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Stratification sociale - tout niveau COURS complet

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Cours sur la stratification sociale. Niveau spé ses au lycée et L1 de sociologie.

Aperçu 4 sur 36  pages

  • 2 septembre 2022
  • 36
  • 2021/2022
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cacilie
Stratifications sociales

Introduction : qu’est-ce-que la stratification sociale ?
Stratification sociale : le terme « stratification sociale » renvoie, en sociologie, à une
thématique classique de la discipline. C’est un système hiérarchisé de statut ou de position sociale,
qui représente les inégalités de richesse, de prestige, de pouvoir et de symbole entre les membres
d’une même société.
Serge Bosc (sociologue spécialiste) fait sa définition de la stratification sociale : « La stratification
sociale, dans son sens large, peut se définir comme l’ensemble des formes de différenciations
sociales issues des inégalités de position, de pouvoir, de richesse et de prestige, que l’on peut
observer dans différentes sociétés. » Cette définition consensuelle englobe les différentes approches
sociologiques.
La stratification sociale est aussi un agencement spécifique de groupes d’individus ayant des
caractéristiques communes, c’est-à-dire des groupes sociologiques considérés comme plus ou moins
homogènes. Dans toutes sociétés il existe des groupes qui partagent des caractéristiques et des
propriétés communes. On différencie ces groupes par ces propriétés, ce sont donc ces
caractéristiques, ces propriétés, qui permettent de mettre au jour des groupes considérés comme
plus ou moins homogènes.

Pour rendre compte de ces différences sociales, au sein de cette société industrielle, les
analyses en termes de classe sociale ont longtemps dominé la tradition sociologique. Mais la
révolution industrielle a entrainé la hausse du capitalisme : division de la société en classe sociale.
La généralisation du salariat va mettre au jour la société de classe avec d’un côté l’évolution
numérique et économique d’une classe sociale (la bourgeoisie) et de l’autre, la formation d’un
nouveau groupe (le prolétariat). Sans la généralisation du salariat, ces classes n’auraient jamais vu le
jour.
Nos sociétés contemporaines peuvent être appréhendaient comme des formations sociales
stratifiées et ces stats, ces groupes, ces classes, sont structurés autour de rapports sociaux, qui
peuvent être des rapports de coopération, des rapports de subordination, d’exploitation et même
d’exclusion.
L’expression « classe sociale » est idéologiquement et politiquement chargée. Les sociologues
préfèrent alors aborder les classes sociales d’un point de vue collectif, en les traitant comme des
représentations et non comme des réalités sociales observées. Les classes sociales seront abordées
comme l’une des formes que peuvent prendre les représentations que l’on se fait à propos des
inégalités sociétales.

Les individus ont des rapports différenciés selon leur caractéristiques culturelles, ce qui va
influencer leur consommation. Par exemple, on va différencier les catégories de chômeurs, non pas
en fonction de leur place dans la structure sociale, mais en fonction des ressources qu’ils peuvent
mobiliser ou non. Un cadre au chômage saura rebondir, car son cadre peut mobiliser des ressources
(économiques/culturelles) qu’un ouvrier non qualifié, dont les ressources sont plus faibles, qui aura
plus de mal à rebondir.
 Attitude des uns et des autres en fonction de leur ressources, et non en fonction de leur classe.

,Les analyses en termes de classe sociale privilégient plutôt les approches en termes d’inégalités de
domination, alors que les analyses en termes de stratification sociale privilégient des approches en
termes de classement et d’hiérarchisation.

Il existe deux types archaïques de stratifications sociales :

 Le système des castes : trouve son origine dans l’indouisme. Ce système de stratifications
organise et différencie la société indienne en groupes héréditaires, selon une hiérarchie bien
établie appelée caste. Célestin Bouglé présente ce système à travers un essai de 1808 et
distingue 4 castes :
- les Brahmanes, qui ont le monopole de la prière et du sacrifice
- les kshatryas sont les guerriers
- les Vaiçyas destinés au commerce
- les çûdras voués au service des autres
La caste, propre à la société indienne, différencie et hiérarchise les individus à partir du degré
de pureté religieuse atteint par le groupe familial et transmise de façon héréditaire.

 Le système en ordre ou féodal : l’ordre est le système de stratification de la société féodale
de l’ancien régime. Il existe trois groupes pour caractériser la structure sociale de l’ordre
médiéval :
- les oratores (ceux qui prient)
- les bellatores (ceux qui combattent)
- les laboratores (ceux qui produisent)

Dans le système d’ancien régime il n’y avait pas de mobilité sociale (ou très peu) = impossibilité de
s’élever.

La révolution française va proclamer la liberté du travail et va faire en sorte que le travail soit
libre = plus de servage, ni d’obligation de travailler. Le système d’ordre va être aboli et remplacé par
le capitalisme industriel (XIXe), qui va faire naitre cette société divisée en classe et non plus en ordre.

I. Les principales conceptions sociologiques de la stratification sociale
Chez les sociologues, il n’y a pas de consensus quant à la manière d’analyser la structure sociale. Il
existe, par conséquent, différentes conceptions sociologiques de la structure sociale. Dans les
sociétés d’ordre ou de caste, la reproduction sociale y était casi systématique. Cela veut dire que la
hiérarchie se perpétuait dans le temps sans solutions de continuité. Autrement dit, dans ces
sociétés, il ne pouvait y avoir de mobilité sociale, par conséquent la société se reproduisait quasi à
l’identique, et jouissait donc d’une certaine stabilité. En revanche, dans les sociétés modernes,
démocratiques, la situation est bien différente, puisque toutes les positions sociales sont
théoriquement accessibles à tous, quel que soit leur origine sociale. Cette mobilité sociale n’exclue
pourtant pas l’existence des classes sociales. Les sociologues ont analysé l’existence de ces classes
sociales.

A. Karl Marx (1818-1883) : la lutte des classes comme moteur de l’Histoire
On doit à Karl MARX les premières réflexions organisées sur les sociétés de classes, car il est le
premier penseur à avoir édifié des théories des classes sociales. Mais, il n’est pas le premier penseur
à avoir mobilisé le terme de classe dans ses travaux. Des économistes du XVIIIe siècle, appelés
physiocrates, pensaient déjà en termes de classe. Par exemple, Turgot (1727-1781), un économiste
et politicien français proposait de partager la société en 3 classes :

, - les laboureurs (qui produisent)
- les artisans (qui conçoivent)
- les propriétaires (qui possèdent les terres)

Cette typologie avait pour objectif de décrire la structure sociale dans un but économique : savoir
qui fait quoi dans la société et quel est son rapport à la production. A l’époque, la production était
pensée essentiellement autour de la terre, qui était le facteur déterminant.

Il faut attendre le XIXe siècle pour voir émerger les théories des classes sociales de Karl Marx. Au
cœur de l’analyse marxiste se trouve une critique du capitalisme, qui va déboucher sur la
construction progressive d’une théorie générale sur la société.
Pour comprendre les fondements des théories générales et des classes sociales qui en découlent, il
faut partir du début, ce moment où les hommes, dit Marx, sont rentrés en rapport pour satisfaire des
besoins et assurer leur survie, dans la mesure où l’homme seul et sa famille ne pouvaient y parvenir.
Pour assurer leur existence, il a fallu que les hommes entrent en relation, en rapport. Ces rapports (=
relations) des hommes entre eux, qui vont devenir en même temps et dès l’origine, des manières
particulières d’établir des rapports avec la nature (rapport considéré essentiellement contre une
lutte des hommes contre la nature pour en assurer la maitrise). Les hommes vont donc devoir
coopérer pour transformer la nature : condition même de leur survie.
Cette activité de transformation, cette action de l’homme sur la nature est appelée « le travail » et
est propre à l’espèce humaine. Le travail, à la fois activité de transformation de la nature et mise en
rapport des hommes entre eux, est pour Marx, le fondement des sociétés humaines (= sans travail,
pas de société, le travail fonde les sociétés). Il n’y a donc pas de société sans travail pour Marx.
Le travail, quel que soit les sociétés, a une importance fondamentale : c’est le travail qui fait la
société et c’est lui qui crée la richesse. Le travail va donc devenir un enjeu majeur à celui qui s’en
appropria les fruits : il est à l’origine de la division de la société en classes sociales. En effet, Marx fait
l’hypothèse que les classes sociales (= différenciations sociales existantes au sein des sociétés) ont
émergé au moment où un surplus social (= excès de production allant au-delà des besoins
nécessaires) est apparu dans la production des hommes. C’est l’accaparement de ce surplus social
par les individus, qui a généré les divisions/différenciations sociales, au sein de la société.

Aussi longtemps que la productivité du travail d’un homme suffit à son propre entretien, il ne peut y
avoir de division sociale et donc de différenciation à l’intérieur d’une société. Tous les hommes se
trouvent dans une même position sociale, ils sont tous producteurs, ils sont tous dans la même
situation. Ce n’est qu’en accroissant la productivité du travail, au-delà du niveau nécessaire à la
reproduction des conditions d’existence, qu’apparait la possibilité de dégager un surplus.
« Dès que deux bras produisent davantage que n’exige leur propre entretien, la possibilité de la lutte
pour la répartition de ce surplus apparait. » Marx.

Erneste Mandel (économiste) : « A partir du moment où l’ensemble du travail d’une collectivité ne
constitue plus nécessairement du travail destiné exclusivement à l’entretien des producteurs, une
partie de ce travail peut être destinée à libérer une autre partie de la société de la nécessité même
de travailler pour son propre entretien. »

Lorsque cette possibilité se réalise, une partie de la société peut se constituer en classe dominante,
se caractérisant par le fait qu’elle est émancipée de la nécessité de travailler pour son propre
entretien.
Pour Marx, le travail se décompose en deux parties : l’une continue de s’effectuer pour l’entretien
des producteurs (= travail nécessaire). L’autre sert à l’entretien de la classe dominante (= sur-
travail).

, Les sociétés humaines, quelque soient les systèmes qui les ont portés, ont toujours été stratifiées et
hiérarchisées, à l’exception des sociétés préhistoriques où les hommes ne produisaient que ce qui
était nécessaire à leur entretien : pas de surplus donc pas de possibilité d’apparition d’une division
du travail et donc pas de divisons en classes = « communisme primitif ».

Marx va montrer que cette opposition entre classe sociales (dominants/dominés) se retrouve dans
les différents modes de production qui se sont jusque-là succédés ou dans les différents stades de
développement de sociétés humaines. Les sociétés humaines sont une succession de modes de
productions. Par exemple, après la préhistoire on était dans le « mode de production antique » ou «
esclavagiste » = deux classes : les maitres et les esclaves. Après cette étape, on est entré dans le
mode de production féodal = deux classes : les seigneurs et les serfs. Après la Révolution, on était
dans le mode actuel, le mode de production capitaliste = deux classes principales en opposition : les
bourgeois et les prolétaires. Marx soulignera dans des écrits politiques qu’après le mode de
production capitalisme on passera au mode communiste.

La lutte des classes : trois grandes étapes en Occident




A travers cette succession de mode de production, on voit que le mode de production dans lequel
nous sommes actuellement (capitalisme) et les modes de production précédents ne sont pas
immuables : des modes de production succèderont au capitalisme.
Dans chaque stade de développement des sociétés humaines, il existe une opposition irréductible
entre deux classes sociales : l’une est dans une position dominante l’autre dans une position
dominée.

Selon Marx, on ne peut définir une classe sociale en dehors des rapports qu’elle entretient avec une
ou plusieurs classes. Autrement dit, ce qui donne sens aux classes sociales, c’est qu’elles sont en lutte
et c’est dans les rapports de production que cette lutte se concrétise. Marx complète son analyse des
classes sociales en montrant que la théorie des classes sociales en régime capitaliste ne peut être

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