Les transformations de l’entreprise depuis le XIXème
Les entreprises sont au cœur des transformations économiques, sociales et politiques depuis la première RI (fin
XVIIIème). Elles sont à l’origine de beaucoup de ces transformations, sont acteurs, mais sont aussi le résultat de ces
transformations.
Globalement, à chaque grand régime de croissance ou type de croissance, on a un certain type de système productif.
Ex : à économies mondialisées, on aura des entreprises mondialisées.
L’entreprise est en constante évolution dans la propriété du capital, dans son organisation interne, la rationalisation
de sa production, sa gestion, sa direction, sa taille, son statut juridique, mais aussi les qualifications et ses relations
avec son environnement.
On note 3 révolutions industrielles (la RI étant la première). Cette définition des RI est contestée (certains pensant que
l’évolution est continue avec des accélérations et des ralentissements). Ces transformations ont bouleversé tout le
système économique et productif.
La première révolution se déroule fin XVIIIème : 1740-1760 pour l’Angleterre, suivie très rapidement de la
France. Accélération des innovations. Dans une deuxième vague, cette révolution se propage aux EU et en
Allemagne vers 1830-1840. La première branche motrice est le textile, puis la sidérurgie-métallurgie. L’énergie
motrice est la vapeur qui a permis la mécanisation.
La deuxième révolution se déroule à partir de 1870-1880 : toujours en GB, France, EU et Allemagne +
Canada, Japon. Les innovations correspondent à la chimie, moteur électrique, moteur à explosion qui va
permettre l’automobile. Les énergies motrices sont l’électricité et le pétrole.
La troisième révolution se déroule à partir de 1970-1980 : nouveaux pays industrialisées + pays émergents.
Branches motrices : télécommunications, informatique, essor des NTIC. En revanche, il n’y a pas eu de réelle
énergie motrice.
I/ Transformations de l’entreprise et du capitalisme : de l’atelier dispersé à l’usine mécanisée, de
l’entreprise familiale à la grande entreprise puis à la FMN, de l’entrepreneur-innovateur au manager.
A- La première RI : de l’atelier à l’usine.
On considère qu’avant la RI (fin XVII et tout au long du XVIIIème) que les sociétés étaient bloquées avec trois ordres
hiérarchisés impénétrables où chacun est destiné à une fonction. Elles sont bloquées aussi du fait de l’importance de
l’Eglise. Avec Adam Smith, ce n’est plus Dieu qui impose aux hommes une destinée (individualisme méthodologique).
A cette époque, il y avait peu d’innovations, allant avec une économie de la survie et un faible sens du progrès. La
notion de progrès va avec un allongement de l’espérance de vie et donc avec la possibilité de se projeter dans l’avenir.
La RI va débloquer progressivement la situation.
Cependant, tout au long du XVIII, des innovations apparaissent, les mentalités changent progressivement, les
échanges s’intensifient et des formes d’industrie émergent. C’est ce que Franklin Mendels qualifie de « proto-
industrie » en 1969. Ce sont des formes primaires d’industrie. Il montre qu’au XVIIIème (mais aussi au XIXème),
plusieurs systèmes coexistent.
Il y a déjà à cette époque :
- Un domestic system : des agriculteurs qui, pendant les périodes creuses, vont faire des produits semi-finis
industriels de qualité moyenne qu’un négociant marchand récupère après. Les marchands négociants
récupèrent régulièrement ces produits pour les vendre sur un marché local ou pour les faire travailler en
produits finis par des artisans urbains plus qualifiés. Ces productions (par les paysans) sont dispersées dans
une large zone péri-urbaine. Dans le domestic system, la production est « à la maison » avec des outils qui
appartiennent aux ouvriers. Les produits sont produits et vendus localement.
- Un putting-out system, c’est l’étape suivante. Les produits sont vendus soit en ville, soit sur un marché plus
large voire pour certains, exportés. Ils sont produits par des paysans le soir, aux moments creux…
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