INTRODUCTION :
Durant ces 3 millions d’année, écoulées depuis que l’homme, a fabriqué ses premiers outils, il a
dû apprendre à satisfaire le mieux possible ses besoins essentiels.
Il a commencé par utiliser des choses existantes autour de lui, puis à les améliorer pour répondre
au mieux à ses fins.
Nos ancêtres vivaient dans un monde de forces obscures qu’il a fallu apprivoiser. Devant ces
forces bien mystérieuses, il leur prête :
- Sa propre volonté,
- Ses propres désirs
Afin de les interpréter et leur donner une certaine cohérence.
Il y a déjà ici un véritable élan à venir vers la rationalité de la pensée. Tout ceci l’amènera un jour
à basculer vers la conceptualisation et la théorisation par le développement d’outils analytiques
appropriés.
Il y a environ 10 000 ans se produisit la révolution néolithique porteuse d’un nouveau regard sur
le monde.
À partir de cette révolution néolithique, l’homme, va peu à peu se sédentariser au fur et à mesure
qu’il apprend à sélectionner les espèces végétales et animales les plus comestibles. Il le fait en
vue d’en assurer la reproduction.
- Il utilise alors sans le savoir le sol comme convertisseur d’énergie solaire.
Cette croissance à partir du IXe millénaire permise par l’agriculture autorise :
- La diversification des activités (notamment le travail des métaux) ;
- L’élevage de gros animaux (bovidés), ce qui accroît la puissance de travail des hommes.
- Elle améliore aussi leurs possibilités de déplacement.
La production de surplus alimentaires qui en a résulté provoque alors une croissance
démographique sans précédent.
Afin de mieux contrôler la production et le stockage des denrées alimentaires les Hommes
deviennent sédentaires. A partir du VIIIe millénaire, certains se regroupent au sein de villages puis
de villes comme Jéricho ou Çatal Hüyük qu’il leur faudra administrer.
ð Apparait : Des inégalités de classe et de genre, comme l’ont montré Diamond ou Kholer,
sans que l’on puisse affirmer que cela soit un nouveau destin comme semble le montrer
de nouvelles recherches archéologiques.
L’humanité entre dans une nouvelle période, la nôtre, où toutes les grandes avancées
s'effectueront au rythme de :
- La domestication de nouvelles sources d’énergie ;
- Des progrès réalisés dans leur utilisation ;
- L’amélioration de la gestion des biens et des hommes.
En étendant leur emprise sur le monde, les hommes prennent peu à peu conscience qu’ils sont
les acteurs de leur condition.
Les mythes qui apparaissent alors assurent la cohésion du groupe en s’appuyant sur :
- Des symboles ;
- Des interdits ;
- Des prescriptions.
, La révolution néolithique débouche alors entre le IVe et IIIe millénaire sur des civilisations
théocratiques brillantes sur les bords du Nil, de l’Indus ou en Mésopotamie où l’aventure de la
pensée peut commencer.
ð Dans ces civilisations apparaissent les balbutiements des sciences.
Les hommes cherchant à prévoir les meilleurs moments pour :
- Ensemencer les champs, gérer la production ;
- Construire les temples et palais,
- Administrer les villes et défendre leur cité et leurs empires et développer le commerce,
- Inventent l’astronomie,
- Développent l'arithmétique,
- Élaborent les poids et mesures et forgent l’écriture.
La vie économique s’est déployée dans un cadre communautaire, comme à l’ère néolithique,
soit plus tardivement au sein de cités comme en Grèce ou de vastes empires théocratiques
comme en Égypte, en Mésopotamie ou en Perse, ou sous l’impulsion d’initiatives privées comme
chez les crétois.
ð On sait aujourd’hui que ces zones géopolitiques commerçaient entre elles.
L’orient a vu apparaître les premières formes de monnaie, de crédit (avant la monnaie),
d’impôts, etc. dont les traces se retrouvent dans les écrits administratifs qui nous sont parvenus
de ces civilisations, comme Le Code de Hammurabi, texte juridique babylonien daté d'environ
1750 av. J.-C. gravé sur une stèle (exposer dans musée du Louvre).
Cette vie économique donne lieu à des prescriptions morales et juridiques.
Exemple : La pensée mésopotamienne relative aux affaires nous a été transmise par différentes
tablettes d’argile, le Code de Hammurabi ou l’Épopée de Gilgamesh.
Mais à la lecture de ces documents transmis par l’histoire, est incomplets, il apparaît qu’ils sont
avant tout normatifs. Ils sont principalement prescriptifs et traités sous un point de vue moral. De
plus, les problèmes n’y sont que très rarement abordés sous l’angle analytique.
Il est aussi possible de trouver dans la Bible, maître ouvrage du peuple juif qui eut une
influence majeure sur les mondes chrétien et islamique, de nombreuses réflexions sur la
conduite des affaires.
Comme nous le verrons, ces réflexions vont exercer une influence non négligeable sur la pensée
économique occidentale.
Dans la Bible, la volonté de Dieu apparaît être un commandement qui s’impose par la force.
Lorsque Moïse affirme recevoir les Dix commandements de Dieu, il les livre au peuple constitué
en corps politique par la grâce divine.
ð La loi juive est ainsi transcendante, c’est-à-dire qu’elle s’impose de l’extérieur aux
hommes. Elle est l’œuvre de Dieu. Il est donc blasphématoire de vouloir lui donner un tour
proprement humain.
ð C’est pourquoi le régime politique qui s’impose aux hommes doit être logiquement
théocratique.
Au plan économique, on trouve notamment dans la Bible une condamnation du prêt à intérêt.
Elle se trouve fermement énoncée par Ézéchiel L’interdiction du prêt à intérêt figure aussi trois
fois dans le Pentateuque, texte législatif. Le prêt à intérêt n’est permis qu’aux étrangers vis-à-
vis desquels la communauté juive n’a pas les mêmes obligations morales de solidarité.