CPGE scientifques, thème « le travail »
FICHE N°2 : LE TRAVAIL & LE TEMPS
QUESTIONS PREPARATOIRES
1. Rapport entre le travail et le temps : part du travail dans la vie ?
Etablissez une liste – la plus complète possible - des différentes formes
de travail qui apparaissent dans nos 3 œuvres.
2. Organisation du temps de travail ? Rythme ? Linéarité ou cyclicité ?
1. Le temps cyclique des Géorgiques.
Temps cyclique de l’année, cf II, vers 401-2, p96 : « il faut en effet trois ou quare fois l’an fendre
tout le sol […] Le travail des laboureurs revient toujours en un cercle, et l’année en se déroulant le ramène avec
elle sur ses traces ».
A ) Le calendrier saisonnier des travaux agricoles.
Le temps est une donnée que le paysan doit prendre en compte. Les tâches sont
distribuées en fonction des saisons. Moment opportun pour chaque action.
Conception pratique du temps, tournée vers l’action humaine. Volonté de
maîtriser le temps, de s’organiser. Il faut observer la nature, savoir lire les signes,
afn de prévoir le temps qu’il va faire et déterminer le, moment adéquat pour chaque activité.
➢ L’automne.
- I, p50-1, « Quand la Balance… se couche ». Les semailles. Equinoxe d’automne (durée du
jour = durée de la nuit, 22 ou 23 sept) : il faut semer l’orge, le lin, le pavot.
➢ Le printemps.
- Attendre le printemps pour les fèves, la luzerne, le millet. Observation des astres et des
constellations : quand le soleil entre dans la constellation du Taureau, alors que le Chien se
couche (le 30 avril).
- I, p41, « Au printemps nouveau… ». Dès le début du printemps, quand arrive le Zéphyr
(vent d’ouest qui commence à souffer le 8 ou le 9 février), la terre n’est plus gelée : il faut alors
commencer à labourer. « je veux dès lors voir le taureau commencer de gémir sous le poids de la charrue,
et le soc resplendir dans le sillon qu’il creuse ». Puis savoir être patient : attendre 1 an, après avoir
mis la terre en jachère (p42 : « Tes blés une fois coupés, tu laisseras la campagne se reposer pendant un an
et, oisive, se durcir à l’abandon »).
/ Idem pour les vignes : il faut planter à l’automne ou au printemps.
II, p92,-3 « Que personne… accueil aux terres. »
« La meilleure saison pour planter les vignobles, c’est lorsque au printemps vermeil arrive l’oiseau blanc odieux
aux longues couleuvres, ou vers les premiers froids de l’automne ». Attendre le retour des cigognes ! « au
printemps, les terres se gonfent et réclament les semences créatrices », avec pluies fécondes et soleil. Eloge
du printemps qui éclaira le monde à sa naissance. Dimension cosmique.
➢ L’été. Les moissons.
➢ L’hiver.
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I, p56, « C’est en pleine chaleur… des glaçons ». « L’hiver, le cultivateur se repose. » Trêve aux
soucis. Mais il reste des travaux : cueillir les glands du chêne, les baies, l’olive, les
myrtilles. Chasser en tendant des pièges. Période de fêtes partagées avec les autres paysans.
Il semble que la récompense la plus précieuse du travail soit justement le repos. Pour les
paysans, l’hiver est le temps du repos, c’est le moment où ils peuvent jouir du fruit des
travaux accomplis. I, p56 : « [L]’hiver, le cultivateur se repose. Pendant les froids, les laboureurs jouissent
d’ordinaire du fruit de leurs travaux, en donnant tour à tour de gais festins entre eux. L’hiver aux bons génies les
régale et chasse leurs soucis : ainsi, quand les carènes chargées ont enfn touché le port, les matelots joyeux
mettent sur les poupes des couronnes. »
> Temps précis, signes à lire et à respecter. Il faut savoir observer le ciel (la Lune, par
exemple, p54). P53 : « nous pouvons, même par un ciel douteux, connaître d’avance les saisons, distinguer le
temps de la moisson et le temps des semailles » . Le vieillard de Tarente / Coryce respecte
particulièrement bien le rythme des saisons (IV, p152-3), comme les abeilles, IV, p154 :
« prévoyant la venue de l’hiver, elles s’adonnent l’été au travail et mettent en commun les trésors amassés. »
- La nuit, il est plus facile de faucher les prairies (p55).
B ) Le calendrier des fêtes et du repos (otium).
Le calendrier est un élément de la religion romaine. Placé sous l’autorité des
magistrats supérieurs, les pontifes, qui veillent à l’organisation de la religion et établissent un
calendrier des fêtes. Ces fêtes n’empêchent pas certains travaux. I, p54 : « Oui, même aux
jours de fête, il est des travaux auxquels les lois divines et humaines permettent de se livrer ; jamais la religion
n’a défendu de détourner le cours des ruisseaux, de border la moisson d’une haie, de tendre des pièges aux
oiseaux, d’incendier les broussailles et de plonger dans une onde salutaire un troupeau de moutons bêlants ».
Mais elles apparaissent surtout comme des périodes de repos. Fêtes organisées autour de sacrifces
offerts aux dieux. Exemples ?
- Fêtes en l’honneur de Cérès, I, p58-9 (vers 338-50). Fête des Ambarvales ou des
Cerealia. Au début du printemps pour purifer les champs, avec libations de miel, de lait et
de vin + sacrifce d’un animal (porc, mouton ou taureau) + cris et danses.
- Fête rustique en l’honneur de Bacchus, II (vers 380-96). II, p94-6, « Il faut aussi
tresser… ». Les troupeaux ravagent les vignes. Pour réclamer la fertilité des vignes, fête en
l’honneur de Bacchus : on immole un bouc, animal funeste aux vignes et symbole du dieu ;
on fait jouer des pièces de théâtre pendant les Dionysies à Athènes ; on boit du vin ;
vers grossiers, masques hideux faits dans l’écorce d’un arbre et chants ; procession
avec plats, bouc… Fantaisie débridée.
Fête sacrée, II (vers 519-31), toujours en l’honneur de Bacchus. II, p104, « Vient
l’hiver… champêtre ». Occasion d’une scène de genre où les animaux côtoient des enfants
suspendus au cou de leur père. Les soucis laissent place à la joie. Bonheur simple du
paysan entouré des siens. Invocation au « Lénéen », « père des pressoirs », surnom de
Bacchus, avec libations et jeu : lancer un javelot sur un orme et activités physiques à la
palestre. Il semble que la récompense la plus précieuse du travail soit le repos, qui
est au cœur de la célébration du bonheur des paysans, dans le livre II. À l’énumération des
fausses richesses et du luxe qui constituent des biens illusoires, et que les paysans
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