CHAPITRE 2 : L'influence sociale
I- QU'EST CE QUE L'INFLUENCE SOCIALE ?
• MONTMOLLIN (1977) : «Les processus d'influence social renvoient aux
modifications qu'entraîne dans les jugements, les opinions et les attitudes d'un
individu (ou d'un groupe) le fait de prendre connaissance des jugements,
opinions et attitudes d'autres personnes sur le même sujet.»
- Quand on parle de stimulus, ceux-ci en influence social sont variés : opinion,
résolution de problème question, …
- Le mode de communication de la réponse d'autrui peut varier : physiquement
présent ou de manière indirecte.
- Le mode d'expression de la réponse de l'individu peut-être public ou privé.
- Le type de communication entre autrui et l'individu peut varier : discussion,
communication de réponse,...
Il existe plusieurs influences sociales :
- Influence majoritaire, les sujets sont confrontés à de informations qui
viennent d'une majorité → SHERIF, ASCH.
- Influence minoritaire → MUSCOVICI.
- La soumission à l'autorité, les sujets sont confrontés à des informations
provenant d'une autorité → MILGRAM.
II- L'INFLUENCE MAJORITAIRE
1) La normalisation
• Un cas d'identification :
- Patricia HEARTS (1974) est kidnappé par un groupe terroriste d'extrême
droite, ceux-ci demande de l'argent à sa famille pour nourrir les populations
défavorisées. Après sa libération, Patricia à ''intériorisée'' les idées du groupe.
Elle a eu le syndrome de Stockholm (se prendre d'affection pour ses
ravisseurs)
- Identification : adhésion temporaire mais sincère à une opinion, temporaire
car lorsque la source d'influence n'est plus présente, la victime reprend petit à
petit ses opinions de départ.
- Lorsqu'elle fut kidnappé, Patricia a perdu tous ces points de repère, elle s'est
alors liée avec ces kidnappeurs, devenu point de repère.
• Une étude en laboratoire :
- SHERIF (1936) prétendait que les individus, lorsqu'ils sont dans une situation
peu familière, qu'ils ne savent pas de quelle façon agir et qu'ils ne connaissent
pas les normes en rigueur ; ils se servent des personnes autour d'eux comme
des guides comportementaux.
- Pour vérifier cette hypothèse, il réalisa une expérience sur l'effet
autocinétique (illusion d'optique qui donne l'impression que le point bouge)
avec des sujets qui avaient pour tâche d'exprimer le déplacement de ce point
en centimètre. La condition expérimentale 1 est une passation individuelle puis
une passation collective et lors de la condition expérimentale 2, c'est l'inverse.
Dans la condition 1, on observe que les réponses de sujets dans la passation
, individuelle sont très différents et à mesure des essais, le sujet va se créer une
propre norme, une norme individuelle et ses réponses vont peu à peu s'en
approcher. Dans la passation collective, les réponses sont variées mais au fur et
à mesure des essaies, elles se rapprochent les unes des autres, c'est une
norme collective.
Dans la condition 2, on observe qu'il y a création d'une norme collective dans la
passation collective et que celle-ci est conservée par les sujets lors de la
passation individuelle.
A chaque fois, la norme collective prime sur l'individuelle. La norme acquise en
groupe devient une norme sociale qui est intériorisée et qui persiste même
quand l'individu est seul.
La normalisation se fait toujours par régression vers une tendance
centrale, autrement dit vers la moyenne.
• Conditions nécessaire à l'observation de la normalisation :
- La situation doit être ambiguë pour qu'il n'y est pas de normes déjà établit
(situation nouvelle pour les sujets).
- La réponse du sujet doit être incertaine (pas de bonnes ou mauvaises
réponses clairement identifiable).
- Pas d'enjeux à la clef, la situation ne doit pas être importante pour le sujet.
- Il faut un groupe agrégat (les sujets ne doivent pas se connaître).
• Une norme c'est une échelle de référence, qui nous permet d'évaluer, de
définir une marge de comportement, d'attitudes et d'opinions qui sont permis
où répréhensible. Elle participe à la régulation du fonctionnement social en
apportant stabilité et point de repère.
2) Le conformisme
• ASCH (1951) a découvert cette autre forme d'influence sociale. Celui-ci
pensait que si la situation était évidente (sans ambiguïté), alors on
n’observerait pas d'influence sociale et pourtant ces travaux vont démontrer le
contraire. Celui-ci à créer une expérience où la situation présenté aux sujets
était évidente, 8 étudiants face à un tableau avec une ligne étalon doivent
retrouver la bonne ligne dans les réponses. A chaque essaie, tous les sujets
doivent donner la bonne réponse mais il n'y a qu'un sujet qu'on étudie, le sujet
naïf car les autres, les sujets compères, donnent systématiquement une
mauvaise réponse. On observe que dans 37% des cas, le sujet naïf se conforme
et donne une mauvaise réponse.
ASCH a fait des entretiens pour essayer de comprendre ce processus et à
observer deux catégories de réaction :
- Stratégie d'indépendance (63%), les sujets avaient confiance en leurs
propres décision ou avaient un sentiment de défiance par rapport aux autres.
- Stratégie de suivisme/conformisme (37%), les sujets avaient peur des
réactions négatives de la majorité ou alors avaient un sentiment que la
majorité plaide à la bonne réponse.
Pour ASCH, le conformisme est l'expression d'un conflit, soit on donne la bonne
réponse mais l’on n’aura pas approbation sociales ou alors donner la mauvaise
réponse et avoir l'approbation sociale.