DM : Explication de texte, Chapitre IV, « L’œuvre » - dernière
section « la permanence du monde et l’œuvre d’art »
Résumé de la section :
Dans la section « la permanence du monde et l’œuvre d’art » Arendt rappelle tout d’abord la
singularité de l’œuvre d’art. Cette dernière se caractérise par son originalité et part sa mise à l’écart
délibérée des autres objets d’usages ordinaires. Dans le temps, l’œuvre d’art ne devrait subir aucune
altération car elle n’est pas destinée à être utilisée et ne répond à aucun besoin nécessaire à la survie
de l’homme. Ensuite, pour l’autrice, la faculté propre à l’homme de penser est à l’origine de l’œuvre
d’art. A travers cette dernière, l’homme libère ses sentiments en les transformant en objets. Ce
processus, que l’autrice nomme réification, permet de faire entrer dans l’artifice humain d’autre
attribut tel que les désirs ou les besoins. Néanmoins, la réification nécessite l’intervention de mains
humaines pour matérialiser le processus de pensée. Par ailleurs, bien que la mortalité soit toujours
présente dans l’art, Arendt met en évidence qu’elle diffère selon le degré de matérialisation des arts.
La poésie notamment, utilise comme unique matériau le langage et ne nécessite donc aucun
apprentissage technique, ce qui en fait l’art le plus humain car le plus proche de la pensée. Pour
durer dans le temps, le poème devra néanmoins être finalement transformé en objet tangible, en
étant inscrit sur un support. Dans le paragraphe suivant, Arendt fait la distinction entre la pensée et
la cognition. Contrairement à la cognition, la pensée n’a ni fin ni but et s’exprime uniquement
lorsque l’homme produit des objets sans utilités, tels que les œuvres d’art. Elle distingue par la suite
le pouvoir de raisonnement logique qui selon elle n’est pas la plus haute des facultés humaines mais
une simple fonction faisant partie du processus vital de l’être humain, au même titre que le travail
par exemple. Pour finir, Arendt montre que les œuvres ne répondent pas à une philosophie
utilitariste car elles sont avant tout destinées à durer. Bien que cela ne soit pas leur vocation
première, les objets ordinaires tout comme les objets d’usage, sont également jugés par leur beauté,
qualité qui, pour Arendt, découle également de leur durabilité. Finalement, par l’intermédiaire des
œuvres d’arts, il permet la survie des actions et des paroles, élément qui définissent la vie humaine.