« Les institutions démocratiques peuvent-elles reposer sur le secret? »
Introduction
“L’exigence de transparence, lorsqu’elle se généralise à l’excès, n’est plus la quintessence de la démocratie mais
plutôt son antipode”. Guy CARCASSONNE, Le trouble de la transparence, 2001
Démocratie : Régime de souveraineté populaire
Institutions démocratiques = les institutions des Etats démocratiques et pouvant ainsi répondre de leurs actions
devant la loi, la souveraineté nationale ou des assemblées élues.
Se baser : l’Etat s’est fondé sur le secret, mais tend désormais, pour son bon fonctionnement à s’ouvrir à la
transparence vue comme condition sine qua non à sa légitimité.
Le secret, du latin secernere, séparer, est fait « de connaissances, d’informations, que le détenteur ne doit pas
révéler ». Mais ses synonymes trahissent sa complexité, et même sa diversité. On peut y voir l’expression du
silence, de l’intimité, de la discrétion, un mot très rassurant, ou tout au contraire un mot inquiétant, désignant
ce qui est opaque, clandestin, ténébreux.
Intérêt du sujet : la transparence devient un nouvel impératif motivé par plusieurs raisons.
- elle apporte nombre de bienfaits : démocratiques, économiques, d’information, de communication.
Toutefois, celle-ci ne peut être totale sous peine de menacer les secrets essentiels au bon fonctionnement
des institutions démocratiques.
Secret, transparence, démocratie : tous trois recouvrent sans doute des réalités diverses et mouvantes.
Il est difficile d’examiner leurs rapports sans prendre en compte cette complexité, et le risque de simplifier
toute étude, de tenir la démocratie pour une organisation idéale et la transparence pour une vertu évidente,
en les mariant ou les pacsant pour découvrir la République parfaite.
Peut-on se passer du secret en démocratie ou est-il inhérent à l’essence des institutions démocratiques ? S’il
n’est pas inhérent à l’essence de la démocratie, doit-on pour autant éradiquer tout secret en politique ou
existe-t-il des secrets légitimes pour les institutions démocratiques ?
Problématique : Dans quelle mesure semble-t-il nécessaire de trouver un équilibre entre recours au secret et
ouverture à la transparence de la part des institutions démocratiques ?
I. Le secret, fondement de l’Etat, est aujourd’hui remis en cause au nom de la démocratie.
1. Le secret, élément essentiel au bon fonctionnement de l’Etat.
Idée 1 : historiquement, l’exercice du pouvoir par l’Etat sur son territoire place le secret au cœur de sa
gouvernance, ce qui apparaît comme un frein à l’émergence de la démocratie
Idée 2 : Cette logique de recours au secret se retrouve aussi au centre de la diplomatie, secteur pour
lequel une opacité entre gouvernants et gouvernés semble nécessaire.
2. Le secret, une source potentielle d’abus par les institutions démocratiques.
Idée 1 : trop de secrets peut mener à des abus des institutions démocratiques envers leur population
Idée 2 : en parallèle, le secret d’Etat et l’opacité des institutions peut mettre à mal la démocratie elle-
même
II. Le secret, plus qu’être remplacé par la transparence, doit davantage être rééquilibré par ce nouveau
principe
1. La transparence s’est affirmée comme un outil démocratique qui concurrence le secret
Idée 1 : la transparence se place ainsi en opposition au secret comme vecteur d’informations, de
démocratie et de légitimité pour l’Etat.
Idée 2 : la transparence est aussi introduite au sein de certaines pratiques auparavant secrètes de l’État
2. Certains secrets demeurant nécessaires, il faut trouver un équilibre entre transparence et secret.
Idée 1 : la transparence peut toutefois se retourner contre l’Etat qui la porte et menacer certains secrets
encore essentiels
Idée 2 : les institutions démocratiques doivent garantir un équilibre entre secret et transparence qui, plus
que de s’opposer, doivent à tendre à s’adosser afin de profiter de leurs bienfaits mutuels tout en évitant leurs
méfaits potentiels.