Du conflit israélo-arabe au conflit israélo-palestinien
• La fin des mandats et le sionisme
Suite à la fin de la Première Guerre mondiale et au démantèlement de l'Empire ottoman, les
territoires de ce dernier avaient été confiés par la Société des Nations (SDN) aux puissances
coloniales victorieuses (France, Grande-Bretagne, Belgique), qui avaient créé des mandats
(exemple : mandat français en Syrie, au Liban ; mandat britannique en Palestine, en Irak, en
Transjordanie).
En 1945 est prévue la fin des mandats britanniques et français au Moyen Orient. Or, la fin de
la Seconde guerre mondiale et donc du génocide Juif pousse l'Organisation des Nations Unies
(ONU) à soutenir le principe de la création d'un « foyer national juif » en Palestine.
Cette volonté politique de créer un État juif en Palestine s'appelle le sionisme et remonte à la fin
du XIXeme siècle.
• Sionisme: Idéologie politique née à la fin du 19eme siècle dans les populations juives
d'Europe de l'Est et développée par Theodor Herzl. Elle vise la création d'un État juif en
Palestine (avant 1948) puis son plus grand agrandissement possible (après 1948).
Les sionistes veulent s'établir en Palestine avec l'idée que les Juifs y avaient un royaume dans
l'Antiquité, avec pour capitale Jérusalem. Chassés par les Romains en 70 ap JC, ils avaient été
ensuite dispersés dans toute l'Europe. Ils ont ensuite été victimes de discrimination et de pogroms
en Europe de l'est au 19eme siècle, ce qui explique la naissance de ce nationalisme (le 19eme
siècle étant celui des printemps des peuples et des nationalismes).
Au 19eme et 20eme siècle, le sionisme passe notamment par une stratégie d'achat de terres en
Palestine (ainsi, en 1946, avant même la création d'Israël, 1/3 des terres agricoles en Palestine
appartient à des Juifs).
• Un plan de partage (1947) non respecté, la création d'Israël et la première guerre
israélo-arabe (1948-1949)
En 1947, un plan de partage est créé par l'ONU : il prévoit la création d'un État arabe et d'un
État juif en Palestine (moitié-moitié et Jérusalem à personne → déplaît à tous).
Le mandat britannique en Palestine prend fin le 14 mai 1948. Le même jour, David Ben
Gourion, chef de l'organisation sioniste, proclame la création de l'État d’Israël, dont il devient le
premier Ministre. Les pays voisins (Égypte, Jordanie, Irak, Syrie, Liban, Arabie Saoudite, Yémen)
refusent ce nouvel État et lui déclarent aussitôt la guerre. Cette première guerre israélo-arabe
(1948-1949) s'achève en janvier 1949 par une défaite arabe éclatante. Israël prend davantage de
terres que prévu, et 700 000 Palestiniens sont contraints à l'exode. Une trêve est signée en
juillet 1949 mais les tensions restent extrêmement vives.
• Des guerres et une paix
En mai 1967, l'Égypte de Nasser décide de remilitariser le désert du Sinaï (entre l'Égypte et Israël)
et en exige le retrait des forces d'interposition de l'ONU. Il instaure ensuite un blocus pour
empêcher l'accès au port israélien d'Eilat (essentiel pour le ravitaillement en pétrole d'Israël). Israël
décide alors de contre-attaquer : entre le 5 et 10 juin, il pulvérise les armées égyptiennes,
jordaniennes et syriennes : c'est la Guerre des Six Jours (1967).
Israël double son territoire : il s'empare de Jérusalem-Est (avait déjà Jérusalem-ouest), de la
Cisjordanie, de la bande de Gaza, du Golan syrien et du Sinaï égyptien. Israël s'impose
comme une grande puissance régionale.