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Résumé Les sciences et la philosophie

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Fiche du chapitre 2 du livre "La connaissance philosophique" d'Hubert Grenier (grand professeur de philosophie), chapitre portant sur les rapports entre sciences et philosophie, à l'heure où le scientisme cherche à expulser la philosophie des disciplines du savoir.

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  • Non
  • Les sciences et la philosophie
  • 6 mai 2016
  • 4
  • 2015/2016
  • Resume
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AurelienLemoine
Grenier : Les sciences et la philosophie

Hubert Grenier, La connaissance philosophique
Chapitre 2 : Les sciences et la philosophie
I. Mathématiques, physique, philosophie
Pour certains, c’est la science qui est la source de la production des idées philosophiques : il n’existe que deux
types de savoir, mathématique ou physique, et la philo ne partage aucune de leurs modalités.
La mathématique fonctionne par construction de concepts, la métaphysique par simples concepts : le philosophe
n’est pas libre de choisir ses prémisses et de décider des règles dont il usera ; elle puise ses notions dans ce donné
qu’est d’abord pour elle l’esprit. Elle est privée du pouvoir de commencer par des définitions exactes,
universelles, suscitant leur objet (comme en maths) et commandant d’avance à toutes ses propriétés. La philo
débute dans l’à-peu-près.
Le physicien et le philosophe ont en commun d’avoir affaire à du réellement réel ; mais le premier n’étudie que
des choses générales et corruptibles (prises dans le devenir) quand le second traiterait de natures pourvues de
l’existence pleine, éternelle. Mais le physicien transforme des événements toujours autres sur lesquels il ne peut
rien en des faits toujours les mêmes sur lesquels il peut beaucoup puisque c’est lui qui les a faits et que rien ne
l’empêchera de les refaire : alors il se donne le luxe de prédire. Paradoxalement, les sciences de la nature n’ont
pas leur siège dans la nature mais dans le lieu artificiel du laboratoire.
La physique est née avec Galilée lorsque le savant, illuminé par la révélation que l’esprit n’enrichit son savoir que
par l’appauvrissement de son objet, résolut enfin de renoncer à embrasser l’exhaustivité du donné. La science ne
saisit tout dans le monde qu’à la condition de ne pas appréhender le monde lui-même. Wittgenstein avait donc
raison de qualifier les concepts scientifiques d’ « inexacts ».
A la philosophie il n’est pas loisible de ne s’octroyer qu’une portion de l’être et de se reconvertir en activité
sectorielle (contrairement à une science qui ne s’inaugure qu’en délimitant un champ d’opérations où importe
strictement ce qui est utile à ces opérations) : son domaine, c’est la totalité, qui se dérobe à toute technique. Le
tout domine ses parties d’une différence de nature ; il n’est de parties que physique, de tout que métaphysique.
Dès lors la totalité ne pouvant qu’être présumée, s’explique que la philosophie soit condamnée à n’être jamais
que l’annonce de la philosophie : sa vérité est inséparable d’une non-vérité ; la non-vérité est l’élément même de
sa vérité.


II. Valeur et vérité
Du vrai, la valeur ne propose que le plus lointain ersatz : une « valeur » est exposée à l’équivoque de séduire et à
la fois de commander, elle est énigmatiquement à la fois aimable et contraignante. La vérité, quant à elle, ne plaît
ni n’ordonne. La valeur est dévalorisante : telle fut la découverte de Nietzsche. Ce qui a de la valeur n’a plus
aucune valeur dès lors que je m’avise que la valeur doit tout son être au jugement qui l’établit comme telle.
Si l’on renonce à appliquer aux philosophies le critère du vrai et du faux, si on ne tient plus la philosophie pour
une connaissance, il n’est plus moyen de départager les systèmes. Ils seront rapetissés en « grandeurs
culturelles » ; ne comptera plus que leur diffusion, leur « impact ». Dans une semblable réussite Platon n’aurait vu
que le signe d’un échec, d’un malentendu calamiteux.


III. Le repli vers l’ « épistémologie »
Il incomberait alors à la philosophie de se constituer modestement mais honnêtement en « épistémologie », et
d’être la proclamation des vérités scientifiques ; elle remplira l’office de faire-valoir de la science.
La philosophie n’est pas un savoir, elle est moins et en même temps elle est plus : elle est réflexion sur le savoir,
sur tous les savoirs. Réfléchir, c’est savoir pourquoi on sait. Philosophe, l’homme qui s’est posé une fois la
question de savoir comment il est en mesure de connaître le peu qu’il connaît. Ce qu’il cherche, c’est de
déterminer comment les autres, et lui-même en tant qu’il était encore cet autre, sont susceptibles de trouver ; les
découvertes des autres sont le point de départ de sa recherche à lui.

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