CM : Histoire médiévale
Le pouvoir dans tous ses états
Orient et Occident du Xème au XIIème siècle
L’histoire du Moyen-Age prend les choses bien après le début du Moyen-Age, dont on a décidé
arbitrairement que c’était en 476 et se finisse à la chute de Constantinople en 1453 ou à la
découverte de l’Amérique en 1492. Nous allons nous intéresser à une tranche limitée à deux,
trois siècles.
Code EPI : moyenagesemestre2
Enseignant référent : Fabrice Delivré
Introduction :
C’est 1000 ans, ce n’est pas une période de transition, une période charnière. C’est 1000 ans
durant lesquelles, il y a des sociétés qui sont présentes, une économie qui se développe, des
territoires qui se construisent, des Etats qui se construisent et se reconstruisent. Ce n’est pas un
entre deux entre la période romaine qui serait la période de la stabilité, de la gloire, de la
grandeur, des beaux monuments, et la période de la redécouverte de cette grandeur à travers
les documents qu’on ramène de Byzance. Ce n’est pas une période d’intermédiaire, c’est une
période neuve qu’il faut regarder avec des yeux neufs. Nous ne pouvons pas regarder cette
période qu'autrement que comme de parfaits étrangers, comme des explorateurs ou des
anthropologues qui font leur terrain. Nous avons à faire à un monde qui nous ai devenu
complètement étranger, les modes de croyances, les modes de représentation, la vie politique
et sociale et différents de ce qui nous est familier. Entre 476 et 1453, nous avons retenus cette
tranche-là
, I- Questions de chronologie
A/ L’arbitraire des débuts
L’empire romain a fini par disparaitre à la fin du Vème siècle. En Occident, la disparition de
l’empire c'est la déposition du dernier empereur. En 476, déposition de Romulus Augustule par
Odoacre. Une date qui est importante car à ce moment-là, Byzance prend acte qu’il n’y a plus
d’empereur en Occident, le seul empereur est l’empereur est Byzantin. Cela va jouer un rôle
important dans les siècles suivants, les Byzantins essaieront de restituer l'unité impériale
justinien et basileus. A partir que Byzance, de reconstruire tout cela, mais il n’y arrivera pas,
pas restitution et de reconstruction.
La question de la décadence de Rome qui a été posé de façon bizarre dès le XVIIème siècle.
On s’est représenté Rome comme détruite par le luxe et la luxure. Des romains de décadence.
Cela ne correspond à aucune réalité vécue. Au XIXème siècle, on se représentait les germains
lorsqu’ils arrivent à Rome fasciné par la grandeur et la beauté, c’est quelque chose de très
étrange pour nous avec l’œuvre de Ludwich Thiersch.
La ville politique italienne décide d’attaquer Rome et de prendre Rome, ils prennent Rome et
la saccagent en 410. Cela fait scandale dans tout l’Occident.
On peut dire que le Moyen Age commence là et en 476, ou l’année de la conquête de l’Italie
en 568 par les Lombards.
Byzance reste en Anatolie l’Espagne, l’Afrique du Nord, Syrie et Palestine demeure à
l’intérieur de l’empire romain byzantin au VIème et jusqu'aux années 640.
En 1453, pour la fin du Moyen Age qui est la prise de Constantinople par le sultan des
Ottomans, Mehmed II.
II- La période X - XIIème siècle : quelques caractéristiques
Byzance, c’est un moment dans cet immense empire de stabilisation à tout point de vue.
Byzance au Xème siècle s’est contracté à l’extrême, il a fallu repenser totalement l’organisation
de l’Etat et réorganiser l’administration des territoires. Les nécessités et les logiques sont des
logiques nécessairement militaires car depuis le VIIème siècle, le monde musulman depuis
l’Arabie et depuis la Syrie-Palestine conquise dans les années 640, exerce une pression sur
Byzance constante d’ordre militaire. La pression militaire a obligé Byzance pour survire à se
réorganise sur des bases territoriales infiniment plus petites que ce que Byzance avait. Entre
476 et les années 640, c’est tout le bassin méditerranéen avec du coté occidental les peuples
barbares qui se sont installés. Les territoires considérés sont consistants détenus par Byzance
et demeurent riches, et forment un pouvoir politique et militaire suffisamment fort et stable
pour permettre la vie de l’empire et au début du Xème siècle pour entreprendre un début de
reconquête. Les byzantins stabilisent leur frontière en Anatolie et ne reprennent jamais les
grandes villes : Damas, Jérusalem, Alexandrie jusqu'aux années 640. Byzance entre VI et
XIXème siècle a été secoué par de très grandes controverses théologiques qui ont eu des
incidences politiques graves mais qui sont mtn terminés. La fin de la plus présente de ces cirses
,théologiques, la crise iconoclaste a permis de revenir à l’ordre et au calme. Pour Byzance, c’est
une période de rétablissement, de relative stabilité, un moment de refondation.
Le monde musulman/islamique connait son extension territoriale maximale pour l'époque
médiévale. Conquêtes politiques et islamisation ne sont pas allés de pair, mais de l’Espagne à
la Perse se sont des souverains musulmans qui gouvernent et un corpus de lois communes
s’impose. L’espace politique et religieux construit au VII et VIIIème siècle durant la phase
d’expansion de l’Islams se transforme et se scinde. Alors que les premiers Khalifes gouvernent
l’ensemble du territoire qui va de l’Atlantique. A partir du milieu du VIIIème siècle, cet empire
se scinde en dominations régionales et les périphéries conquièrent leur autonomie, cela
commence par l’Espagne dans les années 750. Le Xème siècle voit la fin du Khalifa unique
terminé. L'Espagne a son Khalife à Cordoue, pendant un siècle il y a un Khalife de puis le
VIIème siècle. L’Afrique du Nord a aussi le sien, d’abord à Kérien puis au Caire. L’unité de
ce territoire conquit par les successeurs de Mahomet est menace, voire n’existe plus. Cela
donne une géographie politique de la fragmentation. Moment de très profondes divisions qui
accompagnent des transformations à la fois religieuses et politiques.
L’Occident a connu des invasions considérables, le peuplement de l’Occident en grande partie
germanique, les Francs en ancienne gaulle, Italie les Lombards, les Saxons en Angleterre.
L’Occident a connu un moment très important, c’est le moment où l’empire carolingien s’est
composé. Le VIIème siècle a été un moment de recomposition, cad un apogée en 800 et 843.
En 843, c’est le moment où l’empire a éclaté en 3 parties en évènements politiques. Au Xème
siècle, tout l’espace politique occidental a éclaté en de multiples entités, des principautés
territoriales donnent un aspect de mosaïques où les limites sont floues et changent.
Recomposition des rois et des monarchies féodales en Occident, le passage d’un moment
fragmenté à un monde réorganisé autour des monarchies féodales qui donneront naissance aux
Nations.
L’empire carolingien est hérité de la romanité et de la période carolingienne. Nostalgie de la
grandeur de l’époque carolingienne, plus que de l’époque romaine. Cet espace est un ensemble
territorial hérité du monde romain en trois cultures différentes, en aires culturelles, en Occident
un territoire qui comporte :
• Le royaume des Francs, Italie, Espagne, Angleterre
• Byzance qui couvre l’Italie du Sud, les Balkans et l’Anatolie
• L’islam de l’Espagne à la Chine, incluant la Mésopotamie et la Perse
III- Aires culturelles : langues, religions, systèmes politiques
IL existe donc trois aires culturelles qui se distinguent par la langue, la religion et par le système
politique.
A/ Les langues
Le monde romain était uni par la pratique du latin et du grec, un monde bilingue. Les élites
étaient bilingues jusqu'à la fin de l’empire. Les langues vernaculaires ou vulgaires étaient peu
, écrites. Le latin s’est imposé en Occident comme langue de communication. Depuis le VIème
siècle, le latin a évolué de manière rapide vers une série de langage, des langues romaines qui
ont des caractéristiques proches et définissent des entités territoriales distinctes. On parle toute
une série de langues qui sont très proches du latin. Et d’autres sont des langues germaniques.
Ces langues ne seront pas écrites systématiquement avant le XIIème siècle, nous avons des
traces écrites de langues vulgaires qui datent du IXème siècle. Lorsqu’on écrit au Moyen Age,
on écrit en latin, lorsqu’on pense on pense en latin. Il y a plusieurs niveaux d’articulations de
la pensée. Le latin est une langue apprise, il n’y plus de locuteurs natifs. Ecriture et lire en latin.
Ce n’est qu’au XIIème siècle qu’il commence à avoir une littérature en langue française.
Le serment de Strasbourg au IXème siècle, du vieux français écrit par Nithard. Un membre de
la famille carolingienne, abbé d’un monastère important et un militaire. Il a écrit l’histoire de
l’immense guerre civile qui a ravagé l’empire carolingien.
Dans ce serment, les trois frères qui se haïssent et se battent pour l’héritage de Louis le Pieux.
Or, le latin s’efface et le grec s’impose en Anatolie. Le grec en Anatolie, dans les Balkans et
dans l’Italie méridionale, il faut attendre le XIIème siècle pour que le grec s’efface de l’Italie.
Le grec a différents niveaux de langue mais il est parlé et lu par tous les sujets de l’empire et
de ce fait il s’agit de la langue du gouvernement, de culture et religieuse.
Le latin est la langue de la prière, dans laquelle on s’adresse à Dieu. La Bible est lue, est écrit
en latin. Ce texte a été traduit au IVème siècle du grec en latin. Un texte latin qui s’adresser à
Dieu.
Le grec dans l’empire exerce une fonction religieuse comme une fonction politique.
L’arabe pose d’autres problèmes lourds et difficiles. A partir du VIIème, c’est la langue des
conquérants, dans le courant du VIIème siècle l’arabe surplante le grec dans l’administration
de l’Etat. La langue arabe s’impose à partir du VIIIème siècle dans l’espace de la Syrie, Egypte
qui est conquis pour centre Damas, c’est la langue du pouvoir et de la prière et de la
communication avec Dieu. L’arabe ne s’est pas imposé partout. A l’est, le perse et le turc
persistent et ne cessent jamais d’être parlé. En Iran encore aujourd’hui ils parlent le perse farsi.
Le turc résiste aussi avec des caractères romains, occidentales pour noter leur langue, avant
c’était en arabe.
En Irak, cependant, l’arabe s’est imposé et supplanté l’araméen, une langue parlée dans la
Mésopotamie. En Syrie, l’arabe c’est substitué au syriaque. A l’ouest, l’arabe s’est heurté aux
berbères, une langue qui ne supplante pas en Afrique du Nord. En Espagne, les arabes sont
expulsés en 1492 et de ce fait l’espagnol demeure la seule langue parlée dans la péninsule, avec
le portugais et d’autres langues.
En Occident, rare sont ceux qui ont une maitrise convenable du grec.
Il y a des savants qui savent lire plusieurs langues, latin, hébreu, italien, ce sont des passeurs
culturels. Du grec en arabe, puis de l’arabe au latin. C’est comme ça que les textes ont circulés.
B/ Les religions
La question religieuse est le christianisme, l’islam, et le judaïsme, cette dernière est une religion
de l’élection et ne cherche pas à s’étendre. Ce sont des monothéismes, des religions où l’on dit
l’unicité de Dieu, il n’y a qu’un seul Dieu. Ce sont des religions révélées, cad que Dieu est