CPGE scientifques, thème « le travail »
FICHE N°4 : LES SOUFFRANCES AU TRAVAIL
Nécessité > contrainte : sans aller jusqu’à l’asservissement / l’esclavage, le poids d’une contrainte
sur l’individu implique la production d’un effort, d’un effet de résistance qui peuvent / vont
impliquer des souffrances d’intensités variées. Natures différentes des travaux dans nos textes : nous
séparerons les souffrances physiques des souffrances morales.
Travail : tripalium : instrument de torture / travail ds la Bible (cf cours d’introduction).
Travail premièrement comme labeur, peine, effort, fatigue.
a. Identifer les formes de souffrances ds les 3 œuvres.
b. D’où vient la souffrance au travail ? origines de la souffrance ?
I. Souffrances physiques et morales
1. Les souffrances physiques
Sont en lien avec la notion d’effort qui n’implique pas forcément la souffrance. On peut faire
effort pour réussir, s’appliquer etc. Notion de force. Souffrance vient quand l’effort est trop grand ou
quand les forces sont épuisées.
VIRGILE : pénibilité du travail de la terre
Travail physique important (mais pas unique car travail d’apprentissage également, de
déchiffrage de la nature). On a mentionné que pas de présentation d’asservissement puisque volonté
de mettre les gens au travail. Pourtant, idéalisation limitée : poursuit une tradition qui remontait aux
temps les plus reculés de Rome + l’accent est mis, bien souvent, sur ses travaux et ses peines, cf. le
labor improbus (travail acharné haut p. 47) qui a surmonté toutes les causes de diffcultés introduites
par Jupiter dans la Nature n’est pas sans comporter bien des souffrances.
a. Pénibilité du travail de la terre
Il s’agit en effet de travailler une nature hostile (fn de l'âge d'or, entrée dans ce que l’on a appelé
l'âge de fer > car il met en œuvre la force des hommes et leurs outils). Relire p. 45 : « tout le mal
que les hommes et les bœufs se sont donné pour retourner la terre », « le père des dieux a voulu
rendre la culture des champs diffcile »
Effort diffcile à produire peut être lue dans la description des outils du laboureur p. 47 : « le bois
pesant de l’areau », « les herses au poids énorme ».
Mention de la diffculté et d’une souffrance. C’est pourquoi Virgile encourage les paysans à
limiter leur ambition : « Deux fois leur ombrage menace les vignes ; deux fois les herbes étouffent la
récolte de leurs épaisses broussailles : dur labeur de part et d’autre. Fais l’éloge des vastes domaines,
cultives-en un petit. » II p. 97
Le travail peut se montrer harassant, obligeant l’individu à mettre en jeu son intégrité physique.
C’est particulièrement mis en avant dans l’épisode de la peste du Norique (= aujourd’hui une partie
de l’Autriche et de la Slovénie) qui tue les animaux et donc oblige les hommes à prendre leur place
pour labourer : lire III p. 140. Même dimension d’atteinte à l’intégrité physique dans un passage
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déjà cité (planter du thym et du laurier-tin pour les abeilles : « Que lui-même use sa main à ce dur
labeur » IV p. 151
Souffrance au travail qui peut être liée aux dangers que l’homme rencontre, par exemple avec les
abeilles : « elles font des piqûres venimeuses, laissent leurs dards invisibles dans les veines et rendent
l’âme dans la plaie qu’elles font » IV p. 158
b. Le travail en lui-même, par l’effort qu’il demande, peut conduire à la destruction
de soi
Abeilles comme exemple du travailleur qui ne compte pas sa peine : « Souvent aussi, dans leurs
courses errantes, elles se brisent les ailes contre des pierres dures, et vont jusqu’à rendre l’âme sous
leur fardeau, tant elles aiment les feurs et sont glorieuses de produire leur miel. » IV p. 155.
Souffrance qui n’est ici même pas prise en compte, effort donné jusqu’au bout, sacrifce de soi.
WEIL
a. Douleurs au travail
* Elle manifeste combien le travail nécessite une force qui lui manque : lettres à SG : lire
bas p. 66, p. 67 et bas de la page → différence de force physique homme/femme qui peut permettre
aux hommes d’évoluer quand les femmes restent « parquées » dans W machinal. Verbe qui connote
l’animalisation.
* Liées à l’organisation du travail
cf. mention des brûlures devant le four p. 58 + lire description du travail aux pièces p. 63.
→ découpage comme une des activités « les plus dures »
→ douleur augmentée par l’impréparation.
→ mention des normes impossibles à atteindre, d’où la fatigue.
* Développe cette notion de fatigue / d’abrutissement dans EVU p. 337-338 lire.
→ manoeuvre prisonnier du rythme imposé à son corps > « on ne peut pas supporter » +
« supplice » et plus encore.
→ champ lexical du demi-sommeil : « morne monotonie, espèce de sommeil, sans dormir »
+ double peine paradoxale : « force, pesanteur » qui emprisonne l’individu en lui-même, l’empêche
de s’intéresser à ses camarades MAIS sensibilité exacerbée à la « brutalité du système » : gestes,
regards paroles.
> limite entre souffrances physiques et morales (car chez SW, souffrance morale domine)
* Eléments qui se retrouvent dans le questionnaire qu’elle veut faire passer aux ouvrières de
Rosières : lire p. 207. → mêmes thématiques avec entremêlement du physique et du moral. Et dans
VGOM : « La fatigue » lire p. 271. Ici, fatigue comme une souffrance parce que le corps ne peut
accéder au repos. Epuisement > mort.
* Risque de la mort par l’effort, l’épuisement : la conférence sur la Rationalisation montre
bien comment l’augmentation de l’intensité du travail (ie l’augmentation de l’effort de l’ouvrier).
Réfexion qui montre comment l’effort de haute intensité est une souffrance qui peut mener à la
mort lire p. 318-319.
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