
G eorge C orm résume une grande partie de la géopolitique du Proche et Moyen-Orient en évoquant les quatre
malheurs de la région :
Le lieu de naissance des trois monothéismes.
Un carrefour géographique convoité.
Le plus grand réservoir d’énergie mondial.
Le démantèlement de l’Empire ottoman.
P ierre H assner, Etats-U nis : l'em pire de la force ou la force de l'em pire ?
Le double sentiment de vulnérabilité, induite par le 11 septembre, et d’invincibilité depuis la disparition de l’Union
soviétique conduit néanmoins les Etats-Unis à une sorte de « w ilsonnism e botté ». La guerre contre le terrorisme
exonère les Etats-Unis de leurs obligations internationales ; elle les autorise à désigner des « Etats voyous » susceptibles
d’abriter des terroristes et de les combattre, fût-ce à titre préventif ; elle frappe enfin d’obsolescence la discussion
nucléaire et l’équilibre de la terreur.
Pierre Hassner a raison de pointer les risques de cette dérive. La guerre préventive ouvre la porte à un « dilemme de
sécurité » pour l’Etat qui en est la cible : s’il est sur le point d’être attaqué au motif qu’il a l’intention de se doter
d’armes de destruction massive (l’Irak de Saddam Hussein), autant qu’il s’en dote le plus rapidement possible pour se
défendre ! Elle pose surtout un problème de légitimation : quelle autorité décide de qui est un Etat-voyou ? Quelle
instance autorise une guerre préventive. Voilà les limites de tout empire hobbesien : si les Etats-Unis poursuivent leur
unilatéralisme, ils devront craindre d’être haïs.
P atrick H aenni, L’islam de m arché L’autre révolution conservatrice.
Tandis que l’attention est polarisée par l’islamisme radical, un autre islam est en train de voir le jour : l’islam de marché.
Fait de compromis pragmatiques et de syncrétismes nouveaux avec l’Occident, il s’alimente à la culture managériale,
vante la réussite individuelle, prône la réalisation de soi, acclimate les normes religieuses aux impératifs du marketing et