Le MENA : un émergent dans la mondialisation ?
(Essayer presque par principe de placer la géopolitique, la gouvernance, …)
Essayer de bien distinguer les espaces, avec les concepts :
- économie d’archipel avec Dolfus
- Modèle centre-périphérie avec les distinctions entre métropole / périphérie intégré / marge
- Dimension d’émergence géopolitique (essayer presque par principe de parler de la dimension géopolitique avec le MENA) :
géopolitique du pétrole surtout.
- Dimension de l’émergence : parler de la gouvernance politique ou socio-politique. Explication de retard en terme d’émergence et
échecs. Rente pétrolière qui favorise le clientélisme / Stratégie d’industrialisation industrialisante en Algérie
- Place de l’islam dans l’émergence ou la non-émergence
- Ne pas parler du MENA comme d’un ensemble uni
- Ne pas oublier l’industrie, les fonds souverains, la géographie (rente géographique)
- Dès qu’on parle des hydrocarbures, parler de la malédiction de la rente, de la ‘Dutch disease’
Si on considère la M° comme un système, elle définit 4 types d’espaces :
- un ou plusieurs centres d’impulsion dominants
- des périphéries intégrées à ce centre dominant
- Des périphéries dominées, seulement unies au centre par des flux d’échange sans maitrise directionnelle de ces flux (AL ou Asie
central)
- Des espaces marginalisés, souvent à l’échelle étatique (Afghanistan, Bangladesh, Sud-Soudan)
MENA : espace regroupant le Maghreb et le Machrek compte quelques émergences géo-éco et géopo à l’échelle étatique, constaté à
l’occasion des chocs pétroliers, où un certains nombres de pays membres de l’OPEP ont montré
L’OPAEP a révélé en 1973 sa capacité de nuisance, dans le contexte de la guerre des 6 jours
Utilisation des pétrodollars, pour réinjecter la rente pétrolière dans l’économie. A partir des années 70, détermine une sorte de
mondialisation financière.
Le MENA a quelques émergences nationales, mais originalité de la région tient au fait que l’espace ne constitue pas un système
d’émergence comme par exemple en Asie orientale (émergence systémique).
Peu d’adaptation socio-culturelle et socio-politique à la mondialisation libérale.
L’échec des Printemps arabes : une vague systémique de démocratie libérale, réaction attendu dans le cadre de la M° libérale
Comment expliquer le paradoxe entre insertion rationnelle dans la M° libérale dès les années 70 avec la ré-injection des pétrodollars
dans les économies et les retards en matière de développement socio-économique (à l’origine en partie de la guerre en Syrie), retard
socio-politiques, retards socio-culturels en termes d’éducation, de statut de la femme et même en terme d’émergence géopolitique.
OPAEP est une organisation quasiment ribonde. La ligue arabe étale plus les division qu’elle n’affiche une unité. Comment expliquer tous
ces retards alors que par ailleurs, les atouts et les manifestations laissait envisager le MENA comme une périphérie largement
L’hypothèses : Reste Une périphérie dominée
- en raison des appétits stratégiques en raison des appétits stratégiques qu’il suscite
- en raison d’une intégration régionale défaillante ? Pourquoi défaillante alors qu’unité socio-culturelle ? Nécessité d’une régionalisation
par le haut (institutions et traités sur le modèle européen), ou à l’asiatique par le bas (en l’absence d’institutions supranationales,
ensemble des flux d’échanges transversaux entre les Etats), intégration par le coté (fédération par un pays extérieur = début de là CE
avec les EU)
- ces retards sont-ils la cause de la différenciation qui discrimine les espaces et qui apparaît avant tout comme une économie d’archipel
I - Le MENA semble avoir le potentiel et présente les signes d’une émergence modernisatrice dans la mondialisation
A/ Le MENA a tout pour être au coeur de la mondialisation
1. La situation géographique, intersection de 3 continents (Europe - Asie - Afrique), de 3 grandes façades maritimes (Atlantique
- Méditerranée - Indien) et canaux stratégiques (Gibraltar - Suez - Baab el Mandeb - Ormuz)
2. Il possède des ressources stratégiques pour être au coeur de la mondialisation (hydrocarbures, patrimoine touristique grâce
aux climats et à l’histoire), une main d’œuvre abondante (peur alimenter des phénomènes de délocalisations des pays occidentaux) et
des diasporas qui peuvent faciliter les échanges et constituer des relais d’influence (Liban, Magreb et turc)
3. Cette région est depuis longtemps au coeur des appétits de puissances impérialistes extérieures (européenne, EU, Union
soviétiques, et de la part des majors pétrolières occidentales) et puissances émergentes asiatiques
B/ Il se caractérise aussi par des formes d’émergences économiques, géo-politiques ou culturelle
4. Sur le plan géo-économique, les pétrodollar et leur recyclage ont joué un role conjoncturel important et international, en
amortissant les chocs pétroliers pour les puissances centrales de la M° = les puissances occidentales. Raison pour laquelle 1973 ≠ 1929
et maintien du libre-échange, attitude de responsabilité et MENA a aussi eu attitude responsable de recyclage des pétrodollars dans les
économies occidentales. La manne pétrolière a permis de diversifier les économies de la région, avec des achats de terre en Afrique et
Asie pour compenser la faible surface cultivable = idée de « planter le pétrole ». Fondation de fonds souverains ont pu être vu à
l’époque comme une volonté agressive de revanche sur l’impérialisme occidental, mais s’est surtout traduit la recherche d’intérêt et de
partenariat avec les pays occidentaux dans le cadre d’une stratégie plus générale de réduction de la dépendance pétrolière ou gazière. La
finance islamique a traduit une fusion des traditions (charia) et une modernisation de l’éco pour relever les défis de la M° et de la
financiarisation des éco. L’exploitation de toutes les rentes productives a favorisé des émergences comme celle du Qatar, des EAU,
territoires. Modèle turc dans les années 2000
5. Plan géopolitique = role considérable pris par certains Etats de la région :
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, 1/ le soutien des mouvements islamistes : FM (soutenu par Qatar et Turquie) et AS (role dans l’axe sunnite : Egypte - AS - EAU qui est
globalement pro-occidental et dans une moindre mesure, un rapprochement avec Israel) ≠ Arc chiite. Création d’un axe Qatar (se
permet le luxe de rompre diplomatiquement avec l’AS) - FM - Turquie (sorte de 3ème axe)
2/ Acteurs militaires dans la géopolitique mondiale : Egypte dans la crise lybienne (Est de la Libye et soutient à Haftar), AS, Iran et
Turquie (non-aligné sur les positions occidentales) = autonomista ion du role de la Turquie (rapprochement Russie et Iran et occupation
territoire syrien = politique néo-ottomane) dans la crise syrienne.
3/ Rôle médiateur : Qatar entre sunnite et chiite. L’AS a été contrainte de normaliser ses relation avec le Qatar (volonté d’exister sans
être un protectorat saoudien et nécessité de bonne entente avec l’Iran car partage de champ pétrolier offshore).
6. Une émergence dans la M° culturelle : le Louvre Abou Dhabi, richesse du patrimoine islamique / Perspective d’accueil des
JO / Emergence diplomatique avec Al-Jazeera.
C/ En retour, cette intégration à la M° a favorisé une certaine modernisation socio-économique et socio-culturelle
7. Des progrès socio-économiques avec une élévation des niveaux de vie, notamment dans les pétromonarchies, révélées par les
flux migratoire vers le Golfe Arabo-Persique (1 des 3 pôles d’accueil), accueil de pop notamment en provenance d’Asie, très largement
musulmanes, à tel point qu’il représente 86% de la pop de certains Etats. Développement socio-économique d’Israel attire des migrants
venu du monde russe (main d’œuvre). Israel peur être considéré comme un pays occidental au regard des indicateurs globaux.
8. Des progrès en termes d’ouverture et de modernité culturelle. Lié à l’intégration à la m° et la favorise en retour. Une certaine
occidentalisation des modes de consommation, malls, pratiques alimentaires, progrès des droits des femmes (droit de conduire en AS),
ouverture à la culture occidentale par les médias, tours dans les villes, efforts en faveur de l’instruction pour la formation des élites.
Signe de modernité : évolution de la fécondité sur un modèle occidental (rééquilibre de la femme dans son foyer et de son désir ou non
d’enfanter)
9. Des processus de démocratisation, la m° sert aussi la cause libérale au sein du MENA : des élection locales pluralistes en AS,
après la crise de 1991, élections démocratiques législatives = Donner un sens à la renaissance du Koweit. Élections législatives
pluralistes au Qatar, mais très encadré par la structure clanique de la société. Pluralisme politique en Iran : théocratie (Guide suprême >
Président), véritable compétition électorale en Iran. Démocratisation inégale du Maroc contrebalancé par le clientélisme et la corruption.
Israël est la seule véritable démocratie du MENA.
II - Cependant, sans être en dehors de la M°, le MENA apparaît surtout comme une périphérie dominée, voire
marginalisée plus que véritablement émergente
A/ La nature-même des flux qui caractérisent la région témoigne d’un statut de périphérie dominée dans la m°
10. le MENA est « fournisseur » de main d’œuvre peu qualifiée pour un des centres d’impulsions de la m) = l’Europe =
Maghrébins, turcs. Pour soulager la pression sur le marché du travail des populations les plus pauvres + Brain drain = attitude de
périphérie dominée
11. Les flux commerciaux et touristiques de la région montrent une asymétrie de type N/S, d’abord le MENA ne
représente que 5 à 6% des échanges commerciaux, notamment sur l’exportations des matières premières en partie contrôlées par des
FTN occidentales et importations de biens à plus forte valeur ajoutée = DIT qui évoque statut de périphérie dominée. Tourisme
excédentaire vient principalement d’Europe : dépendance de la région envers les touristes européens et leur conjoncture éco et sanitaire
12. Le MENA se caractérise aussi par les flux de la mondialisation grise : transit de drogue par le Maroc ou l’Iran, les trafics
d’armes et éventuellement la traite humaine (Libye de Kadhafi et Libye des milices)
B/ S’autant plus que le MENA se caractérise par son faible poids dans la gouvernance mondiale, et une forme d’étrangeté idéologique et
culturelle alors même que cette zone est au coeur géographique de la mondialisation
13. Le MENA joue un rôle limité dans les institutions internationales et dans la géopolitique mondiale : peu de pays du
MENA dans le G20 : seulement 2 (Turquie et AS). Dans les institutions internationales affiliées à l’ONU, peu de représentants du MENA
à leur tête ≠ le cas en Asie. Récente nomination de ___ des EAU à la tête d’Interpol = seul contre-exemple, car jamais ni FMI, ni OMC.
Secrétaire général de l’ONU dans les années 90’ : Boutros BOUTROS-GHALI (Égyptien, donc représente à la fois l’Afrique, le monde
arabe-musulman, le MO, copte et marié à une juive). Représentation extrêmement limitée. Rôle très inégal de l’OPEP sur le marché
pétrolier. L’OPEP n’est pas une organisation limitée au MENA (historiquement Venezuela, et depuis les années 70 : limitation progressive
avec les NOPEP (non-OPEP) qui ont représenté des formes d’approvisionnement alternatives, révolution des hydrocarbures non-
conventionnelles (font des EU le 1er producteur mondial d’hydrocarbure, ce qui permet // leur désengagement de la région). De plus, ce
sont les conditions du marché qui peuvent éventuellement déterminer un Peek oil. c’est le prix du baril qui détermine lorsque
l’exploitation d’un gisement devient rentable. Le développement d’énergies alternatives (nucléaire), et plus récemment renouvelables. +
Amélioration de l’efficacité énergétique (besoin de moins pour une consommation égale). Enfin, les profondes divergences au sein de
l’OPEP (1991, Irak réclame une hausse de son quota d’exportation de pétrole ou une revalorisation du prix du baril = réponse négative
de l’OPEP car augmenter les capacités de production risque un effondrement des cours à long termes // Difficultés économiques en
Occident au début des 90’, donc il ne fait pas revaloriser trop brutalement le prix du baril. et Guerre du Golfe)
Irak a été successivement le bouclier du monde perse / du monde chiite / du statu quo face au monde révolutionnaire. Ligne de fracture
structurelle au sein de l’OPEP : inégalité démographique entraine des enjeux différents (nécessité de beaucoup de liquidités en Iran
(82M pop) et Irak (40M pop) pour arroser leur pop et acheter la paix sociale) ≠ Pétro-monarchies faiblement peuplées qui préfère une
gestion prudente et à long terme
14. Un désintérêt croissant pour intégrer la zone dans des partenariats extérieurs. Echec du processus de Barcelone
(1995) et de (Union méditerranéenne) l’Union pour la Méditerranée (2007 - 8), avec idée de mieux gérer les flux migratoires. L’UE a
constaté l’échec de l’accord, est aujourd’hui une coquille vide. La France se serait retrouvée à la tête de 2 unions de 1er plan. Mais
instance de dialogue communautaire de dialogue avec les Etats méditerranéens. Abandon du projet américain de Great Middle East du
Maroc à l’Afghanistan. Le faible rôle de l’Afrique du Nord dans l’Union africaine, Maroc et le Sahara Occidental (RSD : République
Sarahouide Démocratique).
15. De l’extérieur, le MENA est vu comme une source de chaos et de danger plus de gouvernance stable : islamisme,
terrorisme, guerres civiles voire menace migratoire pour une partie de l’opinion public occidental. Bourbier dont on ne semble pas
pouvoir se défaire. Restructurer la région avec une Pax Americana est impossible. Sorte d’arabo-pessimisme, sorte de fatalité = retrait
des EU s’explique par la seule volonté de se protéger des effets néfastes.
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