Références – Géopolitique.
Ouvrages sur la France.
P ierre B ourdieu, Les H éritiers (1964)
Pierre Bourdieu dénonce des « sociétés bloquées », dans lesquelles l'égalité des chances est une illusion. Les « héritiers »
(enfants des classes bourgeoises) ont de grandes chances d'accéder aux postes prestigieux car ils disposent de la culture
nécessaire, contrairement aux enfants des classes modestes. En clair, le milieu des élites est un microcosme réservé aux
« héritiers ».
Sébastien A bis et Thierry Pouch , A griculture et m ondialisation. U n atout géopolitique pour la France
A l'échelle planétaire, il y a des liens entre mondialisation et agriculture :
Nouveau classement des puissances agricoles avec le rattrapage voire le dépassement des pays industrialisés par
de nouveaux pays (Brésil par exemple).
Tensions sur les ressources : en s'industrialisent et en s'urbanisant, les économies émergentes ont moins de
surfaces cultivables et plus de besoins alimentaires. D'où une pression sur les produits mondiaux, et une hausse
des prix car les émergents importent massivement.
Puissance agricole devient un atout géopolitique : la sécurité alimentaire est devenue un enjeu majeur, surtout
pour les émergents.
Pourquoi l'agriculture est un atout dans la mondialisation pour la France : comme les auteurs l'ont montré, les enjeux
sur la sécurité alimentaire s'intensifient. Dès lors, il ne faut pas croire que l'agriculture appartient au passé, elle fait
toujours l'objet d'enjeux majeurs. S. Abis et T. Pouch ont une approche géopolitique du rôle de l'agriculture en France,
elle permet de peser géopolitiquement.
M ichèle Tribalat, A ssim ilation, la fin du m odèle français (2013)
La proportion d'immigrés en France a augmenté : de 7,4% en 1999 à 8,5% en 2009.
Le modèle de l'assimilation a été un échec puisqu'il n'y a pas eu de brassage entre les populations natives et les
populations im m igrées : comme le montre C hristophe G uilluy dans Fractures françaises, il y a une
ségrégation sociale et spatiale entre les populations natives et les populations immigrées. Or la mixité socio-
spatiale est une condition nécessaire pour l'assimilation.
C hristophe G uilluy, La France périphérique (2014)
Les classes populaires sont reléguées dans la France périphérique : par opposition à la « France métropolitaine »,
ce sont les petites villes, les territoires éloignés des métropoles qui souffrent de la mondialisation. Les classes
populaires fuient les banlieues d'immigration récente et les grandes métropoles, lieux de résidence des classes
dirigeantes. Guilluy parle d'un « vivre-ensem ble séparé » pour ces Français.
C es populations ont le sentim ent d'être abandonné par rapport aux banlieues : la France périphérique
critique vivement l'Etat-providence, elle se sent exclue des plans politiques contrairement aux banlieues qui sont
toujours intégrées aux projets.
C hristophe G uilluy , Fractures françaises :
Il nuance la vision fausse que l’on a sur les banlieues. Ce ne sont pas les banlieues dont on parle le plus qui seraient les
plus à plaindre. L’exemple symptomatique : la Seine-Saint-Denis. C’est un département, par la proximité avec Paris, des
entreprises, des infrastructures efficaces, ce n’est plus du tous ces quartiers de grands ensembles. Cet isolement est plus
intellectuel, culturel qu’il ne relève d’un cloisonnement par défaut d’infrastructures
, Jean-François G ravier, P aris et le désert français (1947)
Il fut le premier à mettre en évidence la macrocéphalie parisienne. Une des explications avancées par l'auteur est la
suivante : la centralisation politique à Paris a incité les principaux acteurs économiques à vouloir s'en rapprocher, puisque
tout se décidait à Paris, accentuant ainsi la macrocéphalie qui devint à la fois politique et économique.
R ené U hrich, La France inverse ? (1987)
Il souligne la perte de vitesse du Nord et de l'Est par rapport au dynamisme du Sud et de l'Ouest. Les villes du Sud et
de l'Ouest montent en réputation avec une attractivité croissante des technopoles (aérospatial à Toulouse, centre IBM
à Montpellier).
R obert Frank, La hantise du déclin (2014)
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la France est obsédée par l'idée de retrouver son rang : contrairement à ce que l'on
pourrait penser, cette peur du déclin ne date pas des années 1980 et de la mondialisation mais est bien antérieure.
Cependant, aujourd'hui la hantise du déclin se ressent à plusieurs niveaux : tandis que dans les années 1940, la peur
portait essentiellement sur la position internationale et le fait d'être reléguée au rang de puissance secondaire, elle porte
aujourd'hui non seulement sur l'influence géopolitique mais aussi sur l'identité et la peur d'une dilution de l'identité
dans la planète mondialisée.
N icolas B averez, La France qui tom be (2003) – (lien ici).
La France n'a toujours pas abandonné son ambition, mais ses moyens sont dorénavant limités : « L'écart se creuse entre
la rhétorique de la puissance et les moyens de son exercice ».
Pour Baverez, le déclin français réside dans le fait que la France n'a pas su se moderniser et s'adapter aux changements
du monde dans les années 1980 : par exemple, critique d'un Etat qui n'a pas su se réformer depuis le modèle des années
1960. Notre pays, qui vit depuis vingt-cinq ans au-dessus de ses m oyen s, est dirigé par des élites, de gauche comme
de droite, qui se fichent totalement de l'avenir de la France et ne s'intéressent qu'à la conservation de leur pouvoir ; elles
sont toutes complices d'un crim e d'im m obilism e qui nous entraîne inéluctablement vers le fond.
« La dissuasion nucléaire, l’euro fort, le service public à la française, l'exception française ont été dressés comme autant
de dérisoires lignes Maginot face aux bouleversements du monde » face auxquels la France ne compte pas changer son
modèle d'action. B averez reproche à la France de faire l’autruche et de vouloir se m aintenir dans sa
tradition politique alors que le m onde au tour d’elle se transform e radicalem ent et supposerait une refonte
du m odèle français. La France n’est pas un pays irréformable, c’est simplement les politiques qui sont incapables
d’initier des réformes adéquates.
En tant que « décliniste », N icolas B averez dénonce un déclin relatif de la France par rapport au reste du monde dont
il situe les causes dan s l'intervention trop forte et à m auvais escient de l'État d ans l'économ ie et à une
fiscalité trop lourde . Selon lui, la France reste le seul pays développé qui s'échine à maintenir le modèle caduc
d'économie fermée et administrée des années 1960. Il est opposé à la réform e des 35 h eures, estim ant que « le
tem ps libéré par les 35 heures, c’est de la violence conjugale et de l’alcoolism e en plus. »
Les raisons du déclin :
PIB/hab est inférieur de 9% à celui de la GB en 2003, alors que supérieur de 25% en 1975.
Dévalorisation du travail : 1450 heures annuelles contre 1700 en Allemagne et 1850 en GB.
Absence de grands projets dans les domaines clé de l'économie du futur, nous vivons encore des grands
programmes des années 1970 (TGV, Airbus, Ariane).
Conférence d’Elie Cohen (directeur de recherche au CNRS) sur le décrochage industriel français.