Le bonheur est universellement recherché. Cependant il est, de par son étymologie, lié à la
chance, au hasard. C’est pourquoi la quête du bonheur assimilé au bien suprême peut être mise en
doute. Par bonheur on entend un état durable de satisfaction qui arrive sans que l’on s’y attende. Il
est de ce fait précaire et échappe à toute tentative de maîtrise. Or on le présente souvent comme le
but le plus élevé de l’existence, celui que tout homme cherche à atteindre. Nous pouvons alors nous
demander s’il faut placer le bonheur en bien suprême sachant qu’il ne dépend pas de nous. Après
avoir montré que l'Homme doit placer le bonheur au centre de ses recherches, nous verrons que
l'Homme doit également s’intéresser à d'autres quêtes, notamment celle de la vérité. Enfin nous
pourrons nous apercevoir que le bonheur se trouve dans la quête d'une vie vertueuse.
Tout d'abord nous allons voir que l'homme doit placer le bonheur au-dessus de tout. On pose
en général le bonheur comme le but suprême de l’existence humaine. Le bonheur serait la fin en soi
vis-à-vis de laquelle tous nos autres buts seraient seconds. Toutes nos actions seraient faites en vue
d’être heureux, de façon plus ou moins directe. Dans cette perspective, sa recherche semble
inévitable. Qu’on le veuille ou non, le bonheur serait impossible à ne pas rechercher. C’est ce
qu’avance Aristote dans Ethique à Nicomaque. Pour lui, le « bonheur » est le bien ultime, parfait, « le
souverain bien » en ce qu’il a pour finalité lui-même. En effet il ne dépend d’aucun bien intermédiaire
et n’a pas d’autre fin que lui-même : « On voit donc que le bonheur est quelque chose de parfait et
qui se suffit à soi-même, et il est la fin de nos actions ».
Par ailleurs le bonheur est déterminé par chacun et chacun se doit d’être heureux. C’est la thèse
qu’avance Alain dans Propos sur le bonheur où il montre que ce dernier n’est pas seulement la
conséquence des événements inattendus mais qu’il dépend également de la volonté de chacun « il
est impossible que l’on soit heureux si l’on ne veut pas l’être ; il faut donc vouloir son bonheur et le
faire ». En outre pour lui être heureux est un devoir envers soi mais également envers les autres, car
il contribue à leur propre bonheur. Placer le bonheur au centre de ses recherches permettrait ainsi
d’une part de faire son bonheur mais également de créer celui des autres.
Mais il n’est pas certain que le bonheur soit atteignable. Ce pourrait bien être un idéal inaccessible,
un optimum fantasmé, mais impossible à réaliser.
Nous allons maintenant voir que l’homme ne doit pas uniquement se focaliser sur la
recherche du bonheur. De par son étymologie, le bonheur est lié au hasard, à la chance. C’est une
chance qui arrive à l’individu, venant de l’extérieur et n’étant pas construite par le sujet. À ce prix, il
ne dépend pas de l’homme d’être heureux. Il serait illusoire de prétendre au bonheur. C’est le
constat de Pascal dans Pensées ou pour lui la quête universelle du bonheur est vaine. L’homme s’est
montré « impuissant » à atteindre ce bien suprême.
Il ne semble pas absurde non plus de placer le savoir comme élément central que tout Homme se
doit de rechercher, même si cela doit conduire l’Homme à être insatisfait. En effet aucun être humain
censé n’accepterait de perdre son savoir au profit du bonheur car le savoir est le propre de l’Homme.
Cette vision est celle de J.S Mill qui, dans L’Utilitarisme disait : « Il vaut mieux être un homme
insatisfait qu’un porc satisfait ; il vaut mieux être un Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait ». Il
apparaît donc que la vérité soit à privilégier sur le bonheur. C'est également le constat de Tocqueville
dans la Démocratie en Amérique où en contrepartie d’assurer la sécurité, leurs besoins, leur bonheur
il est demandé aux individus de renoncer à être d’authentiques citoyens. C’est-à-dire des hommes et
des femmes en capacité d’exercer leur libre arbitre. Le peuple se résume alors à « un troupeau
d’animaux timide et industrieux, dont le gouvernement est le berger ». Ainsi, pour Tocqueville, la
liberté prime sur le bonheur ou alors il n’y a pas de bonheur sans une authentique liberté.
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