CHAPITRE 1
MODÈLES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE
Plan du cours :
I. Modèle de Cournot
II. Modèle de Stackelberg
III. Modèle de Bertrand
IV. Cas appliqué : le remboursement de la différence
Modèle de Stackelberg → les firmes se concurrencent par les quantités ;
Modèle de Bertrand → firmes qui se concurrencent par les prix.
Définition :
Lorsqu'au moins une des 5 hypothèses de la CPP n'est pas vérifiée, le marché est en situation de
concurrence imparfaite.
à La condition d’atomicité coté offre va être la plus impactée.
La figure de CPP est assez rare, elle renvoie plus a une situation idéale plutôt qu’au situations dans
le marché.
Principales conséquences pour les firmes :
- Leurs décisions ont une influence sur le prix de marché de leurs produits ;
- Leurs profits dépendent également des comportements de leurs concurrents.
Les firmes vont pouvoir prétendre avoir des décisions qui impacteront les prix, ce qui impactera le
niveau de leur marge. Sur les marchés, il y a une interdépendance des firmes (on ne peut pas
prétendre isoler les firmes les unes des autres car leur poids sur le marché est faible)
Oligopole = Marché avec petit nombre de producteurs
Exemple : Duopole Airbus/Boeing ; Oligopole Orange/SFR/Bouygues Telecom/Free, …
Concurrence monopolistique : Nombre important de firmes mais essaient de se différencier et de
se défaire de la dépendance des autres firmes. (marques de téléphones → désigner l’ustensile par
le nom de la marque)
Conséquence : Interaction stratégique et interdépendance des comportements
- Chaque firme sait que ses choix influencent les choix des firmes concurrentes ;
- Chaque firme tient compte du comportement des concurrents pour déterminer ses propres
stratégies ;
- Chaque firme a finalement une influence non négligeable sur le prix de marché
,Exemple : Le prix des billets Air France Paris-Marseille dépend du prix des billets TGV sur le
même trajet.
Trenitalia vient concurrencer la SNCF → en tenir compte dans les tarifs
Substitution du train à l’avion → coûte moins cher
Le prix des billets Air Frances Paris-Marseille dépend du prix des billets TGV sur le même
trajet → deux marchés cloisonnés mais on a une interdépendance
L'interdépendance peut aussi se faire d’un marché à un autre
Un exemple d’oligopole : Les producteurs d’eaux minérales en France
3 firmes : Danone ; Nestlé ; Castel détienne 90% du marché
- Commercialisation sous différentes marques :
Danone : Évian, Volvic ; Nestlé : Perrier, Contrex ; Castel : Saint-Yorre, Vichy, Cristalline.
- Émergence du groupe Castel : Décision de l’UE pour déconcentrer le marché.
On a autorisé à commercialiser de l'eau pour briser le duopole de Nestlé et Danone.
- Différenciation (santé, bien-être), différents types de conditionnement (25cl, 33cl, 50cl, 1l,
1,5l, …) rendant difficile la comparaison des prix.
Différenciation par l’image, la publicité, le logo (Evian : Alpes, Volvic : Volcans
à Concurrence monopolistique car uniquement 3 groupes et produits similaires donc
stratégie marketing qui vise à différencier le produit)
Interdépendance des décisions stratégiques
- Si un groupe augmente le prix de l’eau minérale, ses concurrents peuvent choisir de faire de
même, ou ne pas réagir, en espérant capter une partie de la clientèle.
Le profit de la firme s’écrit : 𝛑 = 𝐑𝐓 − 𝐂𝐓
Le programme de maximisation du profit de la firme conduit à égaliser sa recette marginale avec
le coût marginal : 𝑹𝒎 = 𝑪𝒎
ð Dérivé de recette totale par rapport au quantité - dérivée du coût total par rapport aux
quantités (revenu marginal - coût marginal).
ð J’accepterai de produire une quantité de plus jusqu'au moment où mon coût s'égalise à
mon bénéfice.
- Ce critère de décision est valide pour toutes les firmes, sur tous les types de marché ;
- Or quand une firme a un pouvoir de marché, la recette marginale dépend des quantités
produites.
En situation de CPP, la firme est preneuse de prix (price taker)
Le profit s’écrit :
𝝅(𝒒) = 𝒑 × 𝒒 − 𝑪(𝒒)
Recette totale Coût total
𝝏𝑹𝑻
La recette marginale : 𝑹𝒎 = 𝝏𝒒
=𝒑
Le prix est fixé, il ne dépend de rien, on n’en décide pas → donnée exogène
Dérivée de 𝑝 × 𝑞 par rapport à 𝑞 est 𝑝.
Le prix s'égalise au coût marginal → le prix s’établit au niveau du coût de la dernière unité produite.
Quand la firme est faiseuse de prix (price maker), elle sait que si elle augmente le prix, la demande
diminuera.
, Le profit :
𝝅(𝒒) = 𝒑(𝒒) × 𝒒 − 𝑪(𝒒)
Coût total
Recette totale
La recette marginale :
𝝏𝑹𝑻 𝝏𝒑
𝑹𝒎 = =𝒑+ ×𝒒
𝝏𝒒 𝝏𝒒
Effet négatif sur le prix de
Prix
L’augmentation de la production.
𝝏𝒑 𝒑 𝝏𝒑 𝒒 𝟏
𝑹𝒎 = 𝒑 + × 𝒒 × = 𝒑 6𝟏 + × 8 Þ 𝑹𝒎 = 𝒑 6𝟏 + 8
𝝏𝒒 𝒑 𝝏𝒑 𝝏𝒒 𝜼
On peut comparer la recette marginale au coût marginal
Condition de maximisation du profit (dans toutes les situations de marché) : Égalité coût-recette
marginale (𝑹𝒎 = 𝑪𝒎)
𝟏
𝑪𝒎 = 𝒑 6𝟏 + 8
𝜼
- Plus la demande est élastique (𝜼 élevée en valeur absolue), plus le prix se rapproche du
coût marginal.
- Puisque l’élasticité 𝜼 est négative, le coût marginal est bien inférieur au prix.
La tarification s’effectue en fixant un prix supérieur au coût marginal
𝟏 𝑪𝒎
𝑪𝒎 = 𝒑 6𝟏 + 8 ↔ 𝒑 =
𝜼 𝟏
;𝟏 + 𝜼<
𝑪𝒎 𝟏 𝟏
𝒑= ≥ 𝑪𝒎 ⟷ 𝟏 + ≤ 𝟏 → ≤ 𝟎 vérifié puisque 𝜼 ≤ 𝟎
𝟏 𝜼 𝜼
;𝟏 + 𝜼<
Exemple : Si le coût marginale est de 9€ et l’élasticité de la demande par rapport au prix est de
-4, le prix sera égal à : 𝑝 = 9/(1 − 1/4) = 9/(3/4) = 𝟏𝟐€