Thème 2 : La société, le droit, l’Etat « moderne »
Chapitre 3:
La démocratie libérale moderne : ses forces et ses faiblesses
Tocqueville, De la démocratie en Amérique
Ecrits en deux temps : le premier volume est plus descriptif (1833) que le second
(1840).
C’est une réflexion sociale et politique alimentée par des observations. Mais à
l’arrière plan il y a toujours une comparaison entre la démocratie américaine et
celle apparue en France avec la révolution.
La famille de Tocqueville a été touchée par la révolution française puisque c’est
une famille de petite noblesse qui a donc perdu certaines positions favorisées.
Mais Tocqueville estime que les temps modernes sont ceux de l’expansion de la
démocratie, et en France en particulier il n’est pas souhaitable d’essayer de
reconstruire l’ancien régime. Mais la démocratie présente aussi certains défauts,
que Tocqueville est le premier à relever.
La grande valeur qu’apporte la démocratie c’est la liberté. Du côté en revanche
de l’égalité, elle peut parfois développer des excès et en ce cas produire des
effets négatifs : un excès d’égalité va se retourner contre la liberté et risque de
finir par l’étouffer.
Inversement, une liberté excessive qui refuserait toute règle finirait par mener à
l’anarchie.
I/ La passion de la liberté chez Tocqueville
Le testament spirituel : « La liberté est la première de mes passions »
Bien qu’il soit de petite noblesse, Tocqueville ne peut être situé comme
réactionnaire : il ne souhaite pas revenir à l’ancien régime et accepte les grands
acquis de la révolution.
La liberté a chez lui le sens de l’autodétermination, c’est-à-dire la capacité de
chacun se prendre en charge soi-même. C’est une pensée assez individualiste et
assez proche de la pensée libérale.
Les sociétés démocratiques modernes sont menacées par un risque de laisser
s’échapper ce souci de se déterminer soi-même en toute chose que l’on fait, un
risque que les individus cessent de se prendre en charge.
En 1848, il est député, et il y a une discussion à l’Assemblée portant sur les
questions économiques. On voit apparaître un point de vue selon lequel l’Etat
doit intervenir pour fournir du travail aux chômeurs. Il y a donc un débat sur cette
question. Tocqueville s’oppose à ce point de vue selon lequel l’Etat devrait
prendre en charge certaines questions sociales et économiques, dans l’optique
d’une idéologie libérale assez marquée il dit qu’il craint que si l’Etat commence à
s’engager sur ce terrain l’Etat en vienne à empiéter sur la liberté des individus et
finissent par les rendre dépendants : « sous prétexte d’exercer une justice
sociale, on risque d’arriver à une sorte de mise sous tutelle des individus ». Il va
être de ce qui vont s’opposer à l’inscription dans les lois fondamentale de la
nouvelle république du « droit au travail », parce que au fond le travail relève
d’une sphère privée dont l’Etat ne doit pas se mêler.
Chapitre 3:
La démocratie libérale moderne : ses forces et ses faiblesses
Tocqueville, De la démocratie en Amérique
Ecrits en deux temps : le premier volume est plus descriptif (1833) que le second
(1840).
C’est une réflexion sociale et politique alimentée par des observations. Mais à
l’arrière plan il y a toujours une comparaison entre la démocratie américaine et
celle apparue en France avec la révolution.
La famille de Tocqueville a été touchée par la révolution française puisque c’est
une famille de petite noblesse qui a donc perdu certaines positions favorisées.
Mais Tocqueville estime que les temps modernes sont ceux de l’expansion de la
démocratie, et en France en particulier il n’est pas souhaitable d’essayer de
reconstruire l’ancien régime. Mais la démocratie présente aussi certains défauts,
que Tocqueville est le premier à relever.
La grande valeur qu’apporte la démocratie c’est la liberté. Du côté en revanche
de l’égalité, elle peut parfois développer des excès et en ce cas produire des
effets négatifs : un excès d’égalité va se retourner contre la liberté et risque de
finir par l’étouffer.
Inversement, une liberté excessive qui refuserait toute règle finirait par mener à
l’anarchie.
I/ La passion de la liberté chez Tocqueville
Le testament spirituel : « La liberté est la première de mes passions »
Bien qu’il soit de petite noblesse, Tocqueville ne peut être situé comme
réactionnaire : il ne souhaite pas revenir à l’ancien régime et accepte les grands
acquis de la révolution.
La liberté a chez lui le sens de l’autodétermination, c’est-à-dire la capacité de
chacun se prendre en charge soi-même. C’est une pensée assez individualiste et
assez proche de la pensée libérale.
Les sociétés démocratiques modernes sont menacées par un risque de laisser
s’échapper ce souci de se déterminer soi-même en toute chose que l’on fait, un
risque que les individus cessent de se prendre en charge.
En 1848, il est député, et il y a une discussion à l’Assemblée portant sur les
questions économiques. On voit apparaître un point de vue selon lequel l’Etat
doit intervenir pour fournir du travail aux chômeurs. Il y a donc un débat sur cette
question. Tocqueville s’oppose à ce point de vue selon lequel l’Etat devrait
prendre en charge certaines questions sociales et économiques, dans l’optique
d’une idéologie libérale assez marquée il dit qu’il craint que si l’Etat commence à
s’engager sur ce terrain l’Etat en vienne à empiéter sur la liberté des individus et
finissent par les rendre dépendants : « sous prétexte d’exercer une justice
sociale, on risque d’arriver à une sorte de mise sous tutelle des individus ». Il va
être de ce qui vont s’opposer à l’inscription dans les lois fondamentale de la
nouvelle république du « droit au travail », parce que au fond le travail relève
d’une sphère privée dont l’Etat ne doit pas se mêler.
