Aperçu historique de la Corée
Mercredi 21 septembre 2016, professeur Kim Daeyeol (김대열)
(cf frise chronologique de l'histoire de la Corée)
Les Trois Royaumes (삼국)
L'expression des Trois Royaumes de Corée (삼국) désigne la période s'étendant
de l'année 108 av. J-C à l'an 676. Les trois royaumes désignés par cette
expression sont 고구려 (Koguryo), 백제 (Paekche) et 신라 (Silla), qui se sont
développés sur la péninsule coréenne et en Mandchourie.
Avant l'apparition des Trois Royaumes, il existait des sociétés pré-organisées (고
조선, 부여, 동예, 옥저, 고구려) constituées de quelques ethnies : les 조선 (ou 한),
les 예 et les 맥.
,Mercredi 28 septembre 2016, professeur Kim Daeyeol (김대열)
Chacun des 3 états aura pour fondement une légende, plus ou moins
extravagante. Pour 고구려, on raconte qu’un prince de 부여 aurait rencontré une
jeune femme exilée par ses parents après qu’elle ait été possédée par un
prince céleste. Le prince de 부여 l’enferma mais elle accoucha quand même
d’un œuf géant. Le prince essaiera de la détruire mais n’y réussira pas. Naquit
alors un enfant nommé 주몽, qui dépassera les qualités de tous les enfants du
prince. Celui-ci essaya de s’en débarrasser mais 주몽 s’enfuira avec 3
compagnons et fondera le pays de 고구려. 백제 aurait été fondé par un prince de
sang royal de 부여 qui partit au sud du bassin du fleuve Han. Le monarque
fondateur de 백제 aurait été le fils de 주몽, fondateur de 고구려. Quant à 신라,
alors que les chefs des tribus du 진한 s’étaient réunis pour discuter de la
nécessité d’établir un royaume, ils montèrent au sommet d’une montagne afin
de prier pour qu’on leur envoie un prince. Ils virent alors un éclair qui frappa,
près d’un puits. Un cheval vint s’agenouiller devant un objet puis s’envola. Cet
objet était un gros œuf rouge. A l’intérieur, un enfant resplendissant y
sommeillait, il fut nommé roi sur le champ.
Pendant la période des 3 royaumes, les tribus coréennes vont peu à peu se
transformer en monarchies centralisées basé sur le système chinois. Les tribus
élisaient au départ leur chef au sein du groupe et celui-ci était nommé pour
une période donnée. On assiste généralement au regroupement de différentes
tribus sous une seule qui deviendra la classe dominante et sera aux
commandes de l’état. A 고구려 et à 백제 les clans les plus puissants assureront
leurs hégémonies grâce à une politique de mariage permettant de limiter
l’accès aux trônes. Les tribus fédérées de rendirent vite compte que pour
continuer à gouverner elles devaient revoir leurs structures et concentrer le
pouvoir en un état central. Elles s’appuieront sur le modèle chinois pour y
parvenir. 고구려 s’appuya sur un pouvoir central et organisa le pays grâce à un
système de fonctionnariat hiérarchisé et fit des anciens chefs de tribus des
fonctionnaires disposant d’un pouvoir militaire et administratif. L’administration
centrale n’était en fait pas si forte qu’il y parait et les chefs de tribus
conservaient un grand pouvoir et la possibilité d’avoir des vassaux. Un système
d’imposition y fut également crée qui était très lourd pour le peuple.
L’organisation de 백제 souffrit beaucoup de la disparition des commanderies
chinoises qui avaient grandement influencé ses institutions. Ils firent appel à
une tribu étrangère, rameau du clan royal de 부여 pour les diriger. 백제 était
divisé en cinq régions comprenant elles-mêmes jusqu’à 10 districts régies par 6
ministères. Un impôt y était également prélevé. La société de 신라 était la plus
originale dans son fonctionnement. Elle était basée sur le système des 골품 que
l’on peut interpréter comme des lignées. La caste la plus favorisée était celle
des 성골. Ils étaient les seuls à pouvoir devenir rois et les mariages n’étaient
pas autorisés avec d’autres castes. Elle était suivie par la caste des 진골
considérée également comme royale mais ne pouvant donner de Rois. Puis
venaient 두품 la sixième cinquième puis quatrième caste. On suppose qu’il
existait aussi une troisième, seconde et première caste mais aucun document
n’y réfère. L’attribution des postes, notamment aux ministères et les places de
fonctionnaires, se faisaient en fonction de ces castes. Une autre particularité de
신라 était le 화랑도 qui signifierai « fleur de la jeunesse ». Ce sont des
organisations de jeunes gens qui seront plus tard mises dans le cadre d’une
organisation centralisée et étatique. Elles regroupées de jeunes gens de la
, caste des « os authentiques » et avait des fonctions religieuses et militaires.
Les 화랑 se devaient de : servir le roi avec loyauté, servir ses parents avec piété
filiale, être fidèle à ses amis, ne jamais reculer au combat, ne pas tuer
inconsidérément. On retrouvera leur influence dans les arts martiaux du fait de
leur fonction principalement militaire, et ce, encore de nos jours.
La religion originelle des Coréens été le chamanisme. Un chamanisme
fortement inspiré d’une part de celui pratiqué dans les plaines sibériennes et
d’une autre part par certains éléments du Shintoïsme. Les Coréens croyaient
que la nature était peuplée d’esprits et qu’il fallait les invoquer ou les apaiser
au moyen d’incantations ou d’exorcismes. On y retrouve aussi la présence
d’animaux totémiques qui pouvaient représenter les clans. Ainsi 신라 adorait le
cheval qui avait désigné l’œuf mais fut également appelé le pays du coq. On y
enterrait les morts avec des plumes. Même après l’intronisation du bouddhisme
et du confucianisme en Corée, le chamanisme restera une base très populaire.
C’est à 고구려 que le bouddhisme fit sa première apparition en 372, introduit
par le moine Sundo des Qin antérieurs. 백제 suivi en 384 amené par le moine
Manalant’a des Jin orientaux et le transmettra aux japonais. En revanche son
adoption par 신라 rencontrera beaucoup plus de résistance et sera finalement
admis en 535, soit presque 200 ans plus tard que ses voisins directs. Il est à
noter que la noblesse a trouvé son intérêt tout autant que le pouvoir royal,
dans cette nouvelle religion. En effet dans leurs efforts de centralisation, les
états ne pouvaient qu’accueillir à bras ouverts une nouvelle religion qui
pourrait cimenter tout le peuple. Elle fut en outre utilisée comme tissu moral
pour la civilisation (avec la notion de Karma). On voit ici toute la dimension
politique qui entoure ce choix de la part des états. Le bouddhisme put donc de
développer très facilement en Corée, et toucher le peuple, alors que le
confucianisme était, quant à lui, réservé aux lettrés, qui eux voyaient cette
nouvelle religion comme un excellent moyen de contrôle sur la population. Le
bouddhisme va donc conforter les identités nationales, rapprocher le peuple de
la religion et de la morale et conditionnera beaucoup la position non-violente
de la Corée.
고구려
Selon le Samguk sagi, le roi 주몽 (appelé de manière posthume 동명성) fonda le
royaume en -37, sur les confins entre la Chine et la Corée (Mandchourie et nord
de la péninsule). Le peuple de ce royaume est une alliance entre des éléments
des tribus 부여 et 예맥, occupants précédents de la péninsule. La principale
caractéristique de ce royaume est la prépondérance de l'activité militaire : il ne
cessa de harceler soit les commanderies chinoises, soit ses voisins du sud. Son
expansion se fit sur la décrépitude de l'empire Han et l'éclatement de la Chine
en de multiples royaumes.
En 235, le royaume prend contact presque par hasard avec le royaume de Wu,
qui propose au roi 동천 que les deux royaumes s'allient contre le royaume de
Wei et le clan 공순. Le clan 공순, client du royaume de Wei, contrôlait la région
du Liaodong, qui s'étend entre le Wei et le 고구려. D'abord tenté, 동천 fini par
refuser l'alliance et préfère s'entendre avec le Wei contre le clan 공순. En 236, il
fait tuer les membres d'une ambassade du Wu et envois leurs têtes aux Wei
pour renforcer sa nouvelle alliance. En 238, à la suite d'une ultime trahison des
공순, le royaume de Wei envahit le Liaodong et conquiert les commanderies de
Lolang et Taibang avec l'aide de 고구려.
Cette alliance est brisée en 242, quand le roi 동천 du 고구려 attaque Xi'anping,