On pense communément que la liberté réside en la possibilité de faire et de dire ce que l'on entend
sans aucune contrainte extérieure. En cela, la société par les règles de vivre ensemble qu'elle nous
impose, serait une limite évidente à notre liberté individuelle et par conséquent, à notre
épanouissement personnel, c'est-à-dire à ce que nous appelons ici « moi même ».
Toutefois, cette idée soulève quelques questions, notamment celle du rapport à autrui. La réalisation
de ''moi même'' ne réside-t-elle qu'en l'assouvissement de mes désirs personnels par lesquels nous
nous définissons ? Ou est-ce seulement au contact d'autrui que je peux être moi-même, que je peux
réaliser ma nature d'être social ?
Vivre en société m'empêche-t-il donc d'être moi-même ? Autrement dit, faire partie d'une
collectivité est-il l'obstacle à la réalisation de mon moi intérieur ou est-il au contraire essentiel à
mon développement personnel ?
Dans le langage courant, la société renvoie à un groupement d'individus occupant un
territoire relativement circonscrit, qui entretiennent des relations d'interdépendance et partagent une
culture commune et des institutions distinctives. Selon Aristote, elle serait même la condition du
bonheur de l'homme qui, par sa nature d'animal social, pourrait accomplir sa vraie nature. En effet,
c'est dans une société que les hommes se forment et s'éduquent. La communauté à laquelle il
appartient est unifiée par une histoire avec des références, des croyances et des valeurs qu'il
assimile en y prenant place et qui le constitue autant qu'il la constitue. D'autre part, le philosophe
Hume, estime que l'homme est un être dépourvu de qualités naturelles qui a davantage de besoins
que les autres animaux (comme les vêtements pour le froid) et de moyens pour le satisfaire car il est
considéré comme faible. La société vise à pallier cette faiblesse car la vie en commun renforce la
force des individus pour se défendre contre les attaques et pour réaliser à plusieurs ce qu'un seul ne
saurait entreprendre. Elle divise le travail et les facultés pour subvenir aux besoins de tous les
individus par un intermédiaire d'échanges où chacun participe (par exemple, un agriculteur aura
besoin d'outils fabriqués par le forgeron.). Il ne peut donc pas vivre seul car c'est grâce à autrui qu'il
pourra satisfaire l'ensemble de ses besoins par l'intermédiaire d'échanges, comme le soulignera
Adam Smith. D'ailleurs, ces échanges ne seront possibles qu'avec un moyen de communication,
c'est-à-dire le langage auquel est liée la pensée, que l'homme développera seulement grâce à la
société. C'est pourquoi, un homme non socialisé (qui aurait vécu en dehors de toute société) sera
déshumanisé, comme les enfants sauvages par exemple. La vie psychologique de l'homme dépend
entièrement de conditions sociales qui autorisent sa naissance et son développement.
Mais pour que les individus puissent bénéficier de leur liberté individuelle, il leur est essentiel de
mettre en place un contrat social. Par ce pacte, les hommes acceptent de vivre en société en
déléguant à une autorité publique le soin de veiller au bien commun et à la liberté de chacun. En
effet, si l'état de nature de l'homme le rend libre, une fois en collectivité, il ne peut échapper aux
guerres et aux conflits générés. C'est pour cette raison que les individus sont obligés de s'associer
pour vivre en paix et conserver leur liberté originelle. Ce sont donc les institutions et le
gouvernement mettant en place des lois, qui doivent défendre le bien commun. L'état est donc une
volonté générale. Le prix à ''payer'' pour être libre est d'obéir aux lois appliquées à l'ensemble de la
société. Ces institutions servent également à éviter les exclusions dont souffriraient les indivius non
adaptés . La société ne chercherait donc pas à contrôler les hommes mais à les adapter.
Au contraire des sociétés animales régies par l'instinct biologique pur et des lois uniformes et
constantes comme les abeilles, celles des sociétés humaines sont universelles et variables. L'homme
se reconnaît même dans cette civilisation coercitive. Selon Durkhem, l'individu admet aussi bien les
sanctions comme juridiques (amendes, prison), morales (blâme) ou satiriques (moqueries), que les
récompenses honorifiques comme les prix.
De plus, c'est seulement grâce à autrui qui lui sert de modèle qu'il peut vraiment s'épanouir. Hegel
aurait même affirmé que « je ne prends conscience de moi que par la reconnaissance d'une autre
conscience que moi-même » et Sartre qu' « autrui est un médiateur indispensable entre moi et moi-
même ». Cependant, notre identité est censée être affirmée et ferme sans que la société ne puisse la
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