PARTIE 2 : XIIe – XVe siècles :
LE SECOND MOYEN ÂGE
Leçon 8 – L'essor de l'Occident
(XIIe – XIIIe siècle)
INTRODUCTION
• expansion démographique et économique
→ se traduit pas un essor rural et urbain
→ expansion démographique à certainement démarré avant
• expansion de la chrétienté face à l'islam
> Dans quelles mesures peut-on parler d'un dynamisme des campagnes ? D'un essor urbain ?
I- Un dynamisme des campagnes
A- L'essor des campagnes
1- Un essor démographique
• essor lent mais continu
→ a commencé au XIe
→ se ralenti au XIIe
→ est stoppé par les grandes épidémies du XIVe
• difficile à appréhender par les historiens = manque de sources
→ les registres de baptêmes, mariages, décès sont plus récentes = on doit trouver d'autres
sources
→ multiplications de sites d'habitats, mention de l'augmentation du nombre d'enfant dans
des récits
• la population anglaise triple entre … et ..
• la population occidentale reste profondément rurale
→ 95% au XIe
→ en 1300, 85%
!!! → dans le monde rural, tous les habitants ne sont pas paysans et ne vivent pas du travail de la
terre
2- Des progrès liés à des innovations techniques
• progrès dans les labours :
→ on utilise plus le cheval que le bœuf pour les labours = il travail plus rapidement donc
permet de labourer une surface plus grande
, → l'emploi de la charrue s'est largement diffusé, sans doute dès l'an mil, elle est très utile
pour labourer des sols lourds
→ adaptations des outils : charrue sur des terres grasses, araire sur des terres sèches
→ utilisation de la métallurgie pour les outils agricoles => grâce au perfectionnement de la
métallurgie par les cisterciens le fer se diffuse dans le monde agricole
• utilisation d'une terre en système triennal :
→ finage utilisé en 3 parties :
> culture d'hiver
> culture de printemps
> repos de la terre
→ intérêt de n'avoir qu'un tiers du sol en jachère et non pas la moitié comme dans le système
biennale
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finage = ensemble des terres au sein d'une communauté villageoise, ensemble des terres cultivées
du village
=> traditionnellement, utilisé en 2 sols : 1 en culture / 1 en jachère = rotation biennale (en 2 ans)
des cultures
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=> Pour certaines communautés de villageois, le système biennale est plus adapté, notamment s'ils
privilégient les blés d'hiver. Malgré un majorité d'utilisation du système triennale, le système
biennale est aussi utilisé.
• utilisation des moulins à eau et à vent :
→ se sont plus développés à partir du XVIIe
→ le moulin à vent est apparu assez tardivement notamment dans le royaume de France, il
se serait développé à partir des années 1160, 1180 en Normandie et dans la région d'Arles
> l'usage du moulin à vent se répand au XIIIe
Globalement, il y a des progrès mais là encore, à la période précédentes, l'agriculture avait
déjà bien progressé. Aujourd'hui, on réévalue les performances, notamment de l'agricultures
carolingiennes. Il y a bien eu des progrès au XIIe mais ils ne sont pas soudains.
Des historiens ont montré que dès l'époque carolingienne ont peu avoir des rendement de 3
ou 5 pour 1 grain semé.
Dans des traités d'agronomie du XIIe, on peut trouver des moyennes de rendements. Par
exemple pour le froment, 5 pour 1 ; pour le seigle, 7 pour 1 ; pour l'orge 3 pour 1 ; pour l'avoine, 4
pour 1, pour les légumineux, 6 pour 1.
exemple → dans la région de Bar s/Seine, entre 1290-1292, les rendements ont été entre 3,2 et 4
pour 1
L'outil agricole en France au Moyen Âge, Pascal REIGNIEZ
, 3- Un mouvement de grands défrichements
• ils sont organisés par les seigneurs eux-mêmes
→ ils sont récurrents = les guerres se raréfient
→ défricher = moyen de mettre en valeur ses terres (plutôt que d'aller en conquérir de
nouvelles)
• en Île de France, les déboisements sont importants, on met en culture de nouvelles parcelles
→ la forêt devient rare, à tel point que des règlements seigneuriaux indiquent comment la
protéger car elle est vitale dans l'économie agricole (réserve de bois, de gibiers, etc...)
→ défricher de vastes terres considérer comme incultes et qui ne sont pas mises en cultures,
les seigneurs offrent aux paysans des conditions avantageuses pour les attirer sur ces terres
> privilèges fiscaux
> moins de charges
Cette période a sans doute été celle d'une amélioration de la condition paysage, une
amélioration qu'il faut néanmoins nuancer.
B- Seigneurs et paysans
1- L'ordre seigneurial (D. Barthélémy)
◊ la féodalité a des conséquences : 3 majeures :
• les fonctions publiques sont devenues héréditaires = stabilité des seigneurs sur leur
territoire, on est comte de père en fils, on privilégie l'aîné
• la structure des patrimoines fonciers se simplifie
→ on préfère privilégier la concentration de ses propriétés et on vend les terres
éloignées, les seigneurs s'encrent dans un territoire
exemple → Les Unrochides, marquis du Frioul, ils concentrent leurs propriétés en Italie dans la
région de Véronne
→ l'onomastique sanctionne cette évolution, les nobles se choisissent un nom de
famille lié à cet encrage territorial, on transmet son nom à son lignage
onomastique = usage des noms
exemple → Eudes de Blois au Xe → comte de Tours, de Blois, de Châteaudun, de Chartres, de
Beauvais, de Dreux et de Provins => son territoire est dans la région de Blois
→ on écrit la généalogie de sa famille
exemple → Les Sires de Wattrelos
• les seigneurs partagent des valeurs nouvelles
→ appartenance à un lignage, importance de l'hérédité, de la famille